Mobilité du quotidien, désenclavement des quartiers Nord, Ligne Nouvelle Paca… pour cette première journée dans la cité phocéenne, le ministre des Transports, Clément Beaune, a réaffirmé le soutien de l’État aux projets marseillais et s’inscrit dans la continuité du plan « Marseille en Grand ».

Pour sa première sortie en dehors de la capitale, le ministre des Transports, Clément Beaune, a symboliquement choisi de faire une escale à Marseille. Deux jours pour une première prise de contact avec les élus locaux et les acteurs économiques du territoire. Pour échanger sur les dossiers phares en matière de mobilité, l’une des grandes priorités du plan « Marseille en Grand », pour lequel l’État a débloqué 1 milliard d’euros.

À presque un an des annonces d’Emmanuel Macron depuis les jardins du Pharo, cette visite dans la deuxième ville de France au cœur de l’été, Clément Beaune « y tenait », livre-t-il, car il y a « ici des enjeux de transports majeurs ».

C’est en gare Saint-Charles que le ministre a débarqué en début de journée. L’occasion de descendre constater l’avancée des travaux d’extension et de modernisation de la station de métro, à un an de sa livraison définitive, peu avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de rugby l’été prochain.

Le chantier tourne actuellement 7j/7 et 24h/24, sans interruption de l’exploitation, pour tenir les délais, et terminer le premier quai dès la fin du mois d’août. Une opération à 36 millions d’euros, portée par la RTM, sous l’égide de la Métropole, avec un soutien du Département de 14 millions d’euros.

Transports, Le ministre des Transports réaffirme le soutien de l’État aux projets marseillais, Made in Marseille
Arrivée du ministre des Transports, Clément Beaune, à la gare Saint-Charles, aux cotés de Martine Vassal et du préfet de Région (à droite) Christophe Mirmand.

« Marseille a manqué d’investissements pendant longtemps »

Ce projet d’envergure, lancé il y a un an, n’est pas inscrit dans le plan « Marseille en Grand », mais il « est d’ores et déjà une belle réussite », exprime le ministre, casque vissé sur la tête et chasuble orange sur le dos.

Il représente, en effet, une avancée significative pour près d’un million d’usagers qui y passent chaque mois, illustrant cette évolution dans les « mobilités du quotidien », auxquels le ministre est particulièrement attaché. « C’est une priorité politique au sens le plus profond du terme », déclare-t-il, soulignant que dans ce domaine « Marseille a manqué d’investissements pendant longtemps. On doit réengager, réinvestir et se mobiliser collectivement, avec une nouvelle méthode, celle de Marseille en Grand ».

Méthode dans laquelle il s’inscrit pleinement pour poursuivre dans la voie tracée par le président de la République en septembre dernier. « L’État est au rendez-vous. On avance pour déployer les 1 milliard d’euros. J’aurai dès le mois de septembre, avec l’Agence de financements des infrastructures (GIP), la possibilité d’engager les premiers projets très concrètement, avec les subventions de l’État qui vont accompagner les projets de la Métropole en particulier ».

La mobilité, levier pour réussir la « métropole des transitions »

« La gare Saint-Charles est un symbole qui illustre notre volonté de passer à la vitesse supérieure dans le domaine des transports. Le renouvellement du métro est une étape importante et l’un des 15 projets qui s’inscrivent dans le plan Marseille en grand », exprime Martine Vassal.

La mobilité est une condition sine qua non pour réussir la « métropole de transitions », dans laquelle s’est engagée l’établissement de coopération intercommunale. « On sait qu’on n’avait pas mal de retard et que c’est un des éléments négatifs de l’attractivité de ce territoire. Ce milliard va nous permettre d’accélérer les projets qui étaient sous le coude », ajoute la présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du Département des Bouches-du-Rhône. 

« Les choses se font dans les temps pour l’accueil de grands événements [Coupe du monde de rugby en 2023 et JO 2024, ndlr] et pour la vie du quotidien, et nous voulons développer ces transports en commun sur la totalité du territoire métropolitain. On va accélérer, avec la Métropole, le Département, les villes concernées, la Ville de Marseille, bien sûr, au premier chef », déclare-t-elle.

La desserte vers le Nord de Marseille reste une priorité de l’État

À Marseille, au centre des discussions, le désenclavement des quartiers Nord. À ce titre, reçu à l’Hôtel de Ville, Clément Beaune a réaffirmé à Benoît Payan « toute la détermination du président de la République à désenclaver les quartiers Nord », nous explique Audrey Gatian, adjointe en charge de la mobilité, en marge de la visite ministérielle. « C’était important et rassurant que ce soit bien acté auprès du maire et que le plan Marseille en Grand soit toujours dans cette optique absolument primordiale pour nous ».

« On souhaite commencer par une ligne de tramway, qui arrive jusqu’au Merlan en passant par la Belle de Mai. Je souhaite que ce soit une priorité », nous précisait le maire de Marseille, dans un grand entretien il y a un mois. [lire ici]

De nouvelles études ont été engagées par la Métropole conformément au tracé « qui correspond à la volonté des élus » de la Ville de Marseille, réitère Martine Vassal. Mais pour voir les premières rames rouler, il faudra attendre « 7 ans à 10 ans » note-t-elle « parce que c’est le délai nécessaire pour faire les études, la faisabilité, désigner les entreprises et faire les travaux ».

La municipalité estime de son côté que le « calendrier peut être accéléré » notamment grâce au 1 milliard de Marseille en Grand, dont 50 % devraient être affectés via le GIP pour la desserte des quartiers Nord.

La Ligne Nouvelle Marseille-Toulon-Nice sur les rails

Enfin, côté rail, la Ligne Nouvelle Paca était aussi au programme des échanges du jour, avec le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier. Un chantier d’envergure à 4 milliards d’euros, pour ses deux premières phases à l’horizon 2030 (2,6 M de l’Etat sur 10 ans). « Là aussi, on a avancé, avec la mise en place de la société qui va porter la Ligne Nouvelle. On a défini un phasage. Ça va commencer très concrètement dès 2024 avec une première phase qui va apporter des améliorations à la gare Saint-Charles, et d’autres agglomérations, comme à Nice, souligne le ministre. Et puis, il y a des sujets plus importants et parfois plus coûteux comme celui de la gare souterraine. Je veux réfléchir avec l’ensemble des collectivités au financement que l’on va mobiliser ». 

Sujet qui devrait être discuté à l’automne comme celui sur les ressources fiscales pour accompagner localement le financement.

Tous les crédits de l’État au rendez-vous en 2023

Ce projet est, par ailleurs, qualifié « d’exemplaire » par le président de la région Sud, « par le respect des délais et par l’association de 10 collectivités, de l’État et de l’UE. Aujourd’hui, l’enjeu est de pouvoir mettre en œuvre ce protocole de financement, notamment auprès de l’Union européenne qui doit y investir 700 millions d’€ et de confirmer la date de déclaration d’utilité publique en décembre 2022 ». 

La phase 1 doit être financée avant la fin de l’année, selon le ministre, qui avance « les changements concrets dans deux ou trois ans, à Marseille et d’autres villes situées sur la ligne, qui vont aussi améliorer la circulation, la mobilité et la croissance économique ».

Sur les études comme sur des projets plus avancés, Clément Beaune s’est « assuré » que pour « Marseille en Grand » comme pour la Ligne Nouvelle, en 2023, « tous les crédits d’État qui ont été promis, qui ont été signés, contractualisés soient au rendez-vous. Je m’y engage ».

Le programme du jour est consacré au secteur maritime et industriel, avec la visite du port autonome de Fos-sur-Mer et du siège de CMA-CGM. Autre séquence avec une visite de la zone de co-voiturage de l’échangeur d’autoroute de Grans et une halte à la gare de triage de Miramas, pour évoquer le secteur ferroviaire.

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