Après 5 ans d’actions, la Cité de l’agriculture a bien grandi. Actuellement basé au 37 boulevard National (1er), ce laboratoire urbain engagé dans la transition agroécologique est à la recherche d’un nouveau lieu pour continuer à essaimer ses projets. Une cohabitation avec d’autres acteurs locaux de la filière est envisagée.
L’association la Cité de l’agriculture est un laboratoire urbain engagé dans la transition agroécologique imaginé en 2015 par Marion Schnorf. Son objectif est de décloisonner cette thématique et de la rendre accessible au plus grand nombre.
En 2018, la Cité et ses trois premiers salariés ont emménagé dans leur premier local, au-dessus de la Cantine, au 37 boulevard National (1er). « C’était l’un des premiers moments phares de l’histoire de la Cité, sa naissance avec un premier projet de production à Tarascon dans une ferme », nous raconte Louis Roland, directeur opérationnel à la Cité de l’agriculture.
Comme le narre Louis, arrivé comme volontaire en service civique en mars de l’année suivante, « la structure a pris de l’ampleur en 2019, au moment du plan d’action de l’agriculture urbaine de la métropole et de son projet alimentaire territorial engagé. Cela nous a permis d’asseoir le rôle de la Cité comme acteur dans la culture urbaine ».
Elle regroupe aujourd’hui un centre de ressources avec 700 livres en libre accès, une cantine pour se restaurer et un espace événementiel avec une programmation culturelle et artistique adaptée.
Une trentaine de projets sur l’agriculture urbaine et l’accès à l’alimentation
Lors de la crise sanitaire, les habitudes de nombreux Marseillais se sont mises à changer pour favoriser la consommation en circuits courts, auprès de producteurs locaux.
« Les sujets que nous portons, comme l’agriculture urbaine et l’accès à l’alimentation durable au plus grand nombre, ont été mis sur le devant de la scène », ajoute Louis.
Ainsi, l’association a lancé une trentaine de projets sur ces thématiques et d’autres (formation, sensibilisation) comme le dispositif VRAC en partenariat avec Pain et Partage, le Marché des Aygalades ou encore la ferme urbaine Capri, dans les quartiers Nord de Marseille. Cette ancienne terre agricole de 8 500 m2 accueille aujourd’hui des ventes de fruits et légumes bio, mais aussi des chantiers participatifs et des ateliers de sensibilisation en partenariat avec des associations, des écoles et des centres sociaux du quartier.
Elle organisera d’ailleurs des activités dans le cadre des 48h de l’agriculture urbaine, les 26 et 27 juin prochains. « Le vendredi, nous ferons une soirée de lancement avec une projection en plein air, en partenariat avec le Vidéodrome 2. Durant le week-end, nous organiserons de nombreuses activités comme des balades botaniques, de la cuisine solaire… », décrit-il.
À relire
La Cité de l’agriculture cherche un nouveau local
Grâce à un environnement fertile et des projets riches de sens, la Cité de l’agriculture a bien grandi. Elle compte aujourd’hui 20 membres dont 15 salariés. Mais, son cocon étant devenu trop exigu, elle est aujourd’hui à la recherche d’un nouveau lieu pour l’accueillir.
L’équipe a tout d’abord envisagé des solutions de réaménagement dans son local actuel, puis une relocalisation à la ferme Capri. Après avoir décrété que ces deux alternatives « n’étaient pas pérennes, nous recherchons un nouvel espace dans le centre-ville élargi, mesurant entre 200 et 400 m2 pour accueillir du public. Avoir un espace extérieur et un jardin seraient le rêve, et potentiellement une cuisine pour développer d’autres activités en lien avec l’agriculture urbaine et l’alimentation durable », énumère Louis.
La possibilité d’une collocation avec d’autres structures partageant leurs valeurs est aussi envisagée. La Cité de l’agriculture échange déjà avec l’espace de coworking collaboratif la Ruche (1er). « Les associations les Champignons de Marseille et Marseille Solutions sont aussi en quête d’un local », ajoute-t-il.
La recherche n’en est qu’au début mais la Cité vise un déménagement pour fin août. Elle est actuellement en discussion avec la Ville de Marseille pour déterminer s’il serait possible d’investir « un lieu regroupant des structures autour de la transition écologique » à l’image du QG regroupant des acteurs locaux de l’économie circulaire sur l’allée Gambetta (1er).
Une Cité de la transition pour regrouper les acteurs du territoire
La création de pôles regroupant des acteurs de la transition fait partie de la feuille de route de Sébastien Barles, adjoint au maire en charge de la transition écologique. Il parlait en début d’année de la création d’une Cité de la transition lors d’une entrevue donnée à Made in Marseille. Cette dernière, qui devrait être lancée avant la fin de l’année, sera un lieu dédié à la transition écologique, comprenant la formation, la recherche, le développement et un espace public et pédagogique. Elle sera répartie sur plusieurs pôles avec différentes thématiques.
« La Cité de l’agriculture pourrait être hébergée dans la cadre de cette Cité de la transition, ou dans un pôle regroupant des acteurs de la transition écologique. Nous aimerions structurer ce genre de pôle tout en valorisant le patrimoine marseillais », nous confie Sébastien Barles.
Selon lui, le fournisseur d’électricité d’origine renouvelable Enercoop et le réseau d’autopartage Citiz sont également à la recherche d’un espace de ce genre. « On partira sur deux phases : en premier lieu, nous ferons un lieu « démo », de formation avec l’accueil de certains acteurs engagés dans la transition. Puis nous investirons un lieu plus conséquent à l’image du parc Chanot. On espère avoir un arbitrage d’ici septembre 2021 », conclut Sébastien Barles.