Synchronicity, Yoyo, 1 déchet par jour, les Coursiers solidaires, Plastic Odyssey, Recyclop… Ces éco-acteurs locaux prennent leurs quartiers dans un immeuble du centre-ville de Marseille. Un peu plus de 600 m2 d’espace pour renforcer leurs synergies et leurs actions territoriales durables. Découverte.

« C’est quoi cette cage », lance avec humour, ce samedi matin, Éric Brac de la Perrière, fondateur de Yoyo, la plateforme de récompense collaborative du tri. La camionnette vient de se garer devant le 26-28 boulevard Gambetta, dans le centre-ville de Marseille.

A son bord des luminaires en bambou, des chaises, des outils et cette fameuse cage en bois, créée par l’association Ça cartonne et destinée au transport de cartons. Elle trône à sa nouvelle adresse, où depuis quelques jours, ça s’active. « On est en plein déménagement », sourit Maxime Ducoulombier, co-fondateur de Synchronicity, ravi d’avoir récupéré les clés de son nouveau QG. La Société coopérative d’intérêt collectif (Scic), dont l’ambition est de créer le premier hub logistique hyper-urbain en mobilité décarbonée, est en train de prendre possession de ses nouveaux locaux.

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Un espace de « coworking » dédié à la ville de demain

Pour la petite histoire, dans cet immeuble était hébergée l’ancienne base opérationnelle marseillaise de la France insoumise, durant les campagnes présidentielle et législative. « Et nous, on a récupéré l’ancien bureau de Mélenchon », plaisante Maxime. Synchronicity a, en effet, choisi de poser ses dossiers dans les anciens murs de LFI, l’espace correspondant à ses besoins. Et ils ne sont pas les seuls à investir les 600 m2 loués par l’Établissement public foncier (EPF) à Syncronicity.

Start-up, structures collaboratives, associations… ils sont une dizaine d’acteurs de l’économie circulaire à se partager ce nouvel espace de « coworking » dédié à la ville de demain. Le lieu accueillera Yoyo, 1 déchet par jour, Ça cartonne, spécialisé dans le recyclage de cartons ; les Coursiers solidairesEarthship Sister, qui développe un programme de formation dédié aux femmes pour développer leur leadership en entreprise, en particulier sur les questions environnementales.

Ou encore Recyclop, qui transforme les mégots qu’elle récolte en énergie ; Eqosphere, une entreprise sociale qui participe à l’émergence d’une économie circulaire, solidaire et responsable ; Plastic Odyssey, dont l’équipe a créé Ulysse, le bateau propulsé aux déchets plastiques, Pétra Patrimonia et Boréal Innovation (en bureaux annexes), ou encore Soft Mobility Company, start-up issue d’Aix-Marseille Université engagée pour promouvoir les mobilités douces et durables.

Une fois la porte franchie, une pièce servira de local à vélos, en attendant l’aménagement d’une zone extérieure. Au rez-de-chaussée, l’espace s’ouvre ensuite sur ce qui a été baptisé la « salle de jeux ». Imprimantes 3D, machine pour recycler le plastique, vélos accrochés aux murs… le lieu servira de vitrine de la cyclogistique associée à l’économie circulaire. « Lorsque les gens vont arriver ici, il faut qu’ils comprennent tout de suite où ils sont. Ce sera en quelque sorte un démonstrateur de tout ce que font les acteurs qui occupent le lieu », explique Maxime Ducoulombier.

Les différents acteurs sont répartis dans les différents demi-étages. Ils pourront se retrouver au cœur de la grande salle de réunion. En sous-sol seront aménagés un atelier, une salle à manger et une cuisine qui s’ouvrent sur un patio, ainsi que sur une autre salle de réunion.

Une vision commune pour des projets plus ambitieux et inclusifs

Au-delà de se partager un lieu, tous partagent « la même vision. Nous allons pouvoir mener des actions collectives pour avoir un impact encore plus grand. C’est bien d’avoir des idées, mais il faut les mettre à l’échelle pour toucher le plus grand nombre. Nous sommes chacune des entreprises qui vont faire leur part, mais en collectif », confie Éric Brac de la Perrière, dont la volonté est de faire de ce lieu la base Yoyo de la région, pour faire rayonner sa plateforme dans d’autres grandes métropoles du Sud de la France.

Même constat pour 1 déchet par jour. « On a déjà l’habitude de travailler ensemble, mais le fait d’être sur le même site va nous permettre de mieux travailler, d’avoir des équipements en commun, de renforcer nos liens et les synergies. Ça va clairement nous permettre de faire un bond en avant » explique Alexandre Mounier.

« Seul on va vite, mais ensemble on va plus vite et plus loin », telle est le crédo de Synchronicity, dont le projet consiste à catalyser les énergies des experts du territoire, acteurs d’un futur durable, afin d’augmenter grâce aux coopérations, la puissance* globale de projets à impacts écosystémiques. C’est ainsi que ses co-fondateurs décrivent leur démarche.

La Scic se positionne sur quatre grandes thématiques : l’optimisation de la gestion des déchets dits « gisements » des acteurs économiques, le développement des circuits courts grâce à la mobilité décarbonée et à l’intelligence artificielle mise au profit de l’intelligence collective servicielle.

La mutualisation des locaux et des compétences permettront entre autres de répondre plus efficacement à des marchés plus importants et « montrer que nos prestations décarbonées sont moins chères, plus écologiques et plus inclusives, répondant aux enjeux de demain ».


*capacité à produire un effet. Se calcule en multipliant la vélocité (vitesse dans une direction donnée) par la force (action mécanique d’un « objet » sur un autre).

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