Martine Vassal, présidente LR de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du Département des Bouches-du-Rhône, nous a reçus jeudi 11 février pour un nouveau numéro de notre émission l’Aparté Politique

15e étage. Tour La Marseillaise. Siège de la Métropole. C’est ici, dans son bureau métropolitain, que la présidente LR du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille Provence nous a reçus il y a quelques jours. Le panorama est saisissant, Martine Vassal, elle, plutôt décontractée. Elle affiche un visage bien différent de celui de la candidate à l’élection municipale de Marseille, il y a quelques mois.

Dans le tumulte de la crise sanitaire, sa fonction à la tête des deux institutions a pris le pas sur une campagne qui ne l’a pas laissée indemne. Le « contrecoup » de cette aventure électorale est intervenu à la fin de l’été. Ce chapitre est clos. Les leçons tirées.

Dans le cadre du Plan de relance, elle s’est rendue à l’Élysée fin janvier pour porter des projets structurants pour le territoire et demander un financement d’au moins 80% sur une enveloppe globale de 4,1 milliards d’euros. À ses côtés, elle ne s’en est pas cachée, le maire LREM de La Roque-d’Anthéron, Jean-Pierre Serrus, un proche de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances.

À quelques semaines de nouvelles échéances électorales et à l’heure où « l’unité »  semble retrouvée dans sa famille politique, faut-il voir un signe pour construire une large alliance, en vue des départementales ? Pour Martine Vassal, le scrutin de juin est encore loin. L’urgence du moment reste la gestion de la crise. Entretien.


Quel regard portez-vous sur l’année 2020, entre les difficultés liées à la crise sanitaire, les élections municipales mais aussi votre victoire à la présidence de la Métropole ?

Je suis contente qu’elle soit finie, cette année 2020… J’ai un peu plus d’espoir pour 2021, notamment avec la vaccination et le plan de relance de l’État. 2020, c’était un cauchemar. On a été privé de nos libertés, on s’est retrouvé à gérer une crise inédite avec de grandes difficultés. Les agents de la Métropole et du Département ont été à la manœuvre, ils étaient là tout le temps, ça m’a donné du baume au cœur.

Pendant le premier confinement, on a acheté des paniers repas, on a distribué de la nourriture, on a vidé les stocks des collèges… Ce qui m’a le plus interpellée, c’est l’augmentation de la précarité, de voir combien de gens sont sur le fil du rasoir. Quand l’économie s’arrête, ça entraîne une cascade de dégringolades hallucinantes. Des violences familiales, des répercussions sur les enfants. Quand on a fait la rentrée de septembre, on s’est aperçu que beaucoup d’élèves avaient décroché… C’est vraiment une année particulière. Une année d’élection avec une campagne extrêmement violente qui vient se rajouter par-dessus.

Au sortir de cette campagne que vous qualifiez de « violente », cela n’a pas été compliqué d’assurer vos deux rôles à la Métropole et au Département ?

Le 17 mars, tout s’est arrêté. Pour moi, les élections étaient terminées. On n’arrivait pas à se projeter plus loin que la semaine suivante. Après les résultats du premier tour et la faible participation, on s’est dit « Est-ce qu’il y aura des élections de deuxième tour ? » On ne sait pas. Le contrecoup de l’élection municipale, je l’ai eu bien plus tard, au mois d’août.

Après, nous sommes repartis, avec une campagne plus facile à faire, si je puis dire, pour la Métropole, car cela concernait 240 élus métropolitains. C’est plus facile de contacter en une semaine, pas les 240 élus, mais la majorité, les 92 maires du territoire par exemple, que de faire une campagne municipale d’entre-deux-tours, sur une ville de 860 000 habitants. Le baume au cœur est revenu quand j’ai eu les résultats de l’élection, où au lieu de faire 109 voix, j’en fais 145.

, Martine Vassal : « Nos propositions ont été reçues favorablement par Jean Castex », Made in Marseille

Dans le cadre de France relance, vous êtes allée défendre des projets du territoire à Paris, auprès du Premier ministre, Jean Castex, et du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Concrètement qu’avez-vous demandé ?

Je suis allée à l’Élysée pour savoir si c’était un effet d’annonce. Mais ils sont déterminés, ils ont de l’argent à disposition. Sur les 100 milliards annoncés, 40 milliards sont de l’Europe et le reste des différents ministères. Sur ce montant, en novembre, 15 milliards avaient déjà été distribués pour les différentes aides. Dans le cadre des appels à projets, je leur ai demandé de faire un contrat État-Métropole-Département, sur le même modèle que le contrat d’avenir État-Région, pour ne pas être obligée de taper à toutes les portes. Jean Castex y est plutôt favorable.

Quels projets avez-vous présentés ?

Essentiellement des projets métropolitains, car la particularité de ce plan, c’est que les projets doivent être réalisés entre 2021 et 2023. J’ai fait le tour de tous les territoires pour valider des projets sur différentes thématiques : environnement, aménagement, mobilité bien sûr… Environ 2 milliards concernent les transports pour l’extension Nord-Sud du tramway, les nouvelles rames de métro à Marseille, le BHNS, par exemple. L’idée est de rattraper aussi un retard historique depuis la création de la Métropole.

Il y a également des projets liés à la transition énergétique, pour le développement des énergies alternatives comme l’hydrogène, le photovoltaïque, la méthanisation. Pour la création de parcs photovoltaïques par exemple, ou le financement de la transition vers la filière hydrogène pour les aires de ravitaillement pour les véhicules. J’ai également appuyé sur l’aide aux communes pour la rénovation urbaine. Cela concerne des projets sur tout le territoire, notamment Martigues, Miramas, Vitrolles ou Aubagne… Il y a également des dossiers pour renforcer le plan alimentaire territorial mais aussi pour les écoles de Marseille, pour participer à la création ou la rénovation de groupes scolaires.

Quel financement avez-vous demandé ?

Ce sont des projets évalués à 3,6 milliards pour la Métropole et 500 millions pour le Département, pour lesquels j’ai demandé un financement à 80% minimum.

Les projets de transports que vous venez d’évoquer sont déjà programmés dans l’agenda de la mobilité métropolitaine. Leur financement dans le cadre de la relance va donc dégager des marges de manœuvres pour investir ailleurs…

Oui, si on arrive à avoir des financements importants, cela va libérer des capacités d’investissements. Si on me lève la charge de l’extension du tramway Nord-Sud sur la Métropole, je vais pouvoir faire autre chose avec cet argent. Même chose sur un projet comme la restauration de l’aqueduc de Roquefavour, par exemple, à plus de 17 millions d’euros [le plus grand aqueduc en pierre du monde, situé à cheval sur les communes de Ventabren et d’Aix-en-Provence, il a permis d’acheminer l’eau de la Durance jusqu’à Marseille, via le Canal de Marseille, ndlr]. Si l’État finance 15 millions, cela me permet de financer d’autres projets, et d’accélérer.

Et comment vos propositions ont été reçues par le Premier ministre ?

Là aussi favorablement. J’ai également vu Alexis Kohler [secrétaire général de l’Élysée, ndlr] qui m’a confirmé que c’était une bonne initiative. , Martine Vassal : « Nos propositions ont été reçues favorablement par Jean Castex », Made in Marseille

Est-ce que le maire de Marseille, Benoît Payan, vous a fait parvenir certains projets, comme vous le souhaitiez ?

Je l’ai vu hier [mercredi 11 février, ndlr], il m’a demandé si on pouvait mettre des projets marseillais à l’intérieur [du contrat État-Métropole-Département]. Le problème c’est qu’il faut une réponse maintenant. J’ai mis le tramway Sud et le tramway Nord déjà. Avec l’argent que ça me libère, je vais pouvoir financer d’autres projets pour le territoire, c’est ce que je lui ai expliqué. Et je lui ai dit qu’il pouvait aussi faire un contrat de ville avec l’État, ils sont d’accord pour faire des contrats État-Commune, des contrats avec les entreprises,… L’État veut dépenser cet argent. Quand je suis allée voir Bruno Le Maire avec Jean-Pierre Serrus, maire de la Roque-d’Anthéron et proche du ministre, j’ai senti que je pouvais lui donner la facture et qu’il pouvait la payer directement.

Vous êtes donc contente de l’engagement de l’État…

Oui, je suis contente, maintenant il faut que ça se concrétise, on va attendre que ce soit signé. Tout ça devra être validé fin mars, pour une signature en avril-mai.

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Cette crise sanitaire, avec tous ses aspects dévastateurs qu’elle comporte, semble paradoxalement créer une opportunité pour accélérer le développement du territoire,  attendu depuis très longtemps…

Oui… C’est un peu dur de le dire comme ça parce que beaucoup de gens ont été très malades avec le Covid, beaucoup ont perdu des proches, donc c’est compliqué de dire que c’est une bonne chose. Mais effectivement, on est tombé tellement bas, avec des difficultés tellement importantes…

J’espère que cela a permis à l’État de s’apercevoir que les collectivités avaient leur rôle à jouer, qu’elles étaient aussi l’échelon qui permettait de déclencher des investissements, notamment pour faire travailler des entreprises. Mais aussi pour mener les projets structurants, par exemples les boulevards de contournements comme le réaménagement du Jarret, du Cours Lieutaud, ou le boulevard urbain sud (BUS)…

Sur le boulevard urbain sud (BUS) justement, vous avez proposé quatre tracés, mais la Ville de Marseille semble vouloir proposer une cinquième option. En avez-vous eu connaissance ?

Je ne sais pas quel est le cinquième tracé qui peut être proposé car il n’y a pas 36 solutions. Soit on s’arrête au tracé actuel, et ce n’est ni fait ni à faire. Soit, on va jusqu’à de-Lattre-de-Tassigny, soit jusqu’à Decathlon (Bonneveine) ou plus d’ailleurs. Et le 4e, on va jusqu’à la Pointe-Rouge.

Le cinquième tracé hypothétique, il n’existe pas, il n’y a pas d’autres solutions. Il y a eu une enquête publique, on ne peut pas comme ça du jour au lendemain changer le tracé. Ça veut dire qu’on arrête le projet. Le boulevard Urbain Sud, c’est la continuité de la L2. C’est un boulevard de contournement, fait pour alléger la pression de circulation dans les rues autour, mais aussi pour pouvoir traverser la ville, sans mettre deux heures.

Qu’est-ce qui bloque ?

Sur la partie qui s’arrête au Cabot (9e arr.), pour l’instant, on arrive sur un rond-point. Le maire de secteur (9-10e arrondissements), Lionel Royer-Perreaut, a annoncé qu’il voulait faire continuer le BUS sur tout son secteur. Il a été élu avec ce projet, la population est donc d’accord. Le maire du 6-8e, qui a été élu, lui, n’en veut pas. Ce que j’ai expliqué au maire de Marseille, c’est que ça doit être raccordé à un boulevard de circulation : soit au boulevard Michelet, soit au boulevard d’Hambourg, et après, peut-être aussi le bord de mer, quoi que je pense qu’il est déjà saturé. Mon avis – et il n’a pas changé, c’est ce que j’ai privilégié dans le cadre de ma campagne – c’est d’arrêter le boulevard Urbain Sud à Decathlon pour le relier à une artère et après faire une voie verte.

Dans ce cadre-là, il y a deux solutions : soit on le fait en deux phases, on l’arrête à de-Lattre-de-Tassigny, et on rejoint à ce moment-là le boulevard Michelet, soit on va plus loin jusqu’à Bonneveine, on arrive devant le Décathlon, on descend sur le boulevard d’Hambourg.

Après se pose la question de la trémie…

Que vous fassiez la trémie ou pas la trémie, il faut couper les jardins partagés en deux. Est-ce que la Ville de Marseille veut payer 40 millions de plus ? Je ne pense pas. Et l’autre trémie, au-delà de de-Lattre-de-Tassigny, c’est 15 millions de plus, mais on est obligé de la faire à cause de la déclivité.

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Vous avez bon espoir de trouver un terrain d’entente avec la Ville de Marseille sur ce sujet-là ?

J’espère qu’elle entendra raison car sinon, ça voudrait dire qu’ils bloquent tout. Ce projet est logique, on est au XXIe siècle, on a besoin d’avoir une voie de contournement, en attendant d’avoir plus de transports en commun, il faut bien que les gens circulent.

Des élus de la majorité municipale, dont le maire de secteur Anthony Krehmeier, vous ont récemment envoyé un courrier pour accélérer le dossier sur l’extension du tramway à la Belle de Mai. Vous l’avez reçu ?

Oui bien sûr, mais ça va dans le projet global sur un territoire de 1,8 million d’habitants. Le plan de mobilité a été voté à l’unanimité, donc, déjà, faisons cet agenda de la mobilité. Il y a le BHNS sur Aix, sur Istres, il y a le Valtram, c’est une globalité, il n’y a pas que le petit bout entre la mairie de secteur et la Belle de Mai. Déjà le tramway Nord-Sud, c’est une très grande avancée, faisons d’abord ça. C’est sûr que tout le monde voudrait avoir un transport en commun en bas de chez soi, mais moi je pense aussi au Nord du département qu’il ne faut pas oublier, avec la liaison Fos-Salon, le contournement d’Arles, il y a des projets structurants.

À ce titre, où en est le projet de création d’un établissement public pour financer les transports, que le député LREM Jean-Marc Zulesi avait poussé en 2019 dans le cadre de la loi LOM ?

Ça avance. Justement le Préfet en a parlé ce matin, c’est une vraie volonté de la part de l’État de faire comme Paris, à Lyon pour avoir tous les financeurs autour de la table et avec une gestion commune. Un peu sur le modèle d’Euromeditérranée ou de la SPLAI-N. Pour nous, c’est très important. On est en préfiguration. Et justement, la ligne nouvelle Paca nous permettra aussi de justifier la création d’une société d’aménagement de ce type.

Quel serait le calendrier ?

On aimerait le faire rapidement, mais pour créer une structure comme celle-là, il faut deux à trois ans. J’en ai parlé avec l’Élysée, rien n’empêche de commencer le Plan de relance de la mobilité avec la Métropole, et après de passer les projets sur cette structure. Ce n’est pas incompatible et ce sera un véritable levier de développement.

Sur la question de l’habitat et le logement indigne, le premier conseil d’administration de la SPLAI-N aura lieu le 17 février. Cette structure suscite beaucoup d’attente. Quand va-t-elle entrer en action pour le centre-ville ?

Le directeur a été choisi. Il y a eu des candidatures remarquables. C’est Franck Caro, qui vient de l’Anru, qui a été désigné. Le temps qu’il libère son poste à Paris, il devrait être en fonction au mois de mai. Le premier conseil d’administration sera aussi l’occasion d’élire David Ytier à la présidence. Cette structure va apporter quelque chose de nouveau. C’est aussi la preuve que lorsqu’on est ensemble et qu’on travaille de manière intelligente, ça fonctionne.

Lors de votre réélection, vous avez engagé une profonde réforme de la Métropole. La mission été confiée à votre vice-présidente Sophie Joissains. Y a-t-il des avancées ?

Il y a deux types de réformes. D’abord ce qu’il est possible de faire à schéma constant, avec notamment une simplification des procédures à partir du mois d’avril, que l’on a présentée à tous les territoires. On a délégué toutes les compétences qu’il était possible de déléguer aux conseils de territoires.

Ensuite, il y a la loi 4D [Décentralisation, Différenciation, Déconcentration et Décomplexification] qui semble être décalée avec la crise, mais avec laquelle il y a une possibilité d’expérimentation. On va faire les choses progressivement. Ma volonté c’est de faire travailler cette commission sur « la Métropole stratégique ». Et c’est quoi une Métropole stratégique justement ? J’ai mon idée, mais je les laisse travailler.

Et qu’entendez-vous par une « Métropole stratégique » ?

C’est une Métropole qui s’appuie sur des grandes compétences structurantes, la mobilité, l’économie… des domaines bien particuliers. Ce que je porte depuis le début.

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Si visiblement, vous semblez avoir de bonnes relations avec le maire de Marseille, Benoît Payan, comment recevez-vous ses vives critiques sur la situation financière de la Ville de Marseille ?

Je me suis toujours bien entendue avec tout le monde, avec madame Rubirola, avec monsieur Payan… Sur ce sujet, ce n’est pas une découverte. Je ne vois pas ce que l’audit a apporté de plus que le rapport de la Chambre régionale des comptes. Moi, je suis là pour faire avancer les projets. Je ne suis pas là pour faire des commentaires sur 1915.

Il a réaffirmé sa volonté de vendre le stade Vélodrome. Qu’en pensez-vous ?

La seule question que je pose sur la vente du stade, à laquelle je ne suis pas favorable, c’est le prix des places. C’est très populaire et il ne faut pas oublier que sur les 60 000 places, vous en avez dans les virages à 9 euros. Ce qui m’interpelle le plus, c’est ça, et nous ce qu’on veut c’est que l’OM gagne. C’est d’ailleurs ce que j’ai dit à Frank Mc Court et à Jacques-Henri Eyraud quand je les ai eu au téléphone ces derniers jours.

Que vous êtes-vous dit ?

Dans les grandes lignes, j’ai dit qu’il fallait parler aux supporters, qu’il n’y avait pas assez de dialogue avec eux, qu’il fallait être présent et qu’il faut que l’OM gagne.

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Après cet aparté sportif, les élections régionales et départementales ont été fixées aux 13 et 20 juin. Serez-vous candidate à votre succession à la tête du Département des Bouches-du-Rhône ?

C’est normal qu’elles soient fixées, c’est la loi. Je ne suis pas dans l’état d’esprit de penser à une candidature. Je pense qu’il y a d’autres priorités. La plus grande priorité, c’est gérer la crise pour qu’on en sorte le plus vite possible.

Renaud Muselier tient aussi ce discours pour les élections régionales. Est-ce que vous attendez de tirer le bilan de votre gestion de crise pour vous déclarer ?

Je suis élue depuis 2015. Je ne pense pas qu’on soit élu sur un bilan, mais sur des tas de choses, aussi sur le fait que les gens aillent voter, donc il faut mobiliser.

Vous pourriez l’annoncer le plus tard possible alors ?

Vous savez, c’est comme au plus fort de la crise sanitaire, je me suis déconnectée des élections municipales pour me concentrer sur la crise. Je suis vraiment mobilisée sur ce sujet et pour moi le mois de juin, ça va venir vite, c’est sûr, mais c’est à la fois très loin. Aujourd’hui, tellement de gens souffrent et ont des difficultés, essayent d’avoir un vaccin… Ce serait déplacé de se prononcer maintenant.

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On constate quand même qu’il y a une différence avec les élections municipales en vue de ces échéances. La droite a tiré les leçons de ce qu’il s’est passé. Peut-on parler de réconciliation ?

On a tous tiré des leçons de ce qu’il s’est passé et chaque fois qu’on est allés à une élection désunis, on a perdu, et unis, on a gagné. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je m’étais engagée à l’UMP. Et je gagne en 2015 parce que la gauche est désunie, là elle était unie et nous c’était le contraire. D’autant que nos électeurs détestent que l’on se dispute, et ils ont raison, moi la première. Je pense que chacun a tiré des leçons… Je discute régulièrement avec Renaud Muselier. Nous avons des thématiques communes, agriculture, économie… C’est lui le chef de file, il faut que l’on soit en phase pour pouvoir avancer, et on avance ensemble. Bruno Gilles aussi a fait le même constat.

Le dialogue est renoué avec lui ?

Oui. On a fait le point sur 2020. Maintenant on avance. C’est comme dans une famille, il y a les liens du sang et les liens des valeurs. Le lien des valeurs nous rapproche, donc c’est une bonne chose.

Une dernière question d’actualité. Vous soutenez un protocole d’expérimentation mené à Marseille pour la réouverture des restaurants, auquel participe l’IHU Infection-Méditerranée. En quoi cela consiste ?

L’idée, c’est d’être prêt et d’avoir un temps d’avance. Il faut que l’on puisse avoir un protocole qui nous permette de pouvoir ouvrir les restaurants. On va arriver dans la période estivale, on va pouvoir utiliser les terrasses, mais il faut que la distanciation soit respectée. En attendant que tout le monde soit vacciné, on laisse tout fermé ? C’est compliqué.

Donc, il s’agit de mener une expérimentation. On a la chance d’avoir les marins-pompiers, les sapeurs-pompiers qui ont mis en place des dispositifs avec les tests surfaciques, les relevés dans les eaux usées, les traitements UV. Donc, il faut mettre en place ce protocole pour les restaurateurs, mais aussi pour les cinémas, les musées, les salles de concerts…

Au moins on donne de l’espoir et on se prépare surtout. On ne va pas pouvoir faire comme au mois de mai dernier, c’est impossible, pour ensuite se refaire reconfiner au mois d’octobre ? Il faut qu’on vive avec ce virus, parce que tant que la planète entière ne sera pas vaccinée, le virus de disparaîtra pas.

L’autorisation de l’État est obligatoire. Vous allez pousser pour que cette expérimentation puisse avoir lieu ?

Bien sûr. Automatiquement, l’accord doit venir du ministre de la Santé pour pouvoir autoriser ce type d’expérimentation. Avec la caution et le professionnalisme de l’IHU et la surveillance de ceux qui y participeront, je ne vois pas pourquoi on le refuserait.

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