Le Réseau Action Climat, Uniceff France et Greenpeace France publient l’évaluation de l’ambition des nouveaux maires des douze plus grandes agglomérations françaises en matière de lutte contre la pollution de l’air liée au trafic routier. Il ressort que les actions de la Ville de Marseille « sont globalement positives », malgré un certain retard sur les mobilités douces.
Cinq mois après les élections municipales, le Réseau Action Climat, Uniceff et Greenpeace France publient sous la forme de « cartes de transport », une évaluation de l’ambition des engagements des maires (ré)élus dans les douze plus grandes agglomérations françaises en matière de lutte contre la pollution atmosphérique liée au trafic routier.
Dans la continuité du rapport de décembre 2019, ont été examinés les engagements pris sur sept enjeux clés : mise en place de zones à faibles émissions (ZFE) et sortie du diesel et de l’essence, politique pour réduire la place de la voiture, aides financières pour changer de mode de transport ou de déplacement, développement du vélo et des transports en commun, mesures spécifiques pour protéger la santé des enfants et enfin, pérennisation des aménagements et mesures Covid-19.
Un exercice toutefois particulier alors que les ONG « sont conscientes qu’une partie des décisions attendues en matière de lutte contre la pollution de l’air liée au transport routier ne relève pas uniquement des maires des villes-centres mais sera débattue à l’échelon métropolitain ». En effet, la Métropole détient une grande partie des compétences évaluées dans cette étude (dont l’organisation de la mobilité et l’aménagement de la voirie). Des nuances sont donc à retenir, la Ville bénéficiant parfois de bons ou mauvais points attribuables à la Métropole.
Sans surprise, la rapport met en exergue le retard des grandes villes françaises dans le développement des mobilités propres. Concernant la cité phocéenne, le rapport précise que « même si Marseille a un retard important à combler en matière de réduction de l’emprise de la voiture, la dynamique de la nouvelle équipe municipale est globalement positive avec la généralisation de la baisse de la vitesse à 30 km/h ou encore l’opposition à la poursuite des travaux du Boulevard Urbain Sud ». Les associations demandent la mise en place une zone à trafic limité dans le centre-ville pour réserver la circulation aux modes actifs et à quelques véhicules autorisés.
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Plan vélo « encore timide »
« L’ambition en matière de développement du vélo est elle aussi positive mais elle risque d’être mise à mal par l’insuffisance du budget qui y est consacré ». C’est sur ce point que l’étude pointe un important retard. Les organisations estiment que le plan vélo récemment adopté par la Métropole est sous-doté (60 millions d’euros sur cinq années, soit 9,4€ par habitant et par an). « Cela reste beaucoup trop faible pour déployer une politique cyclable ambitieuse ». Elle met toutefois en avant la création d’un réseau de lignes vélo sécurisées (280 km sur l’ensemble de la Métropole), « en bonne voie ».
La mise en œuvre des différents leviers pour un système vélo performant est aussi « en bonne voie » : le développement de l’offre de stationnement vélo avec 3 600 nouvelles places et des services vélo au sein des principales gares métropolitaines afin de favoriser l’intermodalité avec les transports en commun.
Un service de location longue-durée est déployé. L’offre de vélo en libre-service doit elle aussi être redéployée. Enfin, un soutien à l’apprentissage du vélo doit être apporté grâce à un soutien de l’éco-mobilité scolaire et des associations de promotion du vélo.
Piétonnisation : encore des efforts à fournir
Concernant la santé des enfants, le rapport note : « aucune piétonnisation n’est pour le moment envisagée […] Dans le cadre de la mise en œuvre d’un plan piéton, la nouvelle municipalité évoque la possibilité de fermer des rues à la circulation aux heures d’entrée et de sortie des élèves. Cette possibilité doit encore devenir une réalité et les contours de cette proposition être précisés ». Comme nous vous le racontions ici, la Ville de Marseille et la Métropole sont en discussion pour mener aménagements aux abords des écoles, dont leur piétonnisation.
Enfin, « Marseille travaille actuellement à l’instauration d’une zone à faibles émissions mais aucun objectif de sortie progressive du diesel puis de l’essence n’est pour le moment évoqué ». Le centre-ville devrait en effet exclure les véhicules polluants, comme l’a acté l’État en septembre. Une consultation publique sera prochainement organisée sur le sujet.
Le Réseau Action Climat, Uniceff France et Greenpeace France annoncent que ces « cartes de transport » d’évaluation seront régulièrement actualisées pour suivre la mise en œuvre effective des engagements pris par les nouveaux maires, ainsi que leur renforcement éventuel ou certains renoncements.
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