Créée par le réseau national ETRE et Le Paysan Urbain, une nouvelle école accompagne les jeunes éloignés de l’emploi à la découverte des métiers manuels de la transition écologique. Un premier parcours de formation débute dès ce mois de mars à Marseille.
« Chaque année en France, près de 100 000 jeunes quittent le système scolaire sans aucun diplôme. Parallèlement, près d’un million d’emplois devraient être créés autour de la transition écologique à l’horizon 2050*, à tous les niveaux de qualification », expose Marine De Haas.
C’est à partir de ce double constat qu’est né ETRE, le réseau national des Écoles de la transition écologique, porté par l’association 3PA. Depuis 2019, ses onze écoles proposent des formations gratuites, pratiques et manuelles autour des métiers verts, destinées aux jeunes de 16 à 25 ans en difficulté d’orientation ou en décrochage scolaire.
« L’idée est de faire découvrir des secteurs d’avenir à ces jeunes et de favoriser leur insertion professionnelle dans des métiers qui ont du sens pour la société et la planète », poursuit la chargée de développement de la future école ETRE à Marseille. La ville compte environ 5 000 décrocheurs scolaires par an.
Un « apprentissage par le faire »
Si la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ne possède pas encore d’école de la transition écologique sur son territoire, ce modèle pédagogique novateur va prochainement y être essaimé avec un premier parcours dans la cité phocéenne, programmé du 13 au 24 mars. Celui-ci est co-construit en partenariat avec Le Paysan Urbain, structure basée au Cloître, qui utilise des projets d’agriculture urbaine comme supports d’insertion professionnelle depuis 2018.
Dans cette future école, pas de cours magistraux donnés dans des salles de classe closes : ETRE prône un apprentissage par la pratique, transmis au cours de rencontres et d’échanges avec des professionnels directement sur le terrain. « Nos écoles s’appuient sur des acteurs locaux qui connaissent très bien le territoire, les besoins sociaux et les entreprises de la transition écologique », explique Marine De Haas.
Énergies renouvelables, mobilités douces…
Pendant ces deux semaines, huit jeunes vont suivre un premier parcours dit de « remobilisation ». Chaque jour, ils iront à la découverte d’un métier différent dans plusieurs domaines de la transition écologique, comme celui des énergies renouvelables, de l’aménagement du paysage, ou encore des mobilités douces.
Leur emploi du temps sera bien rempli, avec, au programme, une initiation à l’éco-construction au Tiers-lab des transitions du Lica des Chutes-Lavie (4e) avec Anatomies d’Architecture, à la réparation de vélo dans les locaux de la Recyclerie Sportive (3e), aux métiers du solaire photovoltaïque à l’École de production des énergies du Sud (13ᵉ), ainsi qu’à la valorisation des biodéchets aux côtés de Terre2mains et Les Alchimistes. Dans le cadre de ce parcours pilote, tous les partenaires interviendront bénévolement.
Deux autres parcours de remobilisation en 2023
Au cours du programme, certaines passerelles seront mises en place avec TransfOrama au sein de la Friche la Belle de Mai, co-créé par le réseau ETRE avec d’autres acteurs de la transition numérique et écologique. Cet espace labellisé « Carrefours de l’entrepreneuriat » propose un accompagnement aux jeunes Marseillais de 16 à 30 ans qui souhaitent monter leur projet d’entreprise.
« Si tout va bien, nous accéderons à la labellisation d’école ETRE en mai prochain », projette Marine De Haas. Après cette première expérimentation, la structure compte proposer deux autres parcours de remobilisation en juin et octobre prochains. Ainsi que, plus tard dans l’année, un parcours de « préqualification » plus long, sur une période de trois mois, intitulé « Penser la ville méditerranéenne de demain ».
Ouvrir dix nouvelles écoles par an
En tant que lauréat du concours de la Fondation la France s’engage en 2019, le réseau ETRE a bénéficié d’un budget de lancement de 300 000 € sur trois ans, qui lui a permis de structurer sa méthode d’accompagnement sous forme d’incubateurs. À terme, « l’ambition d’ETRE est d’accompagner la création de dix nouvelles écoles par an, une dans chaque département français ».
« Cela va dépendre de nos capacités à mobiliser les partenaires financiers locaux et régionaux, précise la chargée de développement. L’idée est également de développer des partenariats avec des entreprises du territoire pour faciliter des visites in situ, mais aussi, éventuellement, l’entrée en formation ou en emploi des jeunes après nos parcours ».
* Selon un rapport de l’ADEME
Plus d’informations
Pour plus d’informations ou pour s’inscrire au programme, contacter : marine.dehaas@ecole-transition.eu
07 83 79 07 41
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