Ce vendredi, à l’occasion du dernier conseil municipal de l’année, les élus devront approuver la création de la structure chargée de piloter le programme de rénovation des écoles de Marseille. L’État remet la main à la poche avec une rallonge de 146 millions d’euros.
C’est l’un des rapports majeurs inscrit à l’ordre du jour du dernier conseil municipal de l’année, vendredi 17 décembre. La toute première délibération hautement symbolique pour la Ville de Marseille. Les services de la Ville y « travaillent d’arrache-pied depuis la visite de Jean Castex », assure Joël Canicave, adjoint au maire en charge des finances, des moyens généraux et des budgets participatifs.
Il s’agira, en effet, de faire voter par l’assemblée délibérante la création de la fameuse structure ad hoc permettant de financer le plan de rénovation/reconstruction des écoles marseillaises. « Le maire a fait valoir les intérêts de Marseille ». Il « a sensibilisé l’ensemble des protagonistes sur la situation », déclare le Premier ministre, mardi, à l’issue de sa visite de l’école Ahmed Litim, dans le 3e arrondissement.
L’une des nombreuses « qui effectivement est dans une situation particulièrement défavorable ». Six ans que les élèves suivent leur enseignement dans les préfabriqués. Une situation identique dans deux autres écoles du quartier. « La réalité est là. Et c’est cette situation tout à fait exceptionnelle qui justifie l’intervention de l’État », revendique Jean Castex.
« 400 millions c’est inédit »
Son déplacement dans la cité phocéenne en début de semaine avait pour but la mise en application concrète du plan « Marseille en Grand », présenté par le Président de la République en septembre. Le Premier ministre a ainsi annoncé l’augmentation de la participation de l’Etat de 254 à 400 millions d’euros au plan de rénovation de 174 écoles vétustes de la seconde ville de France. Programme évalué à 1,2 milliard d’euros au total.
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L’État a d’ores et déjà inscrit 254 millions d’autorisations d’engagements dans le projet de loi de finances pour 2022, qui devrait être votée dans les prochains jours. Ainsi qu’une garantie d’emprunt sur un volume de 650 millions d’euros. « Nous monterons par différents canaux jusqu’à 400 millions le soutien de l’État pour ce plan qu’il nous faut maintenant démarrer de manière énergique, de manière rapide, de manière visible pour les parents, pour les enfants, pour les enseignants, c’est absolument impératif », déclare le chef du gouvernement, aux côtés du maire de Marseille, Benoît Payan.
Le 14 décembre 2021 est un jour qui fera date pour lui. « 400 millions c’est inédit », exprime-t-il, saluant « l’engagement historique de l’État ». L’édile confirmait sur France Info, le lendemain, que ce moment était chargé en émotion. « Oui, j’étais ému pour ma ville, pour les Marseillais ».
400 millions € de subvention pour Marseille, c’est un engagement historique de l’État pour notre ville !
La première pierre du grand plan Ecole est posée ! pic.twitter.com/2dzHxcyWYL— Benoît Payan (@BenoitPayan) December 14, 2021
La création de la SPLAI-N pour « ne pas perdre une seconde »
Jean Castex et Benoît Payan ont également acté mardi la création d’une société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLAI-N) détenue à part égal par la Ville et l’État. Cette structure ad hoc présidée par le maire de Marseille sera chargée de piloter le programme de rénovation et de veiller à sa bonne exécution. « Nous allons passer à l’action pour rattraper ce retard et réparer ce tort qui est fait aux enfants de Marseille et qui n’est pas juste », ajoute le Premier ministre dans son discours. « Le premier acte après la santé que nous posons pour Marseille en Grand, c’est l’éducation ».
Si 174 écoles sont ciblées en priorité « les 320 restantes seront également concernées », rappelle Joël Canicave, lors de la conférence de presse préparatoire au conseil municipal. « L’avantage des prêts garantis par l’Etat, c’est que le remboursement pourra s’effectuer sur une durée relativement longue. On peut aller jusqu’à 30-35 ans », poursuit le chef de la majorité municipale.
Et d’ajouter : « On est prêt depuis fort longtemps, et notre volonté est de ne pas perdre une seconde. Faire en sorte qu’au mois de janvier, lorsque cette structure sera mise en place, nous n’ayons pas de retards administratifs, que les premières sommes puissent permettre le lancement des études rapidement, puissent être transformées en poses de la première pierre et plus tard en inaugurations ».
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