Ce matin le Président de la République s’est rendu à l’école Bouge, située dans le 13e arrondissement de Marseille, en compagnie de plusieurs ministres et du maire de la Ville, Benoît Payan, pour un très long moment. Retour sur cette matinée. 

C’est le premier temps fort de cette journée chargée. Après un passage à la tour CMA-CGM pour rencontrer le PDG, Rodolphe Saadé, le Président de la République s’est rendu ce matin à l’école Bouge (13e) située dans les quartiers Nord à Marseille. « Une école symbolique parce qu’elle est restée dans son jus depuis sa création en 68 », exprime Pierre-Marie Ganozzi, adjoint en charge du bâti scolaire. « C’est une école qui montre bien l’état d’abandon par les municipalités précédentes. On a laissé pourrir ces écoles sur pied ».

L’école Bouge fait partie de la fameuse liste des 32 écoles dites « Geep ». Ces bâtiments préfabriqués conçus avec des structures métalliques, construits dans les années 1970. « Ici tout est à refaire », déclare une employée. « C’est vieux, les locaux sont dégradés, il y a des fuites, les fenêtres ne ferment pas ».

Sous le préau, une partie du plafond s’est effondrée. Une mère confie « qu’il n’y a pas de chauffage parfois, qu’il faut mettre les vestes aux enfants », quand un instituteur pointe la température qui atteint les 35° l’été, « avec des enfants qui saignent du nez » ou « tombent dans les pommes ».

En poste depuis 9 ans, l’enseignant pointe l’urgence d’avoir une « école un peu plus normale, un peu plus digne », pour permettre aux « enfants de travailler dans des conditions sereines ». Et d’ajouter, « les enfants quand on leur impose ces conditions, ils finissent par se dire qu’ils le méritent peut-être ».

L’école idéale

À Marseille, le chantier des écoles se résume aux « 12 travaux d’Hercule », selon l’expression Pierre-Marie Ganozzi. L’école Bouge fait partie de la « short list » des cinq premiers groupes scolaires (soit onze écoles au total) qui doivent faire l’objet d’une profonde rénovation, pour 85 millions d’euros, 90% de cette somme est assumée par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru).

Ici, au 28 rue de Marathon, c’est une nouvelle école qui devrait voir le jour à l’horizon 2024, fruit d’une concertation des élus avec les parents d’élèves et les personnels enseignants. Mais les écoliers, eux aussi, ont leur propre idée sur la question. « Un potager, une salle de relaxation pour lire et se détendre, une salle de sciences pour faire des expériences scientifiques, et des cours éducatifs… », détaille une petite-fille au Président de la République, au sein d’un gymnase en piteux état. Il sera d’ailleurs détruit, et reconstruit à proximité « pour l’ouvrir hors des horaires de l’école aux habitants du quartier », exprime Benoît Payan

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C’est sur le principe de la concertation et du dialogue « qu’on va fabriquer des écoles pour tout Marseille. C’est comme ça qu’on va pouvoir changer les choses ». Pour changer les choses, il faut des moyens. La Ville prévoit un plan d’1,2 milliard d’euros pour la rénovation, réhabilitation et reconstruction de près de 200 écoles sur les 472 que compte la ville, pour lequel l’État doit prendre toute sa part.

Ces annonces qui interviendront dans l’après-midi au Pharo à l’occasion de la présentation de plan « Marseille en grand », suscitent espoir, mais aussi prudence. « On se réjouit de l’intention, on a déjà entendu des annonces des gouvernements successifs. On continuera à rester vigilant pour que ces rénovations et constructions se fassent », indique Cécile Baron, parent d’élève et membre du Collectif pour les écoles marseillaises.

« Vous êtes sûr que le corona va partir un jour ? »

Le Président de la République a passé un long moment dans cette école en compagnie du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, Sophie Cluzel, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées et du maire de Marseille, Benoît Payan. Une arrivée quelque peu chahutée par des Marseillais venus en nombre, scandant parfois « Macron démission », ou encore munis de pancarte « Covid-19 : touche pas à mon gosse ».

En revanche, une visite du Président en terrain conquis auprès des tout-petits qui aiment lui parler de l’OM. Mais pas seulement. « Vous êtes sûr que le corona va partir un jour ? », « Est-ce que si on se vaccine, on peut attraper le Covid ? »… Du protocole sanitaire à la situation en Afghanistan, avec une petite leçon de géo-politique, en passant par des questions très précises sur la vaccination, son salaire… alors que jusqu’ici Emmanuel Macron était principalement dans l’écoute, il se prête volontiers au dialogue avec les élèves d’une classe de CM2 et fait durer cette séquence. 

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La capsule temporelle

Visiblement populaire sur les réseaux sociaux, les élèves l’interpellent sur sa présence sur TikTok, son passage chez les youtubeurs McFly et Carlito Il prend le temps d’échanger avec un jeune garçon en situation de handicap qui souhaite être « président ou concessionnaire d’une nouvelle marque de voiture », évoquant aussi avec lui les progrès de la médecine pour soigner sa maladie oculaire.

À ses côtés, son accompagnante depuis 4 ans, en CDD, avance le courage de l’élève, glissant au passage que le statut d’accompagnants des élèves en situation de handicap devrait évoluer vers des CDI. Toujours son petit calepin à la main, le chef de l’État note.

Pas de cantine pour le Président. Avant de quitter l’école, pour se rendre au déjeuner de travail au siège de la Métropole, pour parler mobilité [lire ici] avec la présidente (LR) Martine Vassal, Emmanuel Macron signe des autographes, se livre au jeu de la capsule temporelle, glissant à l’intérieur un message. Il sera découvert lorsque la boîte sera ouverte en juillet 2022, avant les vacances scolaires. À cette date, Emmanuel Macron sera-t-il encore Président de la République ?

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