A l’occasion d’une conférence de presse commune, Martine Vassal a annoncé son adhésion au « pacte de raison » de Renaud Muselier, et par la même occasion son soutien à Bruno Gilles, dans les 4-5e. Ludovic Perney, candidat de Bruno Gilles, la rejoint dans le 6-8e.

Renaud Muselier et Martine Vassal ont tenu une conférence de presse commune, en vue du second tour des municipales, à Marseille. « Personne, aujourd’hui, ne peut gagner seul cette ville. Si nous voulons qu’elle soit gouvernable, il faut que le dialogue soit établi rapidement entre les candidats de la droite et du centre, voire ceux qui refusent les extrêmes », a déclaré Renaud Muselier, président (LR) de la Région Sud.

À cette occasion, Martine Vassal, candidate (LR) à la mairie de Marseille, a fait part de son adhésion au « pacte de raison », prôné par le président de la Région Sud.

Dans ce cadre, elle a appelé clairement à voter Bruno Gilles, candidat sans étiquette (ex-LR) dans les 4-5e arrondissements, pour battre Michèle Rubirola, candidate du Printemps Marseillais arrivée en tête dans ce secteur. « Bien sûr que j’appelle à voter Bruno Gilles, car il est en grand danger dans ce secteur. Il a un gros retard, sa situation est difficile ».

Un soutien sans condition

Une réponse positive aux demandes de son rival dans les médias, ces derniers jours, qui souhaitait une prise de position de la part de la candidate. « Mon soutien à Bruno Gilles n’est pas conditionné à quoi que ce soit, précise-t-elle. Je ne suis pas dans la tambouille politique. Bien sûr que ça me ferait plaisir que Bruno Gilles fasse un geste », assure-t-elle, évoquant le fait qu’il pourrait prendre la tête de la liste menée au premier tour par Jean-Philippe Agresti. « Cela me permettrait de me préparer l’avenir. Ce qui est sûr, c’est que je ne veux pas les extrêmes ».

Une « décision courageuse, responsable et sans appel », saluée par Renaud Muselier, qui ajoute : « la liste de Martine Vassal ayant fait un score de 9,69% était en droit de fusionner, et pour éviter les tractations difficiles risquant de paralyser tout accord d’ensemble, Martine ne demande pas cette fusion. J’appelle donc mon ami Bruno Gilles à considérer cette position comme geste d’ouverture ».

Difficiles discussions avec Bruno Gilles

Et ce, même si entre les deux hommes les relations se sont tendues ces dernières semaines. Il le concède d’ailleurs : « les discussions avec Bruno sont difficiles depuis longtemps, et j’en suis malheureux. Je comprends parfaitement son raisonnement, mais je n’arrive pas à comprendre qu’il n’écoute pas ce qu’on lui dit. C’est toujours très compliqué de parler à un ami qui n’écoute pas. Mais, comment peut-il penser une seule seconde que si Martine ne le soutient pas dans ce secteur, sans condition, il peut gagner face à la cheffe de file du Printemps Marseillais. J’espère qu’il entendra raison ».

Entre Martine Vassal et Bruno Gilles, le torchon brûle depuis plusieurs mois déjà. Le sénateur des Bouches-du-Rhône a d’ailleurs quitté le parti, après l’investiture par Les Républicains de la présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence pour mener la campagne marseillaise.

« Aujourd’hui, ce n’est plus une question de personnes, ou de places » 

Au-delà des querelles de famille, le désaccord entre les deux candidats se cristallise autour de la question de la gouvernance. La vision du « maire à plein temps » de Bruno Gilles a toujours affronté celle de Martine Vassal, qui juge que les deux exécutifs que sont la Mairie et la Métropole sont indissociables « pour faire entrer la ville de Marseille dans le XXIe siècle ».

Quel rôle alors pourrait endosser Bruno Gilles au sein de l’exécutif, si Martine Vassal l’emportait. « Aujourd’hui, ce n’est plus une question de personnes, ou de places.  Ça, c’étaient les discussions du premier tour. C’est une question d’avenir de la deuxième ville de France, réitère Martine Vassal. Je ne changerai pas la vision de mon projet, à laquelle les électeurs ont adhéré. Celui qui restera dans la petite tambouille politicienne n’est pas digne de diriger la deuxième ville de France ».

Bruno Gilles prend acte « d’un retour à la raison »

Pour sa part, Bruno Gilles a pris acte « du retour à la raison de Martine Vassal et de Renaud Muselier : ils ont enfin compris qu’il y avait un réel danger que la gauche l’emporte dans les deux secteurs où je suis arrivé juste derrière le Printemps marseillais. Comme je l’explique depuis une semaine, ma liste « Ensemble pour Marseille » doit battre Michèle Rubirola dans les 4e et 5e arrondissements, et Benoît Payan dans les 2e et 3e arrondissements avec Lisette Narducci, ma tête de liste. Je prends acte que Martine Vassal et Renaud Muselier appellent à voter pour moi dans les 4e et 5e arrondissements ».

Il regrette également le choix de Ludovic Perney, qui menait sa liste « Ensemble pour Marseille », dans le 6-8e de rejoindre celle de Martine Vassal, sans « prendre la peine » de le « prévenir ainsi que beaucoup de ses colistiers », souligne Bruno Gilles.

En effet, le conseiller régional (LR) qui a récolté 8,79% des suffrages au premier tour, a décidé de poursuivre aux côtés de la candidate soutenue par Renaud Muselier, en qualité de « conseiller municipal et métropolitain. Je suis ravie que Ludovic soit venu nous rejoindre. C’est un garçon jeune, dynamique. On a toujours été parfaitement en phase sur beaucoup de décisions. Je salue son esprit de responsabilité », a souligné Martine Vassal.

Lors de la campagne du premier tour, Ludovic Perney s’était pourtant vivement opposé au projet de l’hippodrome Borély de la candidate Les Républicains : « La ville de Marseille ne se joue pas sur un projet, estime-t-elle. Heureusement ! Ce n’est pas que Borély qui fera basculer la balance. Le plus important, c’est l’avenir des Marseillais et Ludovic Perney passe au-delà de ça ». Et rappelle au passage : « dans mon projet, j’ai mis l’accent sur la concertation, et la concertation d’après, comme au Département avec les États généraux. On est de la même famille politique, on partage la même vision des choses ».


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