À l’occasion de son assemblée plénière, la Région Sud a voté la labellisation et le subventionnement de trois nouvelles Maisons des femmes, portant à 8 le nombre de structures qui proposent un accompagnement pluridisciplinaire.
Lieu d’accueil inconditionnel pour toutes les femmes victimes de violences, les Maisons des femmes proposent un accompagnement global pluridisciplinaire. « Face à l’augmentation des violences faites aux femmes, nous avons voté le 17 décembre 2021 un plan de lutte doté d’un million d’euros », exprime Sabrina-Agresti-Roubache, secrétaire d’État, déléguée à la Ville et la Citoyenneté.
Pour ce rapport, la vice-présidente de la commission « lutte contre les inégalités, solidarités et défense des droits des femmes » de la Région Sud a ainsi repris son siège au sein de l’hémicycle régional. Ce plan a permis de soutenir la création de cinq structures dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur : Françoise Giroud à la Seyne-sur-Mer, Rheso à Carpentras, Simone Veil à Manosque et Mazarine à Avignon en lien avec les centres hospitaliers ou encore la Maison des femmes de Marseille-Provence, adossée à l’AP-HM et lancée en 2022 selon le modèle de la première du genre, créée en Seine-Saint-Denis. « Elles ont accompagné plus de 20 000 femmes » poursuit Sabrina-Agresti-Roubache.
10 millions d’euros d’ici la fin du mandat
Pour aller plus loin dans la lutte contre les violences faites aux femmes, la Région Sud entend consacrer à cette « grande cause régionale » 10 millions d’euros d’ici la fin du mandat. Dans cette perspective, les élus régionaux ont voté, vendredi 29 mars, en séance plénière, la labellisation de trois nouvelles structures qui œuvrent déjà dans ce sens : Solidarité Femmes 13, dont le siège est basé à Marseille, avec une antenne à Istres, l’association Le Cap à Draguignan et le centre communal d’action sociale de Nice, qui dispose d’une structure d’accueil destinée aux femmes victimes de violences appelée “Pass’R’Elles”.
En plus, les élus ont voté l’attribution d’une aide de 130 000 euros pour le fonctionnement de la Maison Françoise Giroud à la Seyne-sur-Mer et 10 000 euros pour financer les actions de mise à l’abri et d’hébergement de l’association Station Lumière à La Ciotat.
Dans le cadre de la prévention et de la sensibilisation, la commune de Villeuneuve-Loubet dans les Alpes-Maritimes a également reçu le concours de la Région pour l’organisation de son événement annuel, qui se tient à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes. Ainsi, six initiatives de la semaine de manifestations programmées en novembre recevront un coup de pouce de 140 800 euros.
10 Maisons des femmes d’ici fin 2024
Pour la secrétaire d’Etat, depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, « jamais l’État n’aura fait autant pour mieux sanctionner les atteintes faites aux femmes et mieux les protéger. L’arsenal législatif a été considérablement renforcé ces dernières années », ajoute-t-elle, évoquant entre autres, la mise en place, depuis le 1er janvier 2024, dans les tribunaux judiciaires, de pôles spécialisés en matière de violences intra-familiales, du déploiement de 3000 téléphones supplémentaires « grave danger » ou encore du renforcement du recours au bracelet anti-rapprochement.
Selon les chiffres de la Région, en 2023, 38 070 victimes ont été accompagnées par les associations d’aide, dans le cadre de la Convention Justice-Région, dont 13 339 victimes de violences intra-familiales. 971 femmes ont bénéficié du téléphone « grave danger » et 162 du bracelet anti-rapprochement.
1000 boutons d’alerte Mon Shérif ont été distribués aux associations. Ce dispositif permet aux femmes confrontées à la violence de leur conjoint d’alerter discrètement leur entourage via un bouton connecté. Relié à distance à son smartphone, il permet d’alerter à l’insu de son conjoint, jusqu’à cinq personnes de son entourage.
La Région entend atteindre 10 maisons des femmes d’ici la fin de l’année 2024 sur l’ensemble des départements.