Le Manifeste pour que vive la culture, imaginé par la Ville de Marseille, a récolté près de 3 000 signatures et a été adressé au gouvernement. Pour permettre une plus large adhésion et faire pression, le document est en ligne depuis quelques jours et accessible à tous.
Le 26 janvier dernier, au ZEF, scène nationale de Marseille (14e), le maire de Marseille déclarait la ville en état d’urgence culturelle. Lors de notre grand entretien politique en janvier dernier, Benoît Payan avait évoqué l’écriture d’un Manifeste pour que vive la culture qui serait adressé au président de la République. « Un appel à la solidarité avec les artistes et opérateurs culturels ».
« On sera des milliers de Marseillais pour dire qu’il n’y a pas de raison que la culture soit sacrifiée dans cette situation. Pourquoi est-ce qu’on pourrait prendre le métro le matin, aller travailler l’après-midi et ne pas pouvoir aller regarder une exposition un peu plus tard ? Pourquoi est-ce que c’est plus dangereux d’aller dans une salle de cinéma que d’aller au supermarché ? », avait-il souligné.
« Une phase plus populaire, plus large, ouverte aux Marseillaises et aux Marseillais »
Le manifeste « contient à la fois le rôle que joue la culture dans une société, et en France on connaît l’exception culturelle justement de la culture. Cette diversité, la création, la richesse de toute notre histoire. L’idée aussi que c’est une activité économique très importante, à la fois d’un point de vue économique mais aussi social avec les centaines de milliers d’artistes, de créateurs… C’est aussi le poumon, la respiration de nos cerveaux », nous confie l’adjoint à la Culture Jean-Marc Coppola, à l’occasion de la présentation de l’exposition « L’amulette du climat #1 » à la Fabulerie.
Aujourd’hui, ce manifeste a recueilli près de 3 000 signatures d’acteurs culturels et d’artistes. Pour l’heure, sans retour de la part du gouvernement, Jean-Marc Coppola nous annonce le lancement d’une deuxième phase afin de « créer un rapport de force ». « Une phase plus populaire, plus large, ouverte aux Marseillaises et aux Marseillais », nous a confié l’adjoint à la culture. Pour réussir ce pari, le manifeste est désormais en ligne et accessible à tous.
« Ça suffit la frilosité. J’entends : « l’épidémie, sa progression, les variants, etc ». Mais il y a un besoin de travailler, un besoin d’accompagnement social et d’activité économique… pour le bien-être de tout un chacun, pour l’ensemble de la population. On voit bien les dégâts psychiques et psychologiques sur toutes les générations. C’est encore plus frappant chez les jeunes. Il y a vraiment urgence à ce que ces lieux d’imaginaire, ces lieux de rêve, ces lieux de respiration puissent rouvrir », insiste-t-il.
La question des concerts-tests abordée au conseil municipal le 2 avril
S’il est pris en compte par le gouvernement, ce manifeste pourrait venir appuyer la tenue des deux concerts-tests de 1 000 personnes initialement prévus au Dôme de Marseille en février 2021. L’expérimentation, soutenue par la Ville de Marseille et par le Bataillon des marins-pompiers en soutien sanitaire, a tout d’abord été reportée en mars ou avril. Elle est actuellement suspendue dans l’attente de garanties de l’État pour que l’étude, si les résultats sont pertinents, serve à rouvrir les portes des lieux de culture et des festivals.
« La campagne de vaccination est assez lente, avec 6 millions seulement de Françaises et de Français vaccinés. Ils [l’État] visent l’objectif de 30 millions, c’est-à-dire 5 fois plus, au mois de juin. Il faut que les laboratoires accélèrent l’approvisionnement. Nous, on est prêt. Et parallèlement à cette vaccination, il faut continuer à rouvrir, donner un signe. Peut-être commencer par les musées dans un premier temps. De toute façon, il va venir la période des festivals donc il faut accélérer ça, on a vraiment besoin de la culture, de s’oxygéner l’esprit », appuie Jean-Marc Coppola.
Le 2 avril prochain, la question des concerts-tests sera d’ailleurs abordée en conseil municipal.
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