L’usine Alteo de Gardanne, leader mondial dans la production d’alumine, s’est associé à Veolia pour la réalisation d’une station de traitement biologique des liquides. Les rejets en mer dans le Parc des Calanques répondent désormais aux normes. En redressement judiciaire, Alteo cherche un repreneur, et pourrait cesser les importations de bauxite.

« Tout est aux normes ». C’est ce qui a été annoncé ce 4 septembre lors de l’inauguration de la nouvelle station de traitement biologique de l’usine Alteo, à Gardanne, leader mondial dans la production d’alumine, autrement connu pour ses rejets de « boues rouges » dans les Calanques de Marseille. C’est la deuxième station de traitement mise en service depuis l’année dernière. La première fonctionnait selon un process créé par Alteo et permettait de respecter les seuils autorisés de PH, et de teneur en aluminium ou en métaux lourds polluants comme l’arsenic.

La nouvelle unité, réalisée par Veolia, dispose d’une capacité de traitement de 300 m3 d’eau par heure, et permet ainsi à Alteo « d’être 100 % conforme aux exigences de qualité d’eau, notamment des rejets en mer ».

, En voie de rachat, l’usine Alteo met aux normes ses rejets en mer, Made in Marseille
Station Biologique Véolia – Usine Altéo – Gardanne 2020

Deux derniers paramètres enfin aux normes

Il restait en effet deux paramètres à traiter pour Alteo, afin d’être enfin aux normes sur ses rejets : la DCO (demande chimique en oxygène) et DBO5 (demande biologique en oxygène), qui appauvrissent le milieu naturel en oxygène. L’usine a bénéficié de plusieurs dérogations et reports sur ces rejets, dont trois cette année.

Pour se conformer à la réglementation, l’entreprise a donc fait appel à Veolia, qui accompagne les industriels sur leur transition environnementale. Pour cela, Veolia s’appuie sur les fournitures d’énergie et d’eaux de différentes qualités, le traitement des effluents, la réduction des quantités d’eau prélevée, l’élimination des boues et sous-produits… Ce projet a nécessité un investissement de près de 6 millions d’euros, dont 4,9 dédiés à la construction de la nouvelle station de traitement.

La question du site de stockage à terre de « déchets secs », Mange-Garri, près de Gardanne inquiète encore les riverains et associations de défense de l’environnement.

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Le site de Mange-Garri

Alteo est à vendre

En redressement judiciaire depuis décembre 2019, l’usine d’alumine de Gardanne fait appel à un sauvetage externe depuis juin 2020. Les administrateurs judiciaires ont publié un « appel à partenariats et/ou recherche de candidats pour projet de cession ».

Huit offres de reprise, venues des quatre coins de la planète, ont été déposées au tribunal de commerce. Une grande partie d’entre elles prévoit de mettre fin à l’activité de transformation de la bauxite en hydrates d’alumines, pour se concentrer uniquement sur la transformation d’alumine en produits de spécialité destinés à la technologie de pointe. Avec l’arrêt de l’importation de ce minerai, le traitement et le stockage des déchets, dits « boues rouges » pendrait fin.

Mais un pan entier de l’activité de l’usine serait ainsi menacée, ce qui inquiète les organisations syndicales sur le sort de près de la moitié des 551 salariés. La reprise de l’usine se heurte également à la question du site de stockage à terre de Mange-Garri, dont une partie des repreneurs ne veulent pas s’encombrer. Entre problématiques économiques, écologiques, sociales et politiques, le dossier reste très complexe et implique de nombreux acteurs (État, élus locaux, organisations syndicales et environnementales).

Nous en saurons plus avec la réponse du tribunal de commerce, attendue le 15 octobre.

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