Afin de mieux fournir le personnel soignant et les commerçants en première ligne, « Visière Solidaire » poursuit sa création de visières grâce à un système d’impression 3D. Grâce aux bénévoles, 10 000 visières ont déjà été conçues et livrées.
Les élans de solidarité sont de plus en plus nombreux pour lutter contre la propagation du virus. En plus des masques et des gels hydroalcooliques, les visières faciales sont très demandées. Pour y remédier, un groupe de bénévoles nommé « Visière Solidaire » conçoit ce dispositif avec de simples imprimantes 3D.
Les « makers », les bricoleurs du numérique, utilisent les nouvelles technologies pour élaborer des matériaux. Ces derniers temps, ils ont constitué un réseau de bénévoles afin de fournir bénévolement un maximum de visières de protection faciales aux personnes qui sont en première ligne face au Covid-19. Indépendants et entrepreneurs sont à présent 150 à travailler sur l’élaboration de visières de protection. Plus de 20 livreurs et une dizaine d’assembleurs ont aussi rejoint le réseau.
Les visières sont conçues pour être réutilisables et désinfectables. Elle doivent être utilisées uniquement en complément des masques respiratoires pour protéger leurs porteurs d’être contaminés par des projections de postillons. « Elles disposent d’une armature réalisée grâce à l’impression 3D, d’une feuille de PVC translucide 200 microns et d’un élastique assurant une bonne tenue en usage. Les visières ont été validées par l’AP-HM. Elles sont toutes assemblées par nos bénévoles », explique Bastien Ringès, l’ingénieur à l’origine du mouvement.
Une association qui répond aux demandes
A ce jour, plus de 13 000 visières ont été commandées, notamment par des personnels soignants des hôpitaux, des EHPAD, mais aussi des médecins et infirmiers libéraux, des commerçants et tous ceux travaillant en première ligne. 10 000 d’entre elles ont déjà été distribuées. Cependant les stocks de matières premières se vident. Face à l’augmentation de la demande, le mouvement s’est organisé pour créer différents services : la prise de commandes, l’assistance technique ou encore l’approvisionnement.
Pour financer ces matières, « Visière Solidaire » avait lancé un appel aux dons. Au total, 6 688 € ont été recueillis pour permettre aux équipes d’acheter du filament de plastique servant de base à la fabrication de ces visières. Avec une bobine vendue aux alentours de 15 €, les bénévoles peuvent en effet produire plus de 50 visières. « Ce filament est acheté auprès de plusieurs fournisseurs de la région qui le vendent à un prix très réduit pour nous permettre de continuer à imprimer le plus longtemps possible » affirme le groupe sur le site de l’appel aux dons.
L’argent sert également à l’achat de pièces détachées pour les imprimantes qui tombent en panne. « Nos machines sont des imprimantes pour amateurs, pas du matériel professionnel, et plusieurs d’entre elles montrent des signes de fatigue », affirme Bastien Ringès. Des transparents PVC et des élastiques, indispensables à la fabrication, seront financés ainsi que du carburant pour les livreurs bénévoles qui se déplacent dans tout le département.
Les adhérents sont de plus en plus nombreux
L’association dispose d’environ 120 imprimantes et conçoit entre 500 et 700 visières par jour grâce aux sociétés affiliées au mouvement. La société d’impression 3D « 3découverte », installée dans le quartier de la Valentine à Marseille, fait maintenant partie de l’association et met à disposition ses sept machines au service des bénévoles de « Visière Solidaire ».
Les hôpitaux de Marseille (AP-HM) ont, quant à eux, lancé un appel sur les réseaux sociaux. Celui-ci permet de localiser une soixantaine d’imprimantes 3D dans une quarantaine de laboratoires. Ainsi, environ 200 visières peuvent être fabriquées chaque jour sur les sites d’Aix-Marseille où sont regroupées les imprimantes 3D afin de gagner du temps de production.
Les Universités d’Aix Marseille (AMU) ont également rejoint le mouvement et collaborent pour mettre à disposition une quinzaine d’imprimantes supplémentaires.
En fin de semaine dernière, le groupe Actuinfirmiers a de son côté distribué des masques FFP1 et des visières aux professionnels de santé sur Cassis et Marseille. Grâce à l’ensemble de ce dispositif, les infirmiers libéraux du département ont pu recevoir 800 visières. Un réel coup de pouce, primordial pour les travailleurs pendant cette période de crise.
Participez au mouvement via le site de l’association.