En créant la marque « Miels des 7 familles », un Marseillais s’est lancé un pari : permettre aux habitants des grandes villes de consommer du miel pur produit à moins de 200 kilomètres de chez eux. Et ce en toute transparence en mettant en avant l’apiculteur, le terroir et le millésime plus que la fleur butinée par les abeilles.
C’est dans une démarche de manger mieux et de connaître ce qui se trouve dans son assiette que Julien Lions s’est rendu compte de la difficulté de tracer la provenance des miels de supermarchés. Produits en France, dans l’Union européenne ou hors UE, voilà les rares informations données au consommateur sur les étiquettes.
« Il faut aussi savoir que la majorité des marques de miel présentes en grande surface urbaine mélange différents fûts entre eux afin de proposer aux consommateurs des produits uniformes d’année en année, et ce même si la traçabilité et les produits de base sont bons », précise-t-il.
À l’arrivée, les miels sont formatés et ont tous le même goût. Or, comme pour le vin, leur goût varie d’un terroir à un autre. C’est pourquoi Julien Lions a choisi de mettre en avant sur les étiquettes de ses pots le lieu de récolte du miel, le nom de l’apiculteur et le terroir. « Pour que ça parle aussi visuellement aux consommateurs, chaque miel a une étiquette différente. On a fait appel à une illustratrice du quartier de l’Estaque à Marseille qui a peint une aquarelle représentant chacun des terroirs ».
Des miels regroupés en familles
Julien Lions a sillonné la Provence à la recherche de miels qu’il a regroupés dans une famille : la famille provençale. Six miels en font partie, allant du Lubéron aux Alpes de Haute-Provence en passant par le plateau de Valensole, le massif de l’Estérel, les Alpilles et la Camargue. « Le premier critère de sélection est évidemment le goût. Mais je prends aussi en compte les couleurs et les textures des miels pour avoir une gamme qui montre les spécificités des terroirs provençaux », explique celui qui se considère comme un négociant en miel.
Deux nouveaux miels viendront rejoindre la famille provençale pour la miellée 2017. Une fois tous les pots écoulés, la famille se dotera de nouvelles références pour l’année 2018. Car, comme le vin, le miel est millésimé et lorsque la récolte d’une année est terminée, elle ne se retrouve plus.
À termes, l’objectif de Julien Lions est de créer d’autres familles. Dans les cartons, l’émergence de la famille des miels de montagne qui ont selon lui une vraie spécificité. Avec toujours la volonté de composer les familles avec des miels de Provence. « La seule exception que je pourrais m’autoriser est de faire une famille avec des miels de région parisienne, car il y a beaucoup de bons miels là-bas ».
Toucher le plus grand nombre
Si Julien Lions a fait le choix de vendre ses miels en supermarchés, c’est pour que tout le monde puisse les trouver et les acheter facilement. D’après une étude réalisée par France AgriMer, l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer, le miel est majoritairement distribué en France via les circuits longs. Et 56% du volume total l’est par les grandes et moyennes surfaces (GMS). « La majorité des gens font au moins une partie de leurs courses dans ces établissements donc le meilleur moyen de les toucher est d’y vendre les miels ».
Le Marseillais ne veut donc pas faire de sa marque un produit élitiste. Il reconnaît toutefois qu’en termes de prix, celui-ci est plutôt haut de gamme comparé aux miels industriels des supermarchés. Le prix à payer selon lui pour la qualité et, surtout, pour des produits qui respectent aussi le travail des apiculteurs.
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Par Agathe Perrier