La métropole Aix Marseille Provence (AMP) a adopté, le 15 décembre 2016, son Agenda de la mobilité. Une feuille de route qui présente les projets à mener pour remettre en bonne marche le réseau de transports en commun sur le territoire métropolitain, qui ne pourra se faire sans aides financières de la part de l’État, comme l’a rappelé Jean-Claude Gaudin, président de la métropole AMP, ce 22 janvier.

​Objectif pour la métropole AMP : « Réaliser le moins cher, ce qui touche le plus grand nombre et dans un délai le plus court », a précisé Jean-Claude Gaudin. Avant d’ajouter : « Nous demandons à l’État de contribuer à donner à la métropole les moyens de vivre et de se développer. J’espère du président de la République un geste fort ».

Un agenda de la mobilité adopté par la majorité et l’opposition

L’Agenda de la mobilité a été adopté, le 15 décembre 2016, par les élus républicains de la majorité métropolitaine, mais aussi par le groupe socialiste. Stéphane Mari (PS) a tenu à rendre hommage aux élus et techniciens de la métropole pour leur travail « Je félicite tous ceux qui ont travaillé sur cet Agenda de la mobilité, même si j’aurais voulu que on aille plus loin, avec des transports en commun vers le Nord de la ville, vers le Sud aussi comme la Pointe Rouge. Mais, il faut faire face à une réalité économique difficile, et je tiens à dire que nous avons choisi de voter en faveur de ce projet« .

Marc Poggiale, élu du Parti Communiste des 15e et 16e arrondissements « Nous ne voulons pas que ce projet puisse être encore retardé, alors nous le voterons, même si nous aurions nous aussi voulu prendre plus de temps pour y réfléchir et ne pas se précipiter« .

Sylvia Barthélémy, présidente (UDI) du conseil de territoire du Pays d’Aubagne « Je tiens à vous remercier d’avoir inscrit notre Valtram, qui est un véritable projet structurant pour le territoire du Pays d’Aubagne à votre Agenda des transports métropolitains« .

Pour Jean-Pierre Serrus, vice-Président (LR) de la Métropole Aix-Marseille-Provence délégué à la mobilité, aux déplacements et aux transports, qui l’élaboration de cet Agenda, il s’agit avant tout d’être « pragmatique« . « L’intelligence de notre Agenda est d’être très pragmatique, dans le cadre de nos possibilités financières. Quand on ne peut pas faire immédiatement un métro ou un tramway, on a choisi par exemple de mettre en place des renforts de ligne de bus« .

Ce qu’il faut retenir

    • L’extension du tramway Nord (Saint Exupéry) et le Sud (La Rouvière) se fera
    • Le Pays d’Aubagne et de l’Etoile gardera sa gratuité des transports
    • Aucun plan de financement n’a été voté par le gouvernement, pour l’instant, seule la parole du ministre des transports fait foi
    • L’extension du métro vers le Sud est envisagée mais dans un temps beaucoup plus lointain
    • Le MétroExpress (cars, trains, Vatram) sera le coeur du réseau métropolitain
    • La Métropole va beaucoup miser sur les autocars et proposer un dispositif « test » qui a séduit le gouvernement

Les transports à Marseille à l’horizon 2025

, Gaudin continue sa pression sur l’État pour financer les transports de la métropole, Made in Marseille

Contexte – La Métropole Aix-Marseille-Provence : un territoire complexe et mal équipé

Notre métropole est la plus étendue en France, sa population vit à moitié en zone périurbaine, c’est à dire hors des centres villes. Côté emploi, plus des 2/3 sont localisés également en périphérie : zones d’activités, industrielles ou commerciales en majorité.

Le constat est lourd aujourd’hui, 94% des déplacements métropolitains supérieurs à 7 km se font en voiture, et la plupart du temps, pour transporter des personnes seules, ce qui entraine comme on le dit si bien chez nous « des bouchons monstres » sur les axes routiers et autoroutiers en heure de pointe. Les conséquences sur la santé publique et l’environnement sont dramatiques pour les habitants.

Pour répondre à cette problématique, la Métropole a décidé dès 2017, de lancer les premières améliorations du réseau de transports en commun actuel.

« C’est une date importante pour la mobilité et les déplacements de la métropole. L’Agenda de la mobilité a été pensé comme un document évolutif, proposant une vision cohérente et moderne de l’offre de transports à l’horizon 2025 et au-delà. Nous avons travaillé avec l’ensemble des maires de la Métropole. » explique Jean-Pierre Serrus, vice président en charge des transports à la Métropole.

« Il fallait prendre en compte les projets déjà validés dans les différents territoires. Au cours de ces six mois de travail, nous avons aussi rencontré les usagers et professionnels du transport. Il reste encore deux étapes : une commission transport et le conseil métropolitain du 15 décembre qui soumettra au vote cet Agenda », poursuit-il.

« J’insiste bien, c’est un plan d’actions avec un agenda, année par année. L’objectif est de répondre à ce cercle infernal du tout voiture, qui a fait que sur ce territoire très étendu, 4 fois celui de la métropole parisienne, on se retrouve avec un comportement basé essentiellement sur le tout voiture qui est un frein au développement économique et à la qualité de vie des habitants. »

Un nouveau nom en 2017 : fini la RTM ?

En 2017, la métropole commencera par trouver un nom à notre système de mobilité, aujourd’hui toutes les autorités en charge des transports cumulent une trentaine de noms différents… du pays de l’Etang, du pays d’Aix, du pays d’Aubagne, la RTM, etc. Dans un deuxième temps, la métropole prévoit de repenser les abonnements et les tickets métropolitains, pour rendre l’offre plus cohérente, mais rien n’est décidé. « Nous prenons aujourd’hui beaucoup de temps de réflexion sur la politique tarifaire des tickets » nous confie Jean-Pierre Serrus. Avant d’assurer à la salle « que le ticket à l’unité sera dans les prix de ceux pratiqués aujourd’hui« .

Une concertation en vue ?

Jean-Pierre Serrus explique quelle n’est pas nécessaire sur ce sujet et que ce qui compte c’est d’aller vite et de s’appuyer sur les maires et les ingénieurs spécialisés du territoire. « Nous avons la légitimité pour pouvoir dès la première année, nous approprier le sujet qui empoisonne la vie de près de 2 millions d’habitants. Nous ne pouvons pas attendre 3 ans, le temps de la réalisation d’un PDU pour proposer des projets (Ndlr : l’élaboration du Plan de Déplacement Urbain met environ 3 ans et nécessite obligatoire une concertation). Les gens n’en peuvent plus d’attendre. Nous faisons ça de façon démocratique car nous nous sommes réunis entre élus du territoire, tous les maires ont été conviés. Et nous avons des techniciens brillants à l’Agam notamment, qui nous permettent de produire des études et des projets qui sont à la hauteur de nos ambitions. Nous sommes en recherche d’efficacité. Mais, ça n’empêche pas qu’il y aura un PDU, un SCOT, etc, car la loi nous l’impose. »

La Métropole à la rencontre du Gouvernement pour aller chercher des financements

Jean-Pierre Serrus a fait un retour assez détaillé sur son rendez-vous au ministère des transports dans la semaine.

« Ce projet présenté au gouvernement a été jugé sérieux et innovant par le ministre des transports, Alain Vidalies, rencontré dans la semaineNous avons reçu un engagement ferme, comme quoi notre métropole va être considérée de la même façon que la métropole parisienne. Cette procédure est une mission interministérielle réunissant les finances, l’administration et l’équipement, qui va selon cet Agenda, travailler sur la faisabilité. Nous aurons un rapport d’étape au mois de mars 2017. Nous n’avons ni montant, ni schéma du gouvernement, mais on a l’engagement que l’on sera considéré. Par exemple, nous souhaitons développer les autocars sur le territoire, et l’idée séduit le gouvernement qui veut en faire un laboratoire des déplacements en car. Cela ne se fait pas ailleurs. »

« Il existe un dispositif qui s’appelle pacte « Etat – Métropole – Innovation » auquel nous allons candidater pour disposer d’aides de l’Etat supplémentaires. Ce n’est pas des milliards à la clé, mais c’est une enveloppe de 15 millions à décrocher. »

« Pour ce qui concerne le financement de cet agenda, l’Etat ne nous n’a pas donné de chiffres, mais il doit financer l’écart entre nos capacités d’investissement et les besoins de l’Agenda. C’est son rôle, car les transports de notre métropole sont un enjeu national. L’Etat a souhaité la Métropole, il doit maintenant nous donner les moyens de mener à bien les projets du territoire ».

« En ce qui concerne le maintien de la gratuité sur le territoire d’Aubagne, on a trouvé une solution. Ce qui n’est pas financé par l’achat de billet devra être financé par la ponction sur l’état spécial de territoire. »

Et si l’Etat ne donnait pas tout l’argent nécessaire ? Quels projets seraient sacrifiés ?

« La variable d’ajustement serait la durée, on prendrait plus de temps pour les réaliser. Il faudra ainsi lister par ordre de priorité pour les métropolitains » conclut Jean-Pierre Serrus.

L’Agenda présenté au gouvernement
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Un programme en deux temps pour un total de 9,810 milliards d’euros

2017 – 2025

Près de 3,5 milliards d’euros d’investissement pour les transports urbains, le train, les modes doux : vélos et piétons, les cars et le Valtram et enfin l’aménagement des pôles d’échange.

D’un autre côté la voirie à hauteur de 2,38 milliards d’euros, car il ne faut pas oublier la maintenance des routes.

2025 – 2035

Près de 6,5 milliards d’euros comprenant notamment la transformation de la gare Saint-Charles (2,5 milliards).

D’un autre côté, la voirie à hauteur de 230 millions d’euros.

Ce financement sera partagé entre les différentes collectivités, bien sur la métropole, mais aussi le Département des Bouches du Rhône, notamment pour les routes, et la Région PACA entre autres pour les trains régionaux (TER). Mais les collectivités comptent surtout sur un énorme soutient de plusieurs milliards d’euros de l’Etat.

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D’ici à 2020 : miser sur le concept Premium

« Ce que nous appelons qualité Premium, ce sont des lignes de transports qui démarrent tôt le matin et finissent tard avec des fréquences élevées (toutes les 10 minutes), et surtout avec ponctualité et confort« , explique Jean-Pierre Serrus. Cela comprendra :

  • Le car
  • Le ValTram
  • Le TER modernisé
À l’échelle des communes, la Métropole priorise le développement de 7 lignes de bus Premium sur les villes d’Aix en Provence, Martigues, Aubagne, Port de Bouc, Miramas, Istres, Marseille, mais aussi l’extension du Zenibus qui dessert déjà Vitrolles et Marignane.
A Marseille, ce réseau baptisé Premium prendra en compte, outre les bus, le tramway et le métro. Métro dont les rames seront d’ailleurs modernisées comme cela avait été voté par MPM l’année passée (notre reportage sur ce sujet ici).

Au fur et à mesure, la métropole devrait pouvoir créer un réseau d’une quinzaine de lignes interurbaines avant 2025, dont la moitié avant 2020. Pour aboutir à ce résultat, l’Agenda de la mobilité propose :

Le projet de réseau de transports en commun métropolitain

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Et après 2025 ?

Si tout n’est pas chamboulé d’ici là, alternance politique et périodes électorales étant toujours des paramètres à prendre en compte, le réseau marseillais poursuivra son développement avec l’extension du métro de Dromel vers Saint-Loup (voire La Valentine) et de la Rose vers Château-Gombert, en bénéficiant
 du renouvellement des rames et de l’automatisation.

Une troisième ligne de métro sera envisagée pour les secteurs difficiles à desservir en tramway (Belle-de-Mai, Le Merlan, Endoume ou Bonneveine). Ces deux projets feront quasiment doubler le réseau de métro.

La desserte de la vallée de l’Huveaune s’appuiera sur le prolongement du tramway depuis Marseille et Aubagne, pour les faire converger à La Valentine.

Sur le plan ferroviaire, la traversée souterraine de la gare de Marseille- Saint-Charles, ainsi que la 4e voie dans la vallée de l’Huveaune, permettront  de développer fortement le TER à l’horizon 2030, dans le cadre des aménagements de la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur.

Quid des transports propres comme le vélo ?

Des aménagements spécifiques seront réalisés dans
 un rayon de 5 km autour des pôles d’échanges multimodaux pour développer ces modes de déplacement :

  • aménagements cyclables ou zones 30,
  • jalonnement directionnel piéton / vélo,
  • stationnement vélo sécurisé (3 600 places prévues sur une cinquantaine
 de sites).

« Ces équipements seront pensés en complémentarité des grandes liaisons cyclotouristiques. La remontée de la compétence voirie à la Métropole en 2018 sera également une opportunité pour requalifier l’espace public, en lien avec les communes,
 à l’image des aménagements prévus 
rue Paradis à Marseille, ou dans le centre apaisé d’Aix-en-Provence. » explique le vice président de la métropole.

Ces propositions feront l’objet en 2017 d’une charte d’apaisement des espaces publics portée par la Métropole : elle privilégiera les solutions simples et rapides. D’ailleurs, dès l’année prochaine, la Métropole lance le dispositif d’aide à l’achat de vélo électrique pour ses habitants, comme le faisait à l’époque MPM.

Publié le 15 décembre 2016, mis à jour le 22 janvier 2018

3 commentaires

  1. ça a l’air tout beau et j’ai confiance et l’espoir de le voir un jour.
    à présent, les transport en commun pour aller au travail à la zone Athélia de la ciotat en partant de marseille c’est l’horreur: peu de trajets et trop longs.

  2. mais pourquoi avec mon interressement pour ma ville mon travail dur de menage et mes formation mon salaire n arrive pas a evoluer 1400 environs dois je connaitre du monde pour cela je veux dire des personnes politiques et tous cas dans 2 mois j aurais la reponse a savoir si je passe secretaire ou pas a ce moment la je demanderais une augmentation je vise 1700 euros si vous pouvier m aider a reussir a augmenter mon salaire FAITE UNE ENQUETE SUR MOI JE TRAVAILLE DUR DEPUIS 16 ANS ENVIRONS LE MAIRE ET DES CHEFS DE BUREAU AINSI QUE LA POUDRERIE AFFIRMERONS MA VOLONTER AU TRAVAILLE je vous remercie

  3. grosse lacune sur le TER : la ligne littorale Estaque – St André – Pinède – Arenc – St Charles semble passée aux oubliettes. C’est pourtant le TCSP le plus facile et le moins cher à faire, pour desservir rapidement les 15-16 arrondissements entre la Cote Bleue et Marseille centre…
    Mais la volonté de parquer ces populations dans leurs quartiers semble plus qu’un fantasme de frustré…

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