Bien ancré sur le territoire, le député Renaissance, Lionel Royer-Perreaut, ne lâche pas les dossiers marseillais dont il suit l’avancement avec une grande vigilance. Entretien.
Cohérence. Ces derniers mois, c’est le mot d’ordre du député Renaissance Lionel Royer-Perreaut, lorsqu’il s’agit de politique marseillaise. Figure montante du parti Les Républicains (LR) dans la cité phocéenne, il a remporté la 6ᵉ circonscription des Bouches-du-Rhône sous l’étiquette Ensemble ! du parti présidentiel, au printemps 2022. Un choix politique qui a surpris, mais pleinement assumé par l’ancien maire de secteur des 9e et 10e arrondissements (après avoir succédé à Guy Teissier, élu en 2014, puis élu pour la première fois sur son nom en 2020).
Costume-cravate toujours impeccable, le parlementaire navigue entre le Palais Bourbon et Maison-Blanche (mairie du 9-10), pour assurer son premier mandat national en conservant un puissant ancrage local. Lionel Royer-Perreaut siège au sein de la commission de la Défense et des forces armées à l’Assemblée nationale et celle qui planche sur la décentralisation.
Même s’il a dû se délester de ses autres fonctions locales – cumul des mandats oblige – aucun dossier marseillais ne lui échappe. Très critique envers les politiques du Printemps marseillais, l’homme, qui revendique sa liberté de ton, se pose comme un adversaire au maire de Marseille. « Je veux croire que les combats que je mène, les pétitions que j’ai lancées, les positions de plus en plus fermes que je prends permettront de faire avancer les dossiers », nous confie-t-il, déterminé à faire respecter les engagements de la gauche, tout comme ceux de son ancienne famille politique, au risque d’ébrécher l’unité affichée ces derniers mois à droite.
Logement, projets de mobilité urbaine, disparition de la Métropole, réforme de la loi PLM, cité judiciaire, avenir politique… Lionel Royer-Perreaut revient pour Made in Marseille sur un grand nombre de dossiers épineux.
Made in Marseille : Une importante séquence médiatique autour de la question du logement vient de se terminer. Que pensez-vous de la proposition de loi de Benoît Payan sur les marchands de sommeil. Allez-vous la soutenir auprès de la Première ministre ?
Lionel Royer-Perreaut : Benoît Payan pose sur la table des propositions qui ont le mérite d’exister et qui peuvent effectivement se transcrire dans une loi pour durcir pénalement la responsabilité des marchands de sommeil. Cela reste un sujet à travailler de manière globale, pas seulement sous l’angle pénal. Il faut utiliser tous les moyens pour lutter contre ces gens sans foi ni loi qui exploitent la misère humaine et font prendre des risques aux habitants les plus précaires. Je n’ai aucun état d’âme là-dessus, bien au contraire.
Je serais amené à déposer un texte à ce sujet. Cela étant, c’est dommage que sur des questions de cette nature, sur lesquelles nous sommes en mesure de nous retrouver, il n’y ait pas de démarche conjointe. Benoît Payan n’a travaillé avec aucun parlementaire. Cette proposition de loi n’avait pour but que de détourner l’attention sur les sujets du logement, je n’en suis pas dupe.
Lors du dernier conseil municipal, le 20 octobre, vous avez vivement contesté la politique du logement de la Ville de Marseille, avec pour leitmotiv “construire plus”.
Le logement est un enjeu majeur. Il y a, à mon sens, une approche très parcellaire de la politique du logement, surtout dans la deuxième ville de France. On constate de petits efforts sur la façon de mieux financer le logement social, la mutation de logements, des appels du pied sur l’encadrement des loyers… Mais la réalité, à mi-mandat, reste que les Marseillais n’arrivent pas à se loger.
La ville subit un phénomène de gentrification. Il y a de plus en plus de néo-Marseillais qui ont les moyens d’acheter et donc autant de produits en moins sur le marché au bénéfice des Marseillais. Les programmes de rénovation urbaine peinent à se réaliser. Il y a une crise nationale du logement, mais à Marseille nous sommes confrontés à la politique du Printemps marseillais, qui provoque une forme d’effets ciseaux avec une compilation de mesures qui ne permet pas de développer une vision globale sur ces enjeux. Les réduire seulement au logement social est une faute politique.
L’ouverture de la première salle de consommation à moindre risque en 2024 fait polémique. Y êtes-vous favorable ?
En termes de santé publique, tout le monde a bien compris la nécessité de trouver des solutions pour ces personnes, mais aussi qu’elles peuvent provoquer des problèmes sur la voie publique. Ce qui me surprend, c’est que sur des sujets aussi éruptifs, on n’ait pas cherché à concerter la population. Il ne faut pas s’étonner des réactions vives de la population. C’est d’ailleurs à remettre en perspective avec les engagements du Printemps marseillais qui s’est fait élire sur la doxa : une ville plus démocratique. La concertation devrait redoubler sur ces sujets de nature polémique.
Parmi les dossiers que vous avez largement défendus, il y a le Boulevard Urbain Sud. Êtes-vous satisfait que la présidente de la Métropole relance le projet, malgré les oppositions de la majorité municipale qui perdurent. Les comprenez-vous d’ailleurs ?
C’est une réplique des combats électoraux de 2020. Il y a eu à l’époque des oppositions très nettes du Printemps marseillais, mais aussi de la part du Rassemblement national [le RN a voté en faveur du projet lors du dernier conseil de la Métropole, ndlr].
Benoît Payan a des alliés politiques quelquefois bruyants avec lesquels il doit composer et cela crée des blocages, mais il y a aussi des sujets de fond : est-ce qu’en 2023 on peut imaginer un ouvrage de cette nature, avec les conséquences que cela génère sur l’environnement ? N’y a-t-il pas nécessité d’aborder les choses un peu différemment au regard des préoccupations environnementales de nos administrés ?
Il y a une part de vérité dans ce qui peut être dit dans les différentes oppositions, sauf qu’aujourd’hui la difficulté à laquelle nous sommes confrontés c’est que nous avons un ouvrage dont une grande partie est réalisée. Si le projet n’avait pas été lancé, sans doute qu’il serait légitime d’en voir la pertinence, revoir son gabarit, son aménagement… ce n’est pas le cas.
La proposition de tracé n’est pas nouvelle. L’extension du Boulevard Urbain Sud en Boulevard Urbain vert n’a rien de nouveau. Qu’attendez-vous concrètement aujourd’hui ?
C’est une alternative qui a été pensée face aux blocages. Ce dossier, soit vous le voyez avec le verre à moitié plein, soit à moitié vide. Si je prends le verre à moitié plein, évidemment il y a un frémissement, une sorte de volonté de vouloir avancer sur le dossier. La délibération votée remet les choses en perspective et redéfinit le cadre. Je ne vais pas critiquer parce que c’est quelque chose que je défends.
La seule interrogation, c’est de savoir ce qui motive le fait de voter cette délibération aujourd’hui, alors qu’elle aurait pu l’être il y a un an ou deux. C’est une avancée, mais ça reste une délibération de principe, sans engagement réel. Je m’étonne que l’enquête parcellaire annoncée n’ait pas encore été réalisée, les cessions de la Ville ne sont pas encore actées chez le notaire… C’est un sujet sur lequel il faut mesurer les conséquences du passage d’un boulevard urbain classique à un boulevard urbain vert au Chemin du Roy d’Espagne.
Je crois que le politique a la responsabilité de respecter les engagements qu’il a pris, et le Boulevard Urbain Sud fait partie d’un dossier structurant que nous avons porté.
J’aimerais une étude pour objectiver les choses, car soit les voitures passent par la copropriété du Roy d’Espagne, soit elles descendent le Chemin du Roy d’Espagne et prennent par le Lapin-Blanc. Sur ce dossier, je veux des preuves, pas simplement une délibération pour rendre les enfants sages, des procédures internes à la Métropole le lancement des marchés, c’est-à-dire des choses qui prouvent que c’est réellement relancé.
C’est un dossier sur lequel vous avez mis la pression ?
Je veux croire que cette position de fermeté a eu une incidence sur l’inflexion récente de Martine Vassal sur le sujet. Pour moi, c’est clair, ce sera un point de rupture politique qui pourrait s’avérer définitif dans la perspective de 2026, parce que je crois que le politique a la responsabilité de respecter les engagements qu’il a pris, et le Boulevard Urbain Sud fait partie d’un dossier structurant que nous avons porté.
Je ne m’en suis pas caché, et je suis allé à l’élection en disant que cela faisait partie de mon projet structurant pour le secteur. Avec le tramway, il s’agissait des deux gros dossiers qui d’ailleurs devaient se compléter avec le métro jusqu’à Saint-Loup. Cela fait partie des choses qui doivent être réalisées, des engagements qui doivent être tenus. Il en va de la crédibilité du politique.
Sur Saint-Loup, justement. La Métropole avait abandonné le projet, puis il a été relancé il y a quelques semaines. Quelle est votre analyse ?
Très sincèrement, je n’ai pas encore décrypté les tenants et les aboutissants, parce que je n’ai pas vu venir la déclaration de Martine Vassal. Chez vos confrères de La Provence, elle annonçait l’abandon pur et simple du métro Saint-Loup, au printemps, qui a d’ailleurs été confirmé en comité d’intérêt de quartier. Je découvre ensuite lors de l’inauguration de la bretelle Schloesing que le dossier est remis à l’ordre du jour. [lire ici]
Évidemment, l’annonce me satisfait, mais si c’est juste pour montrer que c’est un dossier qu’on remet au-dessus de la pile pour une réalisation en 2035 quand Madame Vassal et Monsieur Royer-Perreaut et à peu près tous ceux qui sont en responsabilité seront la retraite, ça ne m’intéresse pas. Et on ne sera pas d’accord.
Je veux croire qu’il y a une volonté d’avancer sur ce dossier, mais dans des délais plus raisonnables, sachant que nous avions déjà passé le cap de la commission nationale du débat public et qu’elle nous a fait part d’un certain nombre d’observations pour corriger le projet. À ma connaissance, depuis, je ne pense pas qu’il ait beaucoup avancé puisque la décision avait été prise de l’abandonner.
Quelle est votre vision sur les projets de transports sur le secteur des 9-10, où doit être livrée en 2025 la première tranche du tramway vers La Gaye ?
Les transports sont une nécessité parce qu’ils accompagnent le développement urbain d’un quartier. Dans les 9e et 10e arrondissements, nous avons réalisé et autorisé le plan d’aménagement d’ensemble de Saint-Loup en ayant conscience que des logements seraient créés parce que nous avions un projet de métro. Nous nous sommes engagés dans la Zac Régny parce que nous allions avoir le Boulevard Urbain Sud et le métro avec un arrêt appelé “Maison-Blanche” quasi au pied de la Zac et l’arrivée du tramway à La Gaye.
Si aujourd’hui, on veut accompagner le développement de Marseille et de ce secteur qui joue un rôle important, il faut que ce qu’on appelle de manière pompeuse les “fonctionnalités urbaines” soit là. Je demande simplement de la cohérence. On ne peut pas développer 800 logements dans la Zac Régny, qui va devenir le 112e quartier de Marseille, sans aucun mode de transport en commun.
Aujourd’hui, j’ai besoin qu’on m’explique les priorités, les calendriers, qu’on arrête cette stratégie du yo-yo qui finit par avoir ses limites. On commence les projets, on ne les finit jamais.
Il faut qu’on se déplace différemment en centre-ville. Pour cela, il faut que les gens qui habitent en périphérie puissent laisser leur voiture à l’entrée de ville ou dans les quartiers dit périphériques avec des parkings relais, pour venir en transport en commun. Lors de la réunion de présentation d’une éventuelle extension de la ligne de tramway de La Gaye (2025) jusqu’à La Rouvière (2029) en présence de 300 personnes, on nous annonce l’abandon aussi du parking relais, et finalement quelques mois plus tard, on nous dit qu’il va sortir de terre. J’en accepte l’augure, je ne veux pas faire de procès d’intention avant l’heure, mais nous livrons le tramway dans à peu près 18 mois. Les gens vont se garer où ? Nous n’aurons pas de parking relais à date !
J’accepte que Martine Vassal veuille avancer sur ces sujets structurants, qu’elle ait la volonté de bien faire et de répondre aux interrogations des habitants, mais je connais trop la mécanique administrative et la situation budgétaire de la Métropole pour savoir qu’on ne pourra pas tout faire. Aujourd’hui, j’ai besoin qu’on m’explique les priorités, les calendriers, qu’on arrête cette stratégie du yo-yo qui finit par avoir ses limites. On commence les projets, on ne les finit jamais.
Deux députés Renaissance planchent sur un projet de loi visant à réformer la loi PLM (Paris-Lyon-Marseille). Qu’en pensez-vous ?
Aucun texte n’a à ce stade été rédigé. Il y a une volonté de faire un état des lieux d’ici à la fin de l’année. À mon sens, on doit en profiter pour a minima faire en sorte que les maires d’arrondissement de Lyon et Marseille aient les mêmes pouvoirs et les mêmes compétences que les maires d’arrondissement de Paris, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Par exemple, ils gèrent les écoles.
Par ailleurs, comme la loi électorale et la loi de répartition des compétences font partie d’un même bloc, si on touche à l’un, il faut se poser la question de réactualiser l’autre. Si parallèlement à l’élection d’un maire sur une circonscription unique à l’échelle de la commune, on ne renforce pas les pouvoirs des maires d’arrondissements, très rapidement, je crains que l’on arrive à des dérives et que la mairie centrale soit beaucoup moins réceptive qu’elle ne peut l’être aujourd’hui.
Je pense que la Métropole est mal née et une dizaine d’années après, elle est toujours en souffrance.
Vous êtes bien favorable à conserver l’échelon des mairies de secteur ?
Le seul échelon valable pour répondre de façon réactive aux attentes des habitants est celui de l’arrondissement. Le supprimer créerait des frustrations chez la population et renforcerait le sentiment d’impuissance des politiques. C’est à combattre, car c’est cette impuissance qui génère le vote des extrêmes. Je suis totalement contre l’idée de supprimer les mairies d’arrondissements par contre, dans le débat sur la décentralisation, je suis assez ouvert, parce que j’observe ce qui se fait ailleurs.
Justement, l’un des débats sur la décentralisation porte sur la simplification des strates administratives qui pose la question de la pérennité de la Métropole Aix-Marseille-Provence. De nombreux élus estiment qu’elle est « morte née », parmi lesquels le maire de Marseille. Doit-elle disparaître selon vous ?
Pour moi, ce n’est pas un tabou. Forcément, dès lors que l’on fixe l’objectif de deux ou trois strates maximales, cela pose la question de la pérennité de la Métropole. Je pense que la Métropole est mal née et une dizaine d’années après, elle est toujours en souffrance. Il n’y a pas de logique intercommunale réellement assumée, les maires sont dans un objet juridique contre leur volonté et accablent Marseille de tous les maux, de toutes les responsabilités.
La Métropole et la communauté urbaine, avant, ont été créées comme une addition d’intercommunalités et certaines communes voient la Métropole comme un moyen de financer leur développement qui, couplé aux aides massives du Département, leur ont permis de se développer. Quelquefois, vous avez dans des communes de la métropole des équipements que nous n’avons pas ici. Pour une population, qui est quelquefois 100 fois moindre. C’est un problème qui s’est posé dès le départ et qu’on n’a pas su surmonter. Tout ça est beaucoup lié à un problème de maturité politique du territoire et je le vois encore plus depuis que je suis parlementaire.
Vous observez beaucoup ce qui se passe ailleurs. Quels exemples sont les plus représentatifs selon vous d’un modèle réussi ?
Le Cotentin est la région où il y a le plus de villes nouvelles, qui ont fusionné entre elles pour faire des villes qui ont du sens. Les Bretons ont des approches très intégrées de leur territoire et travaillent ensemble sur celui-ci, ça fait pâlir d’envie. Les Alsaciens sont très en avance. Ils ont fusionné le Bas-Rhin et le Haut-Rhin en un seul département et maintenant ils vont fusionner le département avec la région pour former une collectivité unique d’Alsace. Et donc en termes de strates, il y aura les communes et la communauté unique d’Alsace. Ils sont dans une logique d’intégration qui laisse rêveur quand on est marseillais.
Pour moi, les compétences sur l’emploi, le développement économique, la mobilité… vont assez bien avec les compétences de la Région. Je verrais plutôt une région qui se consolide sur ces compétences et un Département qui se consolide sur les missions sociales de plus en plus prégnantes sur les territoires.
En matière de sécurité, vous souhaitez expérimenter des brigades mixtes, constituées de policiers et anciens militaires. Où en est ce projet ?
Il faut vraiment faire des efforts en matière de police d’investigation. Il n’y a que comme ça qu’on arrivera à démanteler des réseaux de trafiquants. Marseille était vraiment très sous-dotée en effectif de police. Il faut le mettre au crédit de ce gouvernement qui aura pris conscience de la nécessité d’accompagner Marseille dans la lutte contre l’insécurité, avec quasiment près de 500 policiers supplémentaires et trois compagnies de CRS, et la Crs 8.
Il faut réellement revenir beaucoup plus fortement à l’îlotage, que la police municipale soit mieux répartie sur le territoire municipal. Pour déstabiliser les trafiquants, on peut créer une nouvelle force de police qui serait à mi-chemin entre des effectifs de la police nationale et des anciens militaires qui, quelquefois, ont des carrières courtes et qui à 30-35 ans sont quasiment à la retraite. Ils peuvent trouver un intérêt à redonner un sens à leur deuxième partie de carrière avec ce type de missions.
Dans l’imaginaire collectif, le militaire reste l’autorité suprême, quelque part, c’est la force, ceux qui protègent. D’un autre côté, quand les jeunes s’engagent aujourd’hui, ce n’est pas pour être un pied d’immeuble dans les cités. Il faut trouver un bon point d’équilibre. J’ai soumis cette proposition à Elisabeth Borne. Ils imaginent de le faire un peu dans le cadre des fameuses forces d’actions républicaines qui étaient une des promesses de campagne du président de la République.
Concernant la création de la cité judiciaire, vous défendez le scénario d’une implantation à la Capelette, en opposition à sa création sur le site d’Arenc, à Euroméditerranée.
Je défends la Capelette parce que ce serait une formidable opportunité pour revitaliser le quartier et redonner une destination tertiaire au boulevard Schoelsing. Et parce que les politiques publiques doivent être cohérentes. Il a été fait le choix de mettre un commissariat, le futur Évêché à Saint-Pierre, de conserver les Baumettes sur site. Il me semble assez normal que la cité judiciaire soit à l’épicentre des deux.
Si on doit le faire sur Euroméditerranée, on recrée des allers-retours, notamment pour les avocats, qui devront assurer la défense de leurs clients en garde à vue à l’Évêché, à Saint-Pierre, devront aller éventuellement de l’autre côté de la ville pour les voir en prison… Je pense qu’il y a quand même plus simple, plus cohérent à imaginer.
Le terrain à La Capelette appartient au ministère de la Défense. Pensez-vous qu’il peut le céder pour ce projet ?
Par tradition, le ministère de la Défense a du mal à lâcher ses emprises, mais ce n’est pas insurmontable, ça présuppose un arbitrage interministériel. Il y a aussi un petit sujet de PPRi (Plan de Prévention du Risque inondation) qui nécessite de modifier le PLUi, de même qu’on doit le faire pour le site d’Euroméditerranée. Si le choix est fait d’aller hors du centre-ville, il faut qu’une proposition soit posée sur la table en même temps que l’annonce du site retenu. Assumer un départ sec serait une erreur politique majeure.