La ministre de la Culture a inauguré CinéMaBase à Marseille. Près de 5 000 m2 de locaux techniques pour appuyer la logistique des nombreux tournages dans la cité phocéenne.
La ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a officiellement inauguré CinéMaBase ce mercredi 11 octobre au soir. Cette plateforme logistique de près de 5 000 m2 dédiée aux tournages de tous types de films deviendra opérationnelle en novembre.
Sous la houlette de l’architecte Kristell Filotico, le chantier de reconversion de ce site industriel aboutit au 56 boulevard Capitaine Gèze (14e), où siégeait le fabricant de portails et clôtures Vermigli. Le complexe permettra « de préparer et faire le suivi de tournages, la création des décors, des costumes, le stockage, pour quatre à six productions en même temps », explique Erika Wicke de Haeck, présidente de l’Association régionale des techniciens du Sud-Est (ARTS).
Les anciens entrepôts des années 1970 accueillent désormais des ateliers, zones de stockage, de stationnement et 500 m2 de bureaux, dont la majorité modulaires dans des serres agricoles disposées sur des mezzanines.
Un million d’euros pour donner une base arrière au cinéma
L’association ARTS milite depuis des années pour la création d’une base logistique dédiée aux tournages audiovisuels à Marseille. La ville en manque cruellement depuis que la caserne d’Aurelle a cessé de remplir cette fonction en 2020.
Or, les tournages se multiplient sur le territoire et le président de la République a décidé en 2021 de faire de Marseille la capitale méditerranéenne du cinéma dans le cadre du plan Marseille en grand. C’est à cette occasion que l’État a confié le projet de création de base logistique à ARTS.
Soutenu par la Région Sud, la Ville de Marseille et le Centre national du cinéma (CNC), la Caisse des dépôts a financé ce programme à hauteur de 1 million d’euros. La Métropole Aix-Marseille-Provence finance, quant à elle, 80 000 euros de frais de fonctionnement annuels jusqu’en 2027.
Gros budget pour un petit bail
Un sacré budget pour un projet éphémère. Du moins sur le papier : le bail signé ne dure que quatre ans, jusqu’en 2027. Le site appartient à l’établissement public foncier (EPF) PACA et Euroméditerranée doit l’aménager à l’avenir.
Ce dernier multiplie les projets d’urbanisme transitoire sur son périmètre d’intervention. Des bâtiments inoccupés accueillent des associations, espaces partagés et autres tiers-lieux en attendant le lancement d’un programme immobilier. Si la plupart des occupants ne sont ainsi que de passage, l’atelier coopératif Ici Marseille est l’exemple que certains se pérennisent.
CinéMaBase peut espérer le même avenir ? Le bâtiment se situe dans un quartier en pleine mutation, à deux pas de la station multimodale Gèze et surtout, en bordure directe du futur grand parc des quartiers Nord.
La directrice d’Euroméditerranée, Aurélie Cousi, confirme qu’un projet immobilier verra le jour ici, mais pas avant la livraison du parc des Aygalades, soit en 2030, au mieux. De quoi envisager une reconduction du bail jusque-là.
Quoiqu’il en soit, l’aménagement des hangars est majoritairement démontable et transférable. CinéMaBase entend bien continuer de vivre, où que ce soit.
Le boom de l’écosystème cinéma à Marseille
Dans l’objectif de faire de la ville un hub de la filière du cinéma, les projets fleurissent, de la formation aux infrastructures de tournage. Notamment les futurs grands studios de cinéma dans l’ancienne usine Saint-Louis. Ce complexe gigantesque doit ouvrir dans les prochaines années pour un budget estimé à 50 millions d’euros.
Sans compter les écoles d’audiovisuel et de cinéma, Kourtajmé depuis deux ans et dix nouvelles formations dispensées par l’école des Ateliers de l’image et du son et le futur campus du numérique La Plateforme, qui doit s’ouvrir aux métiers du cinéma.
Une véritable cité du cinéma doit aussi prendre place à l’horizon 2026 au Dock des Suds pour réunir l’école CinéFabrique, la Cinémathèque française, et certainement une réserve de costumes.
Erika Wicke de Haeck précise que CinéMaBase servira surtout pour les « moyennes et petites productions ». Il est donc complémentaire du futur studio de Saint-Louis ou des rayonnants Provence Studios à Martigues.