Gestion des déchets, énergies renouvelables, agriculture urbaine… Le Smart port challenge a dévoilé les lauréats des huit défis lancés pour innover et construire le port du futur.

Huit défis pour construire le port de demain à Marseille. Le Smart port challenge vise à promouvoir « la co-innovation entre grands groupes et start-up pour développer son excellence dans les domaines de la logistique portuaire, de la performance énergétique et du numérique ».

Pour sa quatrième édition, ce programme d’innovation, initié par le Port de Marseille Fos, la CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence et Aix-Marseille Université, a invité huit acteurs économiques de la zone portuaire à lancer des défis en relation avec leurs activités.

Ils ont reçu 50 candidatures de structures proposant des solutions innovantes, avec « une grande diversité de sociétés », se réjouit Marie-Laure Guidi, pour la CCI. « Certaines viennent de se lancer quand d’autres ont déjà commercialisé leurs solutions ». Elles bénéficieront « d’une très belle vitrine et d’une accélération », avec l’accompagnement des acteurs portuaires. Les lauréats ont été dévoilés jeudi 9 février.

port, Les lauréats du Smart port challenge dévoilent leurs solutions pour construire le port de demain, Made in Marseille

Défi 1 : Une application digitale pour les recharges d’hydrogène

Le premier défi a été lancé par Air Liquide. La société porte des grands projets autour de l’hydrogène dans le port, que beaucoup projettent comme l’énergie décarbonée du futur. Elle développe par exemple la station Hyammed à Fos-sur-Mer pour alimenter notamment des camions à hydrogène.

Pour ses clients, elle cherche à développer une application digitale pour préparer et faciliter les recharges. C’est la start-up FillnDrive qui a été sélectionnée pour la réaliser. La société propose « des solutions digitales novatrices, orientées expérience utilisateur, facilitant notamment le pilotage opérationnel à distance de leurs stations et la gestion des ventes dans leur réseau de distribution naissant ».

Défi 2 : L’intelligence artificielle pour la sécurité dans les fourneaux d’ArcelorMittal

Le groupe de métallurgie ArcelorMittal a lancé le défi HF-Alert sécurité. Il vise à concevoir un outil « qui analyse des images des caméras de nos planchers de coulées des hauts-fourneaux, les modéliser avec l’intelligence artificielle pour détecter et alerter en temps réel l’opérateur des situations de danger ».

Il a sélectionné pour cela la société française Neuronalys. Elle conçoit et édite des solutions logicielles innovantes ayant pour socle technologique l’intelligence artificielle. Grâce à son expertise en analyse d’images, elle est capable de traiter un immense volume de données, en un temps record.

Défi 3 : Un jumeau numérique pour maîtriser l’énergie

Bouygues ELAB – Bouygues Energies et Services a lancé le troisième défi qui vise à la création de « jumeaux numériques » des industries. Ces modélisations de structures ou usines permettent une meilleure gestion énergétique, en testant informatiquement différentes configurations et sources d’énergie.

Ce sont des co-lauréats qui auront la charge de développer cette solution. D’abord Kipsum, qui proposera sa solution d’intelligence artificielle pour minimiser la consommation. Et ETAP, « leader mondial dans le monde du logiciel d’analyse des réseaux électriques », qui se chargera de la modélisation des jumeaux numériques.

Défi 4 : La CMA CGM cherche un outil d’aide à la décision pour la transition

Ce défi, porté par la CMA CGM, a pour objectif d’imaginer, concevoir et tester « un outil d’aide à la décision pour accélérer le passage aux véhicules zéro émission pour les gestionnaires de flottes de poids lourds électriques et d’hydrogène ». Notamment le plan de déploiement des recharges, en fonction de la géographie, du trafic routier, des parcours de transports…

« Faire plus et mieux, avec moins ». C’est la spécialité de Atoptima, éditeur de logiciels « deeptech ». La société a été sélectionnée pour son offre de « puissants modules d’optimisation pour la planification des opérations telles que les tournées de véhicules, le chargement et le positionnement, la localisation des dépôts, l’ordonnancement de la production, la gestion des stocks, le lissage de charge, les emplois du temps… »

Défi 5 : Gérer les déchets du Port de Marseille dans une économie circulaire

Le Port de Marseille-Fos a lancé ce défi concernant la gestion des déchets de ses bassins marseillais en posant cette question aux candidats : « comment évoluer d’une gestion linéaire et individuelle des déchets, des navires et des occupants, vers une gestion circulaire, systémique, dans un objectif de valorisation maximale des déchets et de réduction optimale de la partie ultime ? »

De quoi intéresser Maxime Ducoulombier, CEO de la structure lauréate Synchronicity : « Pour nous, il n’y a pas de déchets, il n’y a que des ressources », explique-t-il. Le leitmotiv de la structure ? « Zéro déchet à l’enfouissement ou à l’incinérateur ». Au contraire, elle accompagne les acteurs privés et publics dans la gestion de leur déchets pour les revaloriser au maximum.

Défi 6 : Faire pousser des légumes sur les toits des Terrasses du Port

Depuis 2015, le groupe Hammerson, gestionnaire du centre commercial Les Terrasses du Port, multiplie les initiatives pour réduire au maximum son impact. 5 000 m² de panneaux photovoltaïques alimentent le bâtiment en électricité. Le site est chauffé et rafraîchi grâce à la centrale thermique à eau de mer, Thassalia. Pour les déchets, il dispose d’un centre de tri intégré qui gère les 1 700 tonnes produites par an.

Désormais, aux côtés de Veolia, le centre commercial souhaite savoir « comment capitaliser sur la surface de nos toitures pour promouvoir un projet d’agriculture urbaine tout en permettant d’accroître l’isolation et l’étanchéité de nos toits ? »

La réponse vient d’une très jeune pousse marseillaise, nommée À la Fraîche. Elle a convaincu les partenaires de créer sur 5 000 mde toiture du centre, « une ferme aquaponique écologique. On élève des poissons dont les déjections deviennent un super engrais pour nos plantes qui elles nettoient l’eau, qui revient aux poissons. On produit 5 fois plus au m2 en consommant 90 % d’eau en moins par rapport à l’agriculture conventionnelle ».

Défi 7 : La valorisation de l’éolien en mer flottant par le tourisme

Ici, l’objectif est de développer une solution innovante, « ludique et dynamique » qui permette d’informer sur le développement, la construction, l’opération et la maintenance de projets éolien en mer, comme le futur parc éolien flottant Provence Grand Large attendu cette année dans le golfe de Fos. Le défi est lancé par le producteur d’énergie RWE Renouvelables France.

Il a choisi Platypus Craft avec son bateau innovant semi-submersible dédié à l’exploration sous-marine de petite profondeur, pour imaginer une expérience éducative et insolite afin de découvrir, en immersion, ce qui se cache derrière l’éolien en mer.

Défi 8 : Une interface sécurisée pour les documents des navires

Ultime défi lancé par la société nautique Servaux : créer une plateforme numérique des documents règlementaires du navire pour conserver et sécuriser les données en cas d’incendie ou de dommages.

Pour le relever, le groupe a choisi KeeeX, et sa solution brevetée en Europe et aux Etats-Unis permettant de sécuriser, prouver, horodater, tracer et rendre vérifiables tous types de documents.

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