La Ville de Marseille espère obtenir le label européen « 100 villes neutres en carbone en 2030 ». Avec de multiples projets et le soutien de nombreux acteurs du territoire, la municipalité entend décrocher le sésame pour accélérer la transition écologique du territoire.

« La candidature a été déposée le 31 janvier », précise Sébastien Barles (EELV), adjoint au maire de Marseille à la transition écologique. Il espère que la Ville décrochera le label de l’Union européenne « 100 villes neutres en carbone en 2030 ».

Ce sésame vise à encourager et accélérer la transition des grandes villes et métropoles du continent. Le dispositif s’inscrit dans le « New green deal européen » qui ambitionne la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici à 2050, et une réduction de 55 % d’ici à 2030.

Rendez-vous « fin mars ou début avril » pour savoir si Marseille sera lauréate de la première promotion aux côtés d’une trentaine de villes européennes. Soit environ une par pays. En France, Lyon, Nantes et Le Havre postulent également.

Un coupe-file pour les financements européens

Faire partie de la première promotion constitue un enjeu important pour Sébastien Barles. « Car les premiers lauréats bénéficient d’une ingénierie pour faire avancer les projets et des compétences européennes. Mais aussi d’un accompagnement financier à hauteur de 1 million d’euros sur un projet démonstrateur ».

L’obtention du label ne débloque pas directement une enveloppe globale pour le candidat. Mais elle facilite l’obtention de financements européens projet par projet. « Nous serons prioritaires sur le guichet du New green deal avec le label ».

Du MIN des Arnavaux à la la production locale d’énergie verte

La municipalité a listé les chantiers, actions prioritaires et « pilotes » pour convaincre l’Union européenne. Il y en a un certain nombre. Comme la couverture du bâti municipal et scolaire en photovoltaïque ou la création d’une société d’économie mixte (SEM) pour que la Ville devienne productrice d’énergie verte

Mais encore : la restructuration complète de l’immense marché d’intérêt national (MIN) des Arnavaux. Le marché alimentaire doit se transformer en immense plateforme logistique décarbonée à l’entrée de Marseille. Un chantier stratégique alors que la zone de faibles émissions doit être appliquée à partir de septembre 2022. Le MIN ambitionne également de devenir la plus grande centrale photovoltaïque de France. Le projet dans sa globalité pourrait être « pilote » dans la candidature marseillaise, c’est-à-dire, ce fameux « projet démonstrateur » et ainsi bénéficier de l’enveloppe de 1 million d’euros de l’UE.

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Une coopérative pour compenser les émissions carbone des industriels

Pour structurer tous les acteurs du territoire autour de la transition écologique, la Ville de Marseille porte un autre « projet phare », précise Sébastien Barles : « une coopérative de compensation carbone ». Le Geres, ONG aubagnaise internationale spécialisée dans la transition énergétique, accompagne la municipalité sur ce projet.

« La particularité du territoire métropolitain, c’est que les deux tiers des émissions viennent du bassin industriel », poursuit l’élu. En participant à la coopérative, les grands groupes « financent des projets locaux de transition ». Une manière de compenser leur impact en portant des initiatives vertueuses.

« Un outil important, en gouvernance partagée », ouvert aux grandes et petites sociétés comme aux citoyens. « Les grands groupes sont intéressés pour s’engager dans la coopérative » assure-t-il, « dont ceux du club Top 20 Aix-Marseille ».

Marseille neutre en carbone en 2030 : « c’est possible »

En officialisant la candidature, ce mercredi 9 février, le maire de Marseille, Benoît Payan, évoque « 70 soutiens officiels d’institutions, de grandes entreprises, d’associations, de centres de recherche… » Parmi eux, la Préfecture, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Métropole Aix-Marseille Provence, Aix-Marseille Université, le GPMM, la CMA CGM, la Chambre de commerce et d’industrie métropolitaine, mais aussi France Nature Environnement, Cap au Nord Entreprendre, la Banque des Territoires, le Geres, le Lica (laboratoire d’intelligence collective) et même l’Olympique de Marseille.

L’adjoint à la transition se veut confiant. « Notre candidature est très solide. On a beaucoup bossé avec une mission constituée sur le sujet à la Ville et le soutien d’un bureau d’études. Nous avons élaboré un vrai contrat de ville climatique, avec un plan d’actions. Et la participation de nombreux partenaires publics, privés, associatifs, citoyens… »

Pour l’élu, l’obtention du label permettrait de viser l’objectif de neutralité carbone en 2030. « C’est possible sur la ville intramuros, hors bassin industriel. En mettant la priorité sur le transport et le bâtiment, ce n’est pas irréaliste ». 

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