Alors que la Ville de Marseille lance des études pour développer le photovoltaïque urbain, l’adjoint à la transition écologique, Sébastien Barles, envisage la création d’une société d’économie mixte (SEM) en énergie. En levant des fonds conséquents, notamment par l’épargne publique, elle permettrait d’exploiter rapidement le potentiel solaire de Marseille.

C’est le projet qui « me stimule vraiment beaucoup en ce moment », nous confie Sébastien Barles, adjoint à la transition écologique de la Ville de Marseille. « Que Marseille produise sa propre électricité verte, et pourquoi pas même devenir fournisseur ? ».

Nous n’en sommes pas encore là. Pour l’heure, la Ville travaille sur le développement de la production d’électricité renouvelable et de déploiement du photovoltaïque sur son territoire, comme nous vous le détaillons ici. Elle soutient des projets de centrales citoyennes et travaille avec l’État sur la reconversion de friches urbaines polluées en champs photovoltaïques.

Ce lundi 8 février, un rapport adopté par le conseil municipal prévoit le lancement d’une étude sur les toitures des équipements publics de Marseille, afin d’en couvrir un maximum de panneaux solaires.

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La piste d’une société d’économie mixte en énergie

Cette étude doit également définir les modalités de financement (Plan de relance, banques, aides de la Région, de l’Europe…). Parmi les hypothèses, la Ville peut investir et exploiter directement ses toitures. Elle peut aussi faire appel à des tiers investisseurs qui les exploiteront moyennant un loyer (ce qui est déjà le cas sur 77 000 m2). Enfin, et c’est la piste privilégiée par Sébastien Barles, la création d’une société d’économie mixte (SEM) ou société publique locale (SPL) en énergie.

« La SEM serait un énorme projet », lance-t-il, rappelant le potentiel gisement solaire de la ville la plus ensoleillée de France. « Marseille pourrait développer elle-même ce potentiel avec sa propre régie énergétique. Ça ouvre des portes de développement très intéressantes ».

Épargne citoyenne : « les Marseillais peuvent participer au verdissement et à l’autonomie énergétique de la Ville »

Une société de ce type permettrait d’associer différents investisseurs, et ainsi de financer un déploiement conséquent et rapide, avec une gouvernance collégiale. « Des institutions pourraient rentrer au capital, comme Euromed, la CCI, d’autres collectivités… Ils sont très intéressés », assure Sébastien Barles. « Ils peuvent amener un poids massif. Si on met 2 millions d’euros, on peut vite arriver à 10 avec eux. Sans compter d’autres investisseurs comme la Banque des territoires ou des banques du type Crédit coopératif ».

Mais aussi « on peut faire appel à l’épargne publique », poursuit-il. Car si la Ville est dans une situation financière compliquée « les Marseillais peuvent investir avec nous et participer au verdissement et à l’autonomie énergétique de la Ville ». Une disposition prévue dans la loi de transition énergétique, précise l’élu. « C’est génial, car c’est un investissement citoyen dans l’énergie verte locale, qui est rémunéré. À 4 % sur 20 ans, garantis. C’est mieux qu’un livret A ou un PEL ! », lance-t-il ironiquement à la manière d’un démarcheur.

« Le service juridique de la Ville » travaille déjà sur la question. « Et la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) peut aussi nous aider sur ce projet », précise-t-il.

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Vers la création d’une SEM en énergie en 2021 ?

Cette SEM permettrait de créer rapidement « une force de frappe pour développer les énergies vertes, gouvernée dans une logique de service public ». Dans un premier temps « la Ville pourrait produire sa propre électricité [pour alimenter les équipements publics, ndlr] et quand on sait que ça nous coûte 11 millions d’euros par an, ce n’est pas négligeable ».

Mais une société de ce type permet aussi de devenir fournisseur si elle atteint une production conséquente. « Car la SEM n’est pas obligée de se cantonner au patrimoine municipal », précise l’élu écologiste. « Elle peut aussi identifier des gisements, même en dehors de la commune, ou exploiter des bâtiments privés ».

Par exemple « les gros data centers très énergivores du côté du port, qui pourraient participer au financement de la SEM, se fournir en électricité verte locale, et offrir des supports au photovoltaïque ». L’adjoint vise également la Régie de transports métropolitains (RTM), « qui pourrait nous rejoindre, équiper les toits des ses hangars, et pourquoi pas faire rouler des tramways avec l’électricité marseillaise ».

Les expérimentations, les études et les tractations auprès de partenaires potentiels « démarrent. Là, maintenant ». Si elles son concluantes, « pourquoi pas lancer la SEM avant la fin de l’année ? ».

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