En plus de la distribution alimentaire, le MIN des Arnavaux souhaite devenir une plateforme logistique de marchandises d’ici 2025. Pour cela, il compte créer une dalle surélevée de 10 hectares pour accueillir 50 000 m2 d’entrepôts. Alors que la ZFE se profile, le site devrait devenir la base principale d’échanges pour acheminer le fret en centre-ville via des véhicules « propres ».

Le marché d’intérêt national (MIN) des Arnavaux va accélérer sa mutation. Un changement structurel amorcé depuis déjà quelques années, avec l’aménagement de 45 000 m2 de nouveaux locaux industriels et commerciaux, pour doubler sa surface d’ici 2022.

L’arrivée de la L2 (A507) a également permis de connecter la plateforme de distribution alimentaire à l’ouest et à l’est du territoire. Elle confère au MIN une place géostratégique majeure pour la logistique dans la métropole et la région. C’est pourquoi, elle entend faire évoluer sa vocation bien au-delà de la distribution alimentaire.

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La maquette du projet

Une plateforme de 10 hectares dédiée à la logistique de marchandises

En effet, à proximité avec le Grand port maritime de Marseille et la gare Saint-Charles, au croisement des autoroutes A7 et A507, le MIN des Arnavaux est à un carrefour de l’intermodalité pour le transport de marchandises à l’échelle locale, nationale et internationale.

À l’heure où la mobilité se réinvente, la logistique urbaine est devenue un véritable défi. « Surtout avec l’explosion du e-commerce », insiste Marc Dufour, directeur de la Somimar (société d’économie mixte gestionnaire du MIN). « Aujourd’hui, on compte en moyenne 5 à 6 colis livrés par foyer chaque semaine. On estime qu’il y en aura environ 17 à l’horizon 2025 ». D’ailleurs, la filiale la poste DPD (livraison de colis de moins de 30 kilos) s’installera prochainement au MIN dans 5 000 m2 d’entrepôts.

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Martine Vassal, Renaud Muselier, Christophe Mirmand et Olivier Sichel, en visite au marché des Arnavaux ce vendredi, avec son directeur Marc Dufour.

De la logistique de denrées périssables à celle de marchandises, il n’y a qu’un pas que la Somimar compte franchir. Et un pas de géant si on se fie au projet présenté ce vendredi 2 avril sur site, en présence de Martine Vassal, présidente (LR) du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille-Provence, de Renaud Muselier, président (LR) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Olivier Sichel, directeur général de la Banque des Territoires et de Christophe Mirmand, préfet de région.

Il s’agit de la création d’une dalle de 10 hectares en étage sur la majeure partie du marché (le carreau des producteurs et celui des grossistes). 50 000 m2 d’entrepôts dédiés prendront place pour créer une base de logistique urbaine reliée par des passerelles d’accès à la L2 et l’A7. Elle comptera 300 quais de chargement et déchargement. Un tiers servira à réceptionner les marchandises des poids lourds, les deux tiers à charger des véhicules de livraison légers et « propres ».

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Projection de la surélévation du MIN des Arnavaux

Un outil majeur en prévision de la ZFE

Car l’enjeu majeur de cette plateforme est de répondre à la problématique dite « du dernier kilomètre ». En particulier avec la Zone à faibles émissions (ZFE) qui doit entrer en vigueur à Marseille à partir de 2022. Elle réduira l’accès aux véhicules polluants en centre-ville, sur une zone d’environ 20 km2. Les camions de marchandises seront parmi les premiers exclus du périmètre. Les divers acteurs publics et privés planchent pour trouver des solutions vertueuses afin d’acheminer le fret sur ce dernier tronçon.

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Situé à l’entrée de la ZFE, et desservi par presque tous les axes de transport de marchandises, le MIN des Arnavaux se positionne ainsi comme la plateforme d’échange idéale. La nouvelle base logistique permettra de transvaser les chargements des poids lourds vers des véhicules de livraison moins polluants (électriques, hydrogène) afin de les redistribuer en centre-ville. Elle permettrait de « réduire de 26 % la circulation de camions de marchandises en centre-ville », estime la Somimar.

Dans le même temps, le MIN ambitionne de devenir « la plus grande centrale photovoltaïque urbaine de France » en couvrant le marché de 100 000 m2 de panneaux solaires d’ici 2022. Une solution pour alimenter les futurs véhicules électriques. Elle est déjà en phase test sur le site avec deux fourgons.

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Attendu en 2025, le financement reste à préciser

La présentation officielle du projet est restée discrète sur son financement. Si nous n’obtiendrons pas le coût global estimé, la Région annonce toutefois avoir déjà « contractualisé une aide de 54 millions d’euros » pour sa réalisation. La Banque des territoires a également fait part de sa volonté de participer. Les autres collectivités, également actionnaires de la Somimar (la Métropole est majoritaire), pourraient aussi participer

Côté calendrier, nous apprenons que les études de faisabilité « techniques et juridiques » sont sur le point d’être lancées. Elles devraient aboutir d’ici 18 mois à la publication des appels d’offres, avant de lancer le chantier « d’ici 2023. Les travaux devraient durer deux ans », nous précise un salarié de la Somimar.

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Vue du projet, direction est.

Un hôtel, une halle alimentaire, des espaces de coworking et d’incubation…

En plus de la plateforme logistique, la façade nord du site (où se situe l’entrée) sera largement transformée. De nouveaux bâtiments accueilleront un hôtel, destiné principalement aux travailleurs de passage au MIN. Des bureaux pour les entreprises présentes sur le marché (140 aujourd’hui) seront créés, ainsi que des espaces de coworking et « un incubateur pour start-ups de l’agroalimentaire », précise le directeur Marc Dufour. Afin de s’ouvrir un peu plus au public, une halle alimentaire est également en projet.

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La déchetterie du MIN va céder sa place à un grand atelier de transformation alimentaire.

En attendant, le MIN poursuit sa mutation. Un atelier de transformation de produits frais va prendre place à l’emplacement actuel de la déchetterie du marché. « La transformation des denrées périssables, sur site, est une activité à très forte valeur ajoutée », poursuit le directeur. Il s’agira du deuxième atelier de transformation, après celui celui à vocation plus solidaire de la Banque alimentaire, inauguré cette année.

Marc Dufour estime que la réalisation de ce projet créera près de 1 000 emplois directs dans le secteur.

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