L’opération Euroméditerranée fête cette année ses 30 ans d’existence à Marseille. Une exposition aux Docks Village retrace les grandes transformations urbaines qu’elle a impulsées.

Voilà 30 ans déjà qu’Euroméditerranée transforme les quartiers de l’arrière-port de Marseille. 30 années qui ont vu l’autoroute A7 reculer, la passerelle de la Joliette disparaître et la skyline d’Arenc se dessiner. L’opération d’intérêt national, qui recouvre aujourd’hui 480 hectares a contribué à sortir la cité phocéenne du marasme économique dans lequel elle s’enfonçait à la fin du siècle dernier.

Pour célébrer ces trois décennies de bouleversements, l’établissement public d’aménagement retrace les grandes évolutions à travers une exposition intitulée « 30 ans en 30 lieux ». Inaugurée en présence de nombreux invités ce mercredi 4 juin aux Docks Village, le public peut la découvrir jusqu’au 31 octobre 2025.

30, Euroméditerranée : 30 années de transformations exposées aux Docks Village, Made in Marseille
De gauche à droite, Eric Méry, adjoint à l’urbanisme de la Ville de Marseille, Renaud Muselier, président de la Région Sud, Georges-François Leclerc, préfet des Bouches-du-Rhône et de la Région, Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Laure-Agnès Caradec, présidente d’Euroméditerranée, Aurélie Cousi, directrice général d’Euroméditerranée et Guy Teissier, ancien président d’Euroméditerranée

« On oublie parfois comment c’était avant »

Imaginée en collaboration avec l’historienne Judith Aziza, cette rétrospective mêle maquettes, photos, films et objets. Elle est l’occasion de découvrir ou redécouvrir les grands chantiers qui ont métamorphosé les quartiers du centre-nord de Marseille.

« Je tenais à ce qu’on montre le ‘avant’ et le ‘après’, indique Laure-Agnès Caradec, qui préside Euroméditerranée depuis 2015, car on oublie parfois comment c’était avant. On oublie que les voitures tournaient autour de la Major et circulaient autour de l’arc de triomphe ».

Renaud Muselier, président de la Région Sud, parle même d’un « territoire dévasté, abandonné. Il n’y avait aucune vie. On n’osait pas venir le soir, ni la journée ». Celui qui a été le premier à présider l’établissement public à sa création en 1995, lie le succès d’Euroméditerranée à l’intérêt général qui « a toujours été au coeur des préoccupations, tant par les présidents que les directeurs qui se sont succédé ».

30, Euroméditerranée : 30 années de transformations exposées aux Docks Village, Made in Marseille

Ne pas faire « un Défense bis »

Si l’opération visait avant tout à relancer économiquement la ville – « 6000 entreprises se sont installées en 30 ans », rappelle Laure-Agnès Caradec – il ne fallait pas « faire uniquement un espace de bureaux qui serait un Défense bis », souligne Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du Département des Bouches-du-Rhône.

Les lieux culturels se sont donc faits une place au cœur du périmètre. Guy Teissier, qui a présidé Euroméditerranée à partir de 2008, ne cache pas sa fierté d’avoir été aux manettes à un moment où « il fallait boucler les projets » avant que Marseille devienne Capitale européenne de la culture en 2013. Cette année-là a vu la naissance de l’emblématique Mucem et la renaissance du fort Saint-Jean.

« Euroméditerranée est un lieu fondamental d’innovation pour Marseille », estime pour sa part Eric Méry, adjoint au maire en charge de l’urbanisme. La Ville travaille avec l’aménageur à la réalisation d’équipements publics. Sur le périmètre d’Euromed 2, qui s’étire de Bougainville à Gèze, une piscine, une médiathèque et un parc de 16 hectares doivent voir le jour.

30, Euroméditerranée : 30 années de transformations exposées aux Docks Village, Made in Marseille
Maquette de la salle de concert du Silo exposée aux Docks Village

Une nouvelle page à écrire

« L’histoire continue car nous avons signé jusqu’en 2040, se réjouit Laure-Agnès Caradec. C’est une nouvelle page que nous ouvrons. Nouvelle, car nous n’allons pas construire demain de la même manière ». Le préfet de région, Georges-François Leclerc, fraichement arrivé dans la cité phocéenne, juge lui aussi qu’il faudra « respecter des équilibres nouveaux », évoquant « la densité urbaine et la végétalisation ».

Rénovation du village des Crottes, ouverture de la gare Saint-Charles à 360 degrés, nouvelle extension du périmètre de l’opération… les projets et les défis qui attendent l’établissement sont encore nombreux.

Mais « un euro public investi sur ce territoire génère 3 à 4 euros privés », glisse la présidente de l’institution. Un argument qui a permis, jusqu’à présent, de maintenir l’union sacrée des collectivités autour d’Euroméditerranée.

Exposition « 30 ans en 30 lieux »

Docks Village – Atrium 10.1
10 place de la Joliette – Entrée B, rue des Docks

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