En ce premier jour de confinement national, une pétition va être lancée sur internet. Elle vise à maintenir les librairies et les galeries indépendantes ouvertes durant les quatre prochaines semaines. Avec cette initiative, les professionnels du secteur veulent lutter contre le déclin de la filière du livre.

Le premier confinement avait déjà mis à mal l’industrie du livre. Ce nouvel épisode, prenant effet ce vendredi 30 octobre 2020, marque un nouveau frein à l’économie de la filière littéraire en France. Considérées comme des commerces « non essentiels », les librairies et galeries indépendantes se retrouvent une fois encore confrontées à la concurrence massive que représentent les géants du net, tels que Amazon ou La Fnac. Cette dernière, d’ailleurs, pourra maintenir ses magasins ouverts, suivant la dérogation accordée par l’Etat concernant l’impossibilité de télétravailler.

Une situation vécue comme une « condamnation », pour François Busnel qui s’exprimait ce matin auprès de FranceInfo. L’animateur de La Grande Librairie et critique littéraire est à l’initiative d’une pétition militant pour l’ouverture de ces boutiques durant le confinement.

Il a rappelé l’urgence que le contexte entraîne, en accord avec le positionnement des syndicats des libraires de France, du syndicat national des éditeurs et des écrivains. « Fermer les librairies, c’est condamner tout un pan de l’économie culturelle, sans doute à vaciller, pour certains à disparaître. C’est malheureusement se condamner dans quelques semaines, dans quelques mois ou dans quelques années, à voir des villes sans librairie, à trouver des zones blanches en France ».

 

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Monsieur le Président, Je vous fais une lettre, avec tous les libraires de France, tous les éditeurs de France, tous les écrivains de France et, surtout, tous les lecteurs de France, une lettre que vous lirez peut-être… Ce matin sur la radio France Info, à 7h20, j’ai plaidé pour l’ouverture des librairies. Ouvrir les librairies, ce n’est pas faire une exception, c’est la norme : le combat contre l’obscurantisme qui nous menace passe par la lecture. Je pourrais développer plus encore : tout est dans cette lettre qui est devenue une « pétition », initiée par le Syndicat des Libraires (SLF), le Syndicat des Editeurs (SNE) et tous les non syndiqués qui défendent la lecture dans ce pays (les millions de lecteurs qui fréquentent les librairies…) : s’il vous plaît, laissez les libraires ouvrir, ils rivalisent d’inventivité et se battent comme des fous pour que nous puissions lire. Aujourd’hui, ils savent servir les livres en respectant toutes les mesures sanitaires. L’enjeu est immense. Cette pétition sera en ligne dans quelques heures sur les reseaux Sociaux de La Grande Librairie et je demande à tous ceux qui le souhaitent de la signer. Et nous viendrons vous la remettre, masqués et en respectant les gestes barrières, dès que vous nous y inviterez. Merci ! @lagrandelibrairie #slf #sne #cpe #jesoutiensmalibrairie Affiche créée par @mathieupersan

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Une arme contre « l’obscurantisme »

A l’argument économique s’ajoute celui de la connaissance. Alors que la ville de Nice et la France entière étaient plongées dans l’émoi après l’attentat survenu ce jeudi 29 octobre, le journaliste a choisi de réutiliser le vocabulaire militaire qu’avait employé Emmanuel Macron lors de l’annonce du premier confinement. « Nous avons tous entendu le président de la République nous dire « nous sommes en guerre ? » Pourquoi priver du meilleur bataillon, celui qui va permettre à la connaissance d’affronter l’obscurantisme. Tout est lié y compris ce qu’il s’est passé de tragique hier à Nice ». 

Ce jeudi, à l’approche du reconfinement, François Busnel avait exhorté les Français à se rendre dans leur librairie avant 19h. Aujourd’hui, il mise sur cette pétition qui sera prochainement en ligne sur les réseaux sociaux de La Grande Librairie. En attendant la décision gouvernementale, les Français peuvent toujours choisir de continuer à soutenir leurs boutiques sur internet via différentes plateformes, dont lalibrairie.com « qui défend une économie locale du livre ».

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