Le 26 novembre 1977, le premier tronçon de la ligne 1 du métro de Marseille est inauguré entre la Rose et Saint-Charles. Quelques mois plus tard, la ligne entière est ouverte jusqu’à la station Castellane. Il faudra ensuite attendre 1984 pour la mise en service de la ligne 2, à l’époque entre la Joliette et Castellane.
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L’idée de doter Marseille d’un métro, à l’instar de la ville de Paris qui en détient un depuis juillet 1900, remonte assez tôt au début du 20e siècle. Le premier projet sérieux date de 1918 et prévoit un réseau de chemin de fer en souterrain sur le modèle du réseau parisien. À cette époque, le tramway circule déjà à Marseille et la compagnie gestionnaire de ce dernier ne voit pas d’un bon œil l’arrivée d’un réseau qu’elle estime concurrent. En réponse, elle décide de moderniser le tramway avec notamment une partie en souterrain.
Suivent alors 20 années de propositions de différents projets. Certains sont trop onéreux et d’autres ne peuvent se réaliser à cause de la Seconde Guerre mondiale qui éclate. La reconstruction de la ville après la guerre ne laisse pas ensuite la place à l’élaboration d’un éventuel métro et même lorsque, au cours des années 50, le réseau de tramway est petit à petit démantelé.
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Une première ébauche du métro marseillais en 1964
Il faut attendre 1964 et la montée en puissance de l’automobile pour que le projet de métro marseillais refasse son apparition. Objectif : un réseau souterrain pour remplacer les lignes de bus les plus fréquentées. La première ébauche, longue d’un peu plus de 7 kilomètres, prévoit 10 stations entre le quartier des Chartreux et le rond-point du Prado en passant par la gare Saint-Charles.
C’est sur la base de ce premier projet que la Ville de Marseille commande, en 1966, une étude sur la réalisation d’un métro de deux lignes. L’approfondissement des études est confié à la Société mixte communale d’aménagement et d’équipement (SOMICA) qui rend ses conclusions en 1969. Elle prévoit ainsi une première ligne entre la Rose et la Blancarde suivant un tracé assez similaire à aujourd’hui. Et une deuxième ligne entre la gare d’Arenc et Mazargues.
Faute d’une part de financement garanti par l’État, les travaux ne démarrent qu’en 1973 et se réduisent à une portion de la ligne 1 entre la Rose et Castellane. L’État a pour cela accordé une subvention de 210 millions de francs hors taxe pour cette réalisation, sur un coût total estimé à 760 millions de francs hors taxe.
Inauguration des deux lignes à 7 ans d’intervalle
Les travaux débutent le 13 août 1973 exactement. Ils sont réalisés non pas par tunnelier mais par forage en raison de la nature différente du sol selon les endroits. Le 26 novembre 1977, c’est l’inauguration de la section entre la Rose et Saint-Charles avant l’ouverture totale de la ligne 1 à partir du 11 mars 1978.
En parallèle, les études pour le projet de ligne 2 du métro sont lancées dès 1975. Le tracé définitif est validé en 1978 et prévoit de relier Bougainville à Saint-Marguerite Dromel pour un coût estimé à 1,65 milliard de francs HT. L’État le subventionne à hauteur de 30% répartis dans le temps, ce qui entraîne une mise en service de la ligne par tronçon. Le premier, entre la Joliette et Castellane, est inauguré le 3 mars 1984 puis en 1986 pour celui entre Castellane et Sainte-Marguerite Dromel et en 1987 pour la Joliette à Bougainville.
Des prolongements successifs et des projets à venir
La ligne 1 va ensuite connaître deux prolongements : un premier en 1992 jusqu’à la Timone et un second en 2010 pour rejoindre la Fourragère. Au total, six nouvelles stations sont ainsi créées. Quant à la ligne 2, pour le moment, elle est restée identique à son tracé initial mais devrait être prolongée d’une station en 2018 avec l’ouverture du pôle Capitaine Gèze. À terme, elle devrait être prolongée également vers le sud.
À partir de 2021, le métro marseillais va également connaître une rénovation complète avec l’apparition des premières voitures automatisées. D’ici 2025 pour la ligne 1 et 2026 pour la ligne 2, l’ensemble du réseau sera même entièrement automatisé et doté d’air conditionné comme on vous en parlait ici.
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Par Agathe Perrier