Plus grande zone commerciale de France, Plan de Campagne est connue pour ses nombreuses boutiques, ses restaurants et ses espaces de loisirs. Pourtant, il y a 50 ans, un seul et unique magasin se situait sur l’ensemble du site !

Ce reportage vous emmène à la découverte de ses 50 ans d’histoire, mais aussi dans les coulisses des projets à venir comme la construction d’une gare et d’un pole d’échange qui permettront d’améliorer la desserte en transport en commun, d’un secteur largement saturé par la circulation automobile et dont les enjeux en termes de développement durable sont considérables.

« On trouve tout à Barneoud »

Si pour tout le monde aujourd’hui « on va à Plan de Campagne » ou plus simplement « on va à Plan », les anciens eux continuent « d’aller à Barneoud ». Une expression en lien avec l’histoire même du site.

Nous sommes alors en 1964, à une époque où Plan de Campagne est encore un lieu-dit marécageux sans aucun axe majeur et encore moins l’actuelle autoroute A51. C’est pourtant dans cette zone qu’Émile Barneoud installe son magasin d’électroménager.

À voir l’ampleur géographique de Plan de Campagne aujourd’hui, on peut se dire qu’Émile Barneoud a « flairé le bon coup ». Et pourtant, c’est peut-être aussi le hasard qui a bien fait les choses. « Je ne pense pas que Barneoud a tout de suite vu les opportunités du lieu. Il s’en est aperçu deux ou trois ans après », explique Robert Abela, directeur de la zone commerciale de Plan de Campagne.

, Plan de Campagne, 50 ans de transformation et des projets à venir, Made in Marseille
Vue aérienne de Plan de Campagne en 1964, zone marécageuse avant la création de la zone commerciale © DR

Dès 1966, Émile Barneoud propose en effet à d’autres commerçants de s’installer à côté de son magasin pour gagner en attractivité. C’est le début de l’aventure Plan de Campagne qui doit son succès à ses concepts innovants. Parmi eux, l’installation de commerces concurrents, comme par exemple de nombreux cuisinistes sur la même rue, et des tarifs réduits sur des produits qui ne bénéficient généralement pas de rabais.

L’ouverture en 1974 de la galerie marchande Géant Barneoud et de l’enseigne Casino viennent asseoir un peu plus le développement de la zone commerciale. Développement qui se poursuit au fil des années avec l’arrivée de grandes enseignes comme Leclerc ou Expobat et l’ouverture du centre commercial Avant-Cap en 1992.

Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes

Malgré les nombreux centres commerciaux que compte Marseille, notamment celui de la Valentine, des Terrasses du Port et le prochain du côté du Stade Vélodrome, les Marseillais sont tout de même les premiers clients de Plan de Campagne (35% des visiteurs). Suivis ensuite par les Aixois (25%) et les Salonnais (12%). Chaque jour, la zone commerciale est fréquentée par 60 000 véhicules, dont les deux tiers viennent spécifiquement pour faire des achats. Il faut dire aussi, que Plan de Campagne est ouvert le dimanche toute la journée et que beaucoup de Provençaux en ont fait leur lieu de villégiature favori.

Les chiffres concernant Plan de Campagne suffisent à eux seuls pour se rendre compte de son ampleur : 250 000 m² de surface commerciale, un milliard d’euros de chiffre d’affaires par an et 519 enseignes faisant de la zone la première de France en nombre d’enseignes. Et ce, malgré la concurrence des centres commerciaux alentours.

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Les chiffres clés de Plan de Campagne (cliquez pour agrandir) © AP

« Depuis 20 ans, on a constaté que nos clients viennent de moins loin en raison des différents centres commerciaux qui ont ouvert. Pourtant, on a aussi compté une augmentation des visiteurs en nombre. Les gens viennent à Plan de Campagne car ils y trouvent tout dans un périmètre restreint », met en avant Robert Abela. Varier l’offre et apporter de nouvelles enseignes fait partie des priorités de la zone commerciale qui n’a d’ailleurs pas terminé son développement.

De nouveaux projets et une gare à venir

Avec ses 50 bougies au compteur, la zone de Plan de Campagne se trouve quelque peu vieillissante, mais aussi largement saturée par la circulation automobile. Pour lui redonner un coup de jeune, des projets de rénovation ont déjà été mis en place au Nord du territoire avec notamment de nouvelles rues bordées d’arbres. Le secteur sud va aussi connaître quelques changements et plus particulièrement la totalité du site du Géant Casino. Diminution de la partie alimentaire pour ouvrir sur des halles et un parking en silo sont notamment au programme.

Outre la rénovation, c’est aussi de nouveaux espaces qui vont être créés. Le premier, le « Complexe des Rigons », installé à la place de l’usine de parpaings, permettra un agrandissement de la zone commerciale de 20%. Le projet prévoit un retail Park, une sorte de ville commerciale intégrant des espaces verts, des voies de circulation et une offre commerciale variée avec commerces, bureaux, hôtels, loisirs et services. Le deuxième, baptisé « Petite Campagne », à l’Est de la zone, accueillera, lui, commerces et services sur quatre bâtiments.

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Emplacements des futurs projets de Plan de Campagne : les deux zones commerciales des Rigons et Petite Campagne et la halte ferrée © DR

Comme l’a précisé Robert Abela : « Ces projets ne se feront que s’il y a des infrastructures à côté ». Par cela, le directeur de la zone commerciale entend d’une part une nouvelle entrée et sortie d’autoroute du côté du futur « Petite Campagne » et d’autre part une halte ferrée et un pôle d’échange là où se trouve actuellement le parc aquatique Speed Water. Cette halte ferrée fait partie de la phase 2 de projet de doublement de la voie de train entre Aix et Marseille dont les travaux auront lieu dès l’année prochaine jusqu’en 2021.

Pour les deux projets commerciaux, il est question de 5 à 10 ans d’attente avant de les voir sortir de terre. Ils ajouteront ainsi à la zone de Plan de Campagne 100 000 m² de surface commerciale, continuant d’accentuer encore un peu plus la métamorphose de ces terres marécageuses d’il y a cinq décennies.

Par Agathe Perrier

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