Alors que la régulation de la location courte durée est de plus en plus forte, les voyageurs se tournent vers des pratiques moins pécuniaires et plus solidaires. Joyloc, HomeExchange, Host a sister… Tour d’horizon des solutions plébiscitées.

Louer son logement sur une plateforme de location de courte durée est de plus en plus régulé à Marseille. La municipalité multiplie les contrôles et assigne des propriétaires hors la loi devant la justice afin de lutter contre l’expansion des locations saisonnières et tenter de recréer du logement longue durée sur un marché de l’immobilier ultra tendu.

Pour continuer à louer leur résidence principale ou secondaire en leur absence, certains propriétaires et locataires cherchent des alternatives, souvent moins lucratives mais plus responsables, comme la sous-location, encadrée ou non, mais aussi les nuits chez l’habitant.

Avec l’essor de la plateforme HomeExchange, l’échange de maison a aussi fait son nid ces dernières années en France avec près de 2000 logements référencés à Marseille, contre 11 000 sur les plateformes lucratives (Airbnb, Abritel…). Si la route est encore longue, les habitudes se modifient durablement.

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© Ville de Marseille

De la sous-location encadrée…

« On estime a 25% les logements sous-loués dans le parc locatif, affirme Apolline Despins, cofondatrice de Joyloc, une plateforme de sous-location encadrée née à Marseille. Mais cela est souvent fait illégalement, sans l’accord du propriétaire ».

En effet, pour contourner la déclaration du numéro d’enregistrement à demander obligatoirement auprès de sa mairie pour louer son logement sur une plateforme, les locataires sous-louent à des proches, ou à des connaissances, via des petites annonces postées sur les réseaux sociaux. « Dispo du 5 au 15 août, amis d’amis, prix doux », peut-on lire ici et là dans les stories Instagram.

Afin de rendre ce processus légal, Apolline Despins a développé une solution qui rémunère à la fois le propriétaire (30%) et le locataire (70%) mais en toute légalité. Le locataire gère son annonce et ses dates de disponibilité, et Joyloc s’occupe du lien avec le propriétaire ou l’agence gestionnaire du bien.

Cependant, cette démarche est également assujettie à la règle en vigueur à Marseille de louer sa résidence principale pour 120 jours maximum actuellement et 90 jours à partir de janvier 2026. Contrairement à l’échange de maison qui passe à travers les mailles du filet.

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Le quartier du Panier.

… À l’échange de maison

Ce concept a de plus en plus la cote en France. Le leader de marché HomeExchanges, cofondé par Charles-Edouard Girard en 2011, a racheté une dizaine de sites semblables dont TrocMaison. Pour l’utiliser, chaque utilisateur doit s’acquitter d’un abonnement annuel de 175 euros pour un an d’échanges illimités.

« Et le taux de réabonnement est de 95% », affiche fièrement la plateforme qui vient de dépasser les 200 000 membres dans 155 pays. En atteste aussi son chiffre d’affaires qui grimpe à 33 millions d’euros en 2025, en hausse de 45% par rapport à 2024.

Sa communauté est composée majoritairement de familles et de couples qui aiment accueillir et préfèrent l’esprit de l’échange au gain pécuniaire. « Je suis tombée sur le site HomeExchange car je cherchais une alternative moins mercantile », partage Amandine.

« On ne pouvait pas faire Airbnb et il y avait cette valeur communautaire en dehors des plateformes classiques. On a essayé pour partir en Espagne et ça nous a absolument convaincus. Les gens sont hyper accueillants, tu as toujours un petit cadeau, un petit mot, les gens font tout pour que tu sois bien », complètent Marie-Gaëlle et Guillaume. L’aspect international les a également séduits.

Néanmoins, Amandine note une limite sur le principe qui « fonctionne seulement si tu vis dans une zone avec une demande régulière ou une forte demande à certaines périodes. Si ça n’est pas le cas, tu te retrouves vite sans points et donc sans possibilité d’utiliser la plateforme ».

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En passant par l’accueil chez l’habitant

Pour les amoureux des rencontres, qui ne veulent pas rentrer dans l’échange de maison, il reste la nuit chez l’habitant. Comme la sous-location, certaines solutions encadrées existent et permettent de sécuriser le voyageur comme l’application Bedycasa, née à Montpellier. Le logement reste payant, mais souvent moins cher car les frais de gestion et de ménage ne sont pas ajoutés.

D’autres voyageurs essaient de se loger gratuitement chez des hôtes de confiance. Par exemple, le groupe Host a sister, actif depuis 2019 sur Facebook, recense aujourd’hui 735 000 femmes dans le monde. Face à un tel engouement, un site est né et propose des voyages organisés entre femmes en Argentine, à Bali et au Pérou. L’aventure en toute confiance, avec l’amitié en prime.

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