Le tiers-lieu marseillais La Fabulerie vient de lancer « la maison reconnectée » pour faciliter l’utilisation des outils numériques.
C’est une véritable maison de poupée qui tourne sur un gros ordinateur. Axelle Benaïch est fière de nous présenter le nouveau projet de La Fabulerie, ce tiers-lieu numérique qu’elle a cofondé avec six autres artistes marseillais dans le quartier de Noailles (6e).
Sous la verrière de l’ancien hôtel Astoria, dans le salon gorgé de lumière, La Fabulerie est un laboratoire d’innovation depuis 2017. En plus de son espace de coworking et sa scène pour artistes émergents, la structure développe ses propres projets.
Après le fabuleux musée, un escape game immersif numérique pour les enfants, La Fabulerie lance « la maison reconnectée » : une installation physique et digitale pour mieux faire connaître les ressources numériques (applications, sites, aides…) disponibles en France.
Pourquoi une maison reconnectée ?
La Fabulerie est partie du constat que « les médiateurs numériques ont été formés très vite sur la partie technique » et qu’ils manquent de ressources. Ces « médiateurs » peuvent être professionnels comme des utilisateurs lambda guidant une personne éloignée d’internet, comme un petit-fils avec ses grands-parents. « On est tous référents numérique à notre échelle », estime Axelle Benaïch.
Le projet est basé sur le modèle d’une maison où chaque pièce incarne une utilisation du numérique : l’alimentation dans la cuisine, la culture et les médias dans le salon, l’intimité et les vêtements dans la chambre, ou la mobilité dans le garage (voir ici).
« La question de la métaphore de la maison pour aborder les thématiques du quotidien m’a toujours intéressée. À la Fabulerie, on travaille beaucoup le récit et les imaginaires pour faire comprendre des choses », reprend-elle.
Répondre à ses besoins par le numérique
Nous nous sommes alors essayés à l’exercice. À l’entrée de la maison, nous avons choisi la chambre, puis nous avons cliqué sur le lit à barreaux du bébé. S’affichent deux dispositifs nationaux pour l’aide à la parentalité. Ensuite, direction le salon. Depuis la bibliothèque, l’outil nous propose de découvrir l’offre culturelle locale.
Quand on sélectionne le bureau, une myriade de propositions apparaissent pour mieux organiser son temps de travail avec Notion. Dans la cuisine, vous retrouverez l’application Share(d) pour apprendre à mieux répartir la charge mentale au sein de la famille.
Un modèle répliqué à la campagne
Cette innovation a vu le jour grâce à l’aide de financements publics (L’Agence nationale de la cohésion des territoires, la Région Sud, Métropole Aix-Marseille-Provence) et privés (Fondation Afnic, Réseau et Hub pour l’Inclusion Numérique en Occitanie).
L’agence d’attractivité Lozère développement a également soutenu le projet, car depuis juin 2021, La Fabulerie a poussé dans les Cévennes, à Saint-Etienne-Vallée-Française.
Ce lieu niché dans la campagne occitane travaille la ressource en bois, l’énergie et l’eau. Il héberge également des résidences d’artistes et ouvre le mardi aux habitants et associations. « Un prétexte pour boire le café et discuter de leurs projets », sourit Axelle.