Le sel de Camargue vient de décrocher son Indication géographique protégée (IGP). Une belle reconnaissance pour les sauniers qui y cultivent ce sel blanc depuis l’Antiquité et qui se battent depuis 2012 pour faire reconnaître ce label sur leur produit.
La dénomination « Sel de Camargue – Fleur de sel de Camargue » est officiellement reconnue en IGP depuis le 2 février 2024. La « fleur » est une fine couche de cristaux blancs qui se forme à la surface des marais salants. Cette pellicule qui affleure l’eau nécessite une méthode de ramassage très délicate à la main.
Une culture qui génère des emplois et régule la biodiversité
Cultivé sur 9 800 hectares de terres sauvages, le sel de Camargue est « apprécié pour ses qualités organoleptiques et gustatives. La Fleur de sel de Camargue est particulièrement recherchée en gastronomie pour la tendreté et le fondant de son grain » précise l’Inao, Institut national de l’origine de la qualité.
Chaque année, 6 600 tonnes de sel et 560 tonnes de fleur de sel sont commercialisées à travers 25 pays dans le monde. Cette économie génère 250 emplois directs et indirects sur le territoire.
Cette culture permet également de réguler la biodiversité. Avec son climat humide, le salin est le refuge de nombreuses espèces menacées d’oiseaux migrateurs ou endémiques. « Plus de 200 espèces d’oiseaux et 300 espèces de plantes peuplent les lagunes et les dunes du salin » rappelle l’Inao. Depuis 1995, il est d’ailleurs inscrit au titre des paysages à l’inventaire général du patrimoine culturel.
Une IGP, qu’est-ce que ça change ?
L’IGP identifie un produit dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. Elle lui offre une protection et une reconnaissance à l’échelle nationale et internationale.
Ce label, qui sera affiché sur les packaging dans les commerces, sera un nouveau gage de qualité pour les acheteurs, notamment pour l’exportation à l’étranger.
Une histoire qui remonte à l’Antiquité
Les salins gardois de Peccais, tout près d’Aigues-Mortes, constituent l’un des plus anciens salins de la Méditerranée. Leur nom serait l’héritage d’un ingénieur romain, Peccius, chargé d’organiser la production de sel au début de l’ère chrétienne. Au Moyen-Age, ces « Salins du roi » deviennent le site d’exploitation du sel le plus important du littoral méditerranéen. L’importance de la ville d’Aigues-Mortes, port fluvial et maritime, contribue au développement des salines toutes proches. Les innovations techniques du 20e siècle ont permis la multiplication de l’étendue salante et ainsi l’augmentation de la productivité.
Source : Inao