L’Office métropolitain de tourisme et des congrès de Marseille dresse un bilan plutôt positif de cette saison estivale, en termes de fréquentation et dans un climat plus apaisé que l’été dernier.

Des touristes au rendez-vous. Une fréquentation mieux régulée. Les acteurs du tourisme locaux dressent un bilan satisfaisant à l’issue de ces deux mois d’été. Marseille reste une ville toujours aussi attractive avec un taux d’occupation de 79 %, légèrement en deçà par rapport à 2019 et 2021 (2020 restant une année particulière en raison de la pandémie de Covid-19).

« Si on compare Marseille avec les autres villes, elle arrive juste derrière Montpellier et Nice, mais à la différence de ces villes, notre taux d’occupation le reste de l’année reste aussi très élevé », observe Marc Thépot, président de l’Office métropolitain de tourisme et des congrès de Marseille.

L’été 2022 a été marqué par une prédominance de la clientèle française à 73 %, mais les touristes étrangers amorcent leur retour. Fait corroboré à l’aéroport Marseille-Provence. Après deux années en demi-teinte en raison de la crise sanitaire, l’année 2022 signe un retour à la normale pour l’aéroport qui renoue avec des chiffres de fréquentation d’avant-Covid.

« L’aéroport a accueilli plus d’un million de passagers en juillet et même chose en août, ce qui confirme que l’envie de voyager est bien là, avec de bons résultats de fréquentation dus au trafic international qui a quasiment représenté les ¾ du trafic de l’aéroport Marseille-Provence (72% exactement) soit une hausse de 3 % par rapport à 2019 », constate Julien Boullay, directeur commercial et marketing de l’aéroport.

Grand retour des Canadiens et des Américains

Dans le paysage international, l‘Europe a tiré son épingle du jeu avec un trafic en progression de 7 %. Si la clientèle traditionnelle (Allemands, Belges, Italiens…) revient en force, la plateforme a également enregistré une hausse des visiteurs en provenance d’Autriche (+ 102 %), d’Irlande (+ 42 %) ou de Suisse (+ 74 %). Cette augmentation s’explique par la montée en puissance de lignes aériennes avec des vols directs vers Vienne et Zurich où les fréquences ont augmenté et de nouvelles lignes sur Dublin.

Autre fait marquant : après une interruption totale du trafic, les Canadiens sont aussi de retour à Marseille. Une clientèle qui devrait être au rendez-vous durant l’arrière-saison, car pour la première fois, Air Transat prolonge ses vols jusqu’en janvier, alors que la compagnie interrompait habituellement sa ligne début octobre. « On a eu une belle fréquentation avec également les Canadiens et les Américains qui ont un fort pouvoir d’achat », confirme Guillaume Sicard.

Le président de la Fédération Marseille-Centre pointe toutefois quelques points noirs venus écorner l’image de Marseille. « Un sentiment d’insécurité ressenti dans le centre-ville », ajouté « au problème de collecte des déchets, mais une belle saison néanmoins notamment sur le périmètre du centre-ville (Vieux-Port/Cours Julien/Panier) », dit-il, incitant à « poursuivre les efforts pour inviter les touristes à déambuler dans le grand centre-ville ».

Tourisme d’affaires plébiscité et hausse des prix des hébergements

Les hôtels et résidences du Vieux-Port et Marseille Sud, mais aussi de Marseille Nord restent, en effet, les plus fréquentés avec environ 81 % du taux d’occupation. La présence de la clientèle étrangère représente plus d’un quart des nuitées sur la saison estivale.

Si tous les segments hôteliers ont bien fonctionné, l’hébergement économique a réalisé des performances supérieures à la saison dernière. « Le tourisme d’affaires est un secteur d’activité qui va bien et sur lequel l’intention de la Ville est de mettre le paquet pour assurer l’arrière-saison, mais aussi une fréquentation à l’année », ajoute Laurent Lhardit, adjoint au maire, délégué à l’économie et au tourisme durable.

Petit bémol cet été : les professionnels ont constaté une augmentation des prix des hébergements de l’ordre de 8,7 % par rapport à l’année dernière et jusqu’à 30 % parfois.

Marseille a également bénéficié d’une attraction phare. Sans détrôner la Bonne Mère, la réplique de la grotte Cosquer s’est imposée comme la star de cet été, enregistrant 300 000 entrées moins de trois mois après son ouverture.

Ça bouillonne à Marseille

La cité phocéenne « s’est également avérée être une ville bouillonnante », sourit Marc Thépot. Plusieurs événements et manifestations ont boosté la fréquentation dans la cité phocéenne : le Delta Festival, le Longchamp Pride Live, Marseille Jazz des Cinq Continents, le Mondial La Marseillaise à pétanque, le Festival International du Cinéma (Fid), Acontraluz, Kouss Kouss Festival… ou encore « l’été Marseillais » poursuit Laurent Lhardit. « Une opération qui arrive à maturité avec une offre qui n’est pas spécialement dirigée sur les touristes, mais qui de fait s’adresse aux visiteurs ».

Le kiosque installé en face de l’Hôtel de Ville a rencontré un vif succès, informant, mais aussi orientant les visiteurs sur les différentes activités et autres parcours touristiques pour éviter la surfréquentation des sites les plus emblématiques de Marseille.

Le dispositif « Hors les Murs » fait ses preuves

À ce titre, le dispositif « Hors les murs », proposé par la Ville de Marseille en 2021 et mis en place par l’Office de tourisme a permis de réorienter 100 000 personnes, et rempli sa mission de désengorger les zones sur-fréquentées, proposer une expérience plus qualitative aux touristes comme aux Marseillais, mais aussi de les informer en temps réel sur l’agenda de l’été ou les produits touristiques.

« La coopération entre les équipes de l’Office de tourisme et celles du Parc National des Calanques a permis de réguler les flux et valoriser la compréhension de la problématique des sites sensibles », exprime Marc Thépot.

La Ville « récolte aussi les fruits de notre politique digitale qui a rendu l’offre touristique plus accessible et plus lisible », note Marc Thépot. Ces actions ont permis, selon les professionnels, d’avoir « un été plus apaisé », loin du fameux été 2021, post-confinement. « On n’a pas eu de sentiment de surfréquentation, mais on peut parler de pics », confirme Guillaume Sicard.

Si tous ces indicateurs permettent d’estimer un taux de fréquentation estivale d’une année sur l’autre, l’ambition de la municipalité est de mettre en place « un outil de mesure spécifique qui permettra de suivre l’évolution avec précision avec un chiffre global », assure Laurent Lhardit.

Les chiffres annoncent toutefois une bonne arrière-saison, avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de rugby en 2024, suivi des Jeux olympiques en 2024 qui constituent des opportunités uniques pour tous les acteurs du secteur.

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