Après une bonne dynamique estivale, l’aéroport Marseille Provence vise les 4 millions de passagers d’ici à la fin de l’année. Une reprise de l’activité marquée par le coup d’envoi du chantier du « cœur d’aérogare » fin septembre pour une livraison prévue avant les JO 2024.

L’aéroport Marseille-Provence a enregistré une bonne dynamique estivale, malgré le contexte de crise lié à la pandémie de Covid-19. Le trafic aérien a repris des couleurs au mois d’avril, pour atteindre en juillet-août plus de 60% du trafic de 2019, année de référence, qui avait dépassé les 10 millions de passagers. « Ce qui montre effectivement la violence de la crise, et si on regarde les tendances sur douze moins glissants, elles sont beaucoup plus positives » assure Philippe Bernand, président du directoire de l’aéroport Marseille-Provence.

Avec 1,3 million de voyageurs en juillet-août, « les résultats vont au-delà de nos prévisions, estime-t-il. Nous sommes en forte progression par rapport à l’été 2020 puisque nous avons accueilli le double de passagers (600 000 à l’été 2020) avec 70 à 80% du programme rouvert ».  L’aéroport Marseille-Provence a proposé 114 destinations reliées par 157 lignes directes contre 124 destinations en 2019.

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L’arc méditerranéen très prisé

Plus de 60 % du trafic aérien concernait la France métropolitaine et la Corse particulièrement, avec plus de 500 000 passagers (contre 673 983 en 2019). Viennent ensuite les pays de l’arc méditerranéen, hors Algérie quasi fermée au trafic. « Des destinations comme l’Espagne et la Grèce ont très bien fonctionné », reprend Philippe Bernand.

Le Maroc a même cumulé plus de voyageurs qu’en 2019, en raison d’une offre plus étoffée proposée cet été par Royal Air Maroc ainsi que les nouvelles destinations de Ryanair sur Tétouan, Essaouira et Ouarzazate et d’Air Arabia sur Fez et Oujda.

Retour des Canadiens pour 2022 ?

Toutefois, des clients pourtant très friands de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ont disparu du paysage à l’instar des Canadiens. La liaison avec le Canada n’a pas rouvert alors que traditionnellement elle représentait l’un des points forts de la saison estivale. La clientèle canadienne a une véritable appétence pour la Méditerranée et Marseille en particulier.

« Je pense que c’est un effet de circonstances et qu’on les retrouvera l’année prochaine, analyse le président du directoire. Aujourd’hui, lorsqu’un client se déplace, il veut aussi être conforté dans sa capacité à revenir, et en allant sur sa destination, ne pas être confronté à des interdits pour lesquels il n’est pas prêt. Lorsque vous avez cet univers d’incertitudes, vous renoncez simplement à votre voyage et le remettez à plus tard. Je pense que nous sommes exactement dans cette configuration pour certaines destinations ».

Justement certaines ont été plus fragilisées par la réglementation et les dispositifs en vigueur. C’est le cas de la Grande-Bretagne qui enregistre une chute vertigineuse de – 78% de son trafic aérien par rapport à 2019, « mais je pense que dans 6 à 12 mois, nous aurons certainement un panorama différent », estime confiant Philippe Bernand.

80 destinations cet hiver au départ de Marseille-Provence

Les premières tendances enregistrées confirment une activité soutenue en arrière-saison « à la différence de 2020, où nous avions assisté à un effondrement en septembre du trafic ». 

Cet hiver, l’aéroport Marseille Provence va afficher 85 % de son offre de 2019, avec 80 destinations (contre 94 en 2019) dans 25 pays (contre 29 en 2019), via 98 lignes (118 en 2019). Les trois nouvelles compagnies arrivées au printemps (Air Arabia, Corsair et Binter) ainsi que Ryanair, permettront aux voyageurs de se rendre vers 14 nouvelles destinations, dans 9 pays du monde (Allemagne, Autriche, Chypre, Espagne, Luxembourg, Israël…) grâce à 15 nouvelles lignes régulières (c’était 22 en 2019). « Le point d’optimisme, c’est que lorsque l’offre est en place, la demande est là ».

La plateforme, qui a accueilli plus de 2 millions de passagers depuis début 2021, espère d’ailleurs dépasser les 4 millions de voyageurs d’ici à la fin de l’année. Toutefois, si des compagnies aériennes ont renoué avec les bénéfices cet été, la prudence reste de mise pour amorcer cette fin d’année. « La crise qui a été traversée par les compagnies aériennes a été sans précédent. Elles ont dû faire preuve de beaucoup d’imagination pour y arriver, certaines ont été aidées, d’autres pas. Il n’y a pas de faillites retentissantes, mais forcément nous allons avoir des séquelles, la situation reste extrêmement fragile ».

Cœur d’aérogare : « C’est un investissement vital pour l’aéroport »

2020 et 2021 ont été des années très compliquées pour l’aéroport, qui a réduit ses charges, coûts fixes, fermé des terminaux, placé du personnel en activité partielle (c’est encore le cas) et eu recours à un Prêt Garanti par l’État (PGE) « qui nous a permis de protéger l’outil économique qui est l’aéroport » et sa capacité à investir pour maintenir le projet stratégique de restructuration « Cap 2025 ». Après les études réalisées cet été,  les travaux du « cœur d’aérogare » vont débuter à la fin du mois de septembre.

Ce programme de construction consiste à réaménager les aérogares existantes pour leur redonner une cohérence, mutualiser les flux, ainsi que toutes les fonctions aéroportuaires. Il permettra de centraliser les enregistrements et de créer une zone réservée aux arrivées avec un seul poste de filtrage, « ce qui va permettre de gagner en efficacité, en sécurité. C’est un investissement vital pour l’aéroport, pour qu’il se modernise, pour qu’il gagne en efficacité et en qualité d’accueil. Nous ne sommes pas sur un projet d’extension de capacité, mais des opérations de restructuration ».

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Le futur terminal principal de l’aéroport

La livraison doit être achevée d’ici à la fin de l’année 2023, soit avant l’organisation des Jeux olympiques, en 2024. Le chantier débute dans un contexte sanitaire encore instable. « Ça fait partie des challenges, sans que ça se fasse au détriment du passager. Même si c’est plus tendu qu’avant la crise, nous en avons fait une priorité. C’est un choix et c’est une bonne chose pour l’économie du territoire, car cela participera à la relance », estime Philippe Bernand.

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En février dernier, Les Amis de la Terre des Bouches-du-Rhône, Alternatiba, Attac et Greenpeace,  avaient déjà déposé un recours gracieux contre le permis de construire délivré à l’Aéroport Marseille Provence par le préfet, le 4 décembre, pour l’extension du terminal 1, faisant suite à l’enquête publique. En juillet, les quatre associations pro-climat ont déposé un recours contentieux devant le tribunal administratif, dont le résultat sera connu à l’automne.

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