Si 60% du projet Cœur d’aéroport devrait être préservé et livré en 2023, le chantier de construction de la jetée, devrait quant à lui, être décalé.

Depuis le début de la période de confinement liée au Covid-19, l’aéroport Marseille-Provence connait un véritable effondrement de son activité. 90% de son chiffre d’affaires dépend du trafic et de l’activité aérienne, soit 13 millions d’euros de pertes mensuelles. À ce jour, 7 à 8 millions de trésoreries ont été consommées.

L’aéroport travaille sur différents scénarii de sortie de crise pour la survie du secteur aérien, mais ils restent conditionnés par les prochaines annonces du gouvernement, entre autres, sur la date de la reprise du trafic, et la possibilité de mettre en application des mesures sanitaires homogènes entre les transports aérien et terrestre (plus d’infos à suivre sur made in marseille)

Priorités : efficacité et amélioration du service

Avant la crise économique, les retombées économiques pour le territoire étaient de l’ordre d’un milliard d’euros, avec un plan d’investissement de 500 millions. Cette situation exceptionnelle contraint l’aéroport à revoir certains investissements. « Il faut être réaliste et cohérent, on différera probablement l’ensemble des travaux à vocation capacitive. Le redémarrage et la croissance ne vont pas être là immédiatement, mais nous allons faire le maximum pour préserver des investissements de rénovation, de mise aux normes, d’optimisation opérationnelle et environnementale. Ceci est cohérent à partir du moment où nous avons des incertitudes sur le trafic. Il est logique de se focaliser sur l’efficacité et l’amélioration du service », indique Philippe Bernand, président du directoire de l’aéroport AMP.

Le projet Cœur d’aéroport, imaginé par l’archittecte Norman Foster, est la conjonction de l’ensemble de ces facteurs, et se voit en partie impacté. Le projet est composé de deux phases : la construction du « cœur d’aéroport » proprement dit, d’une surface de 20000 m2. Il reliera les halls A et B du terminal 1 et permettra de centraliser de nombreuses fonctions opérationnelles telles que les contrôles de sûreté avec des équipements de nouvelle génération. Il s’agit de créer une situation « beaucoup plus rationnelle », avec une voie d’entrée unique pour les passagers dans les aérogares, un cheminement avec des flux centralisés, davantage de commerces et de restaurants grâce à la création d’un nouvel espace en zone côté piste.

Une seconde phase était programmée après 2023 : une jetée d’embarquement internationale, d’une surface de 13500 m2, construite dans le prolongement du Cœur, à horizon 2027. Elle permettra de créer des postes avions supplémentaires, portant la capacité globale du terminal 1 de 8 à 12 millions de passagers. « C’est typiquement capacitif et c’est cette opération que nous allons certainement différer dans le temps ; en attendant de voir s’il y a une dynamique du trafic, une reprise de la croissance dans le transport aérien et suivant quel calendrier », annonce le président du directoire.

Par ailleurs, dans le cadre d’une gestion de sujets sanitaires, cette nouvelle organisation du « cœur d’aéroport » apparaît désormais comme indispensable « pour maîtriser le contrôle des flux, permettre de les traiter avec l’espace et de la distanciation possible, il est parfaitement une réponse aux problématiques sanitaires que l’on connaît ». Le cœur d’aéroport devait être livré fin 2022 et inauguré début 2023. Des échéances qui devaient être maintenues.

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