Dans la perspective des JO 2024, le stade nautique du Roucas Blanc va se transformer en marina olympique, pour l’accueil des épreuves de voile. La Ville continue de travailler à la réorientation du projet pour y intégrer une dimension plus écologique.

La démarche est posée en une ligne au travers d’une délibération. « Tous les aménagements et toutes les interventions prévues sont conçus et seront réalisés dans une démarche d’excellence environnementale ».

C’est dans ce sens que la Ville va effectuer les travaux maritimes de modernisation du stade nautique du Roucas Blanc, en vue des Jeux olympiques 2024, mais également réorienter le projet global pour mieux répondre aux enjeux écologiques et à son portage politique. Une démarche initiée en octobre dernier, Benoît Payan, alors premier adjoint, évoquant un projet « plus vert, plus juste et qui fera vivre l’économie locale ».

Pour accueillir les épreuves de voile, la Ville de Marseille doit se doter d’un équipement aux standards internationaux. Une marina olympique doit ainsi être créée à l’emplacement de la base nautique du Roucas Blanc. Le stade nautique existant va être totalement reconfiguré pour être adapté à l’accueil des épreuves, ainsi qu’aux activités nautiques au bénéfice du public et des athlètes du Pôle France de voile.

Ce réaménagement vise à répondre à plusieurs objectifs : le maintien de certaines activités municipales sur le site, et après les Jeux, disposer d’un nouvel équipement sportif adapté à une augmentation et une diversification des offres en matière d’activités nautiques. Il doit également permettre une continuité de fonctionnement dans les meilleures conditions du Pôle France voile de Marseille, afin de faciliter la préparation des athlètes français pour ce rendez-vous sportif international.

Récréer des espaces favorables à la biodiversité

Les travaux maritimes qui seront réalisés dans et autour du bassin vont également participer au fonctionnement de l’ensemble de la marina en améliorant la navigabilité et la qualité des eaux, par la réduction du phénomène d’envasement.

En effet, le bassin du Roucas Blanc, construit dans les années 1970, présente un envasement qui a peu à peu chassé une vie halieutique diversifiée. « Ce bassin qui était inerte jusqu’à présent va retrouver une vie, comme si on avait créé un corridor naturel et la biodiversité va s’y réinstaller », explique Hervé Menchon, adjoint en charge de la biodiversité marine, de la gestion, préservation et aménagement des espaces marins littoraux insulaires. « Une partie du bassin va être désenvasé. Nous allons aménager les digues avec des buses d’avivement pour apporter l’eau de mer et créer un flux qui oxygène le bassin et évite son réenvasement pour améliorer globalement la qualité de l’eau ». 24 000 m3 de vase et sable mélangés vont être retirés.

Des « nurseries », modules écologiques permettant de recréer des espaces favorables à l’accueil de juvéniles de poissons et faune marine, vont également être implantées sur les ouvrages nouvellement créés (passerelles, digue, corps morts) par le projet qui connaît sur sa partie terrestre quelques réajustements.

Une évolution du projet initial

Sur ce volet, le projet prévoit près de 7 500 m² de bâti construit ou rénové au sein de l’actuel stade nautique municipal, ainsi que 17 000 m² d’espaces extérieurs aménagés, notamment pour l’accueil des sportifs et pour le stockage du matériel. Ces aménagements permettent d’augmenter la capacité actuelle d’accueil des bateaux passant de 300 à 600.

Le groupement, composé de Travaux du Midi, la filiale en Provence de Vinci Construction, de l’agence Jacques Rougerie et de celle de Carta&Associés, a remporté le concours de conception-réalisation lancé par la Ville de Marseille pour aménager, sur le site du stade municipal, la marina. « Nous sommes en train de retravailler sur le projet architectural et bâtimentaire, confie Hervé Menchon. Il y a un fort enjeu, notamment sur l’ouverture du parc balnéaire et du littoral à tout public et au développement de la tradition de la mer et du large »

En octobre 2020, la municipalité avait indiqué sa volonté de travailler sur la modification du projet de village et de Marina olympique. Pour accueillir les athlètes, des conteneurs recyclés sont envisagés pour remplacer les bâtiments en dur, prévus dans le projet initial. 

Le projet devrait aussi évoluer pour permettre le libre accès au littoral, « vivifiant non seulement les eaux du bassin, mais aussi la culture de la mer. Les gens pourront se promener sur le parc balnéaire, voir aussi toute cette jeunesse apprendre à naviguer, et peut-être même que cela suscitera des vocations », espère Hervé Menchon.

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Subventions et enquête publique

Vendredi 21 mai, en séance du conseil, la Ville a présenté une délibération concernant l’augmentation d’autorisation de programme d’un montant de 2,6 millions d’euros pour effectuer les travaux maritimes. « C’est normal car le projet, que nous travaillons avec la Fédération française de voile, est en constante évolution » justifie Hervé Menchon.

La précédente municipalité avait voté un financement de 15 millions pour ce volet. En octobre, Benoît Payan déclarait pourtant en conseil municipal « nous faisons baisser le dragage de la baie et l’enrochement de 15 M€ à 9 M€. Nous réussissons à quasiment diviser par deux le coût supporté par les Marseillais ». 

Pour rester à l’équilibre financier, la Ville prévoit de solliciter des subventions auprès du Département, de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, dans le cadre du Contrat de baie et auprès de la la Banque des territoires dans le cadre des schémas territoriaux de restauration écologique, ainsi qu’à l’Agence du sport et à l’Europe. Si l’ensemble des subventions demandées sont obtenues, le reste à charge pour la Ville de cette augmentation serait de 1,8 million d’euros.

L’ensemble du projet de marina olympique sera soumis à enquête publique au mois de septembre. Elle doit permettre entre autres d’obtenir l’autorisation environnementale avant la fin de l’année 2021. Cette dernière conditionne le démarrage des travaux terrestres. Le coup d’envoi des travaux maritimes est prévu, lui, début 2022. La future marina devra être prête mi-2023 pour des tests en configuration réelle avant d’accueillir les épreuves nautiques olympiques en 2024.

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