La ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, en visite à l’école National de Marseille, assure une participation de l’État « d’une autre dimension » dans le grand plan de rénovation des écoles de Marseille. Il reste encore à le préciser, alors que les enseignants déplorent une vétusté qui a trop duré.
La ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, s’est rendue ce matin à l’école National, dans le 3e arrondissement de Marseille. Une visite en grande pompe, aux côtés de plusieurs députés de la majorité présidentielle, du préfet de région, du maire de Marseille Benoît Payan, son adjoint en charge du Plan école, Pierre-Marie Ganozzi et le maire de secteur (2-3e) Anthony Krehmeier.
Un tel déplacement laissait entrevoir de grandes annonces en vue du grand plan de rénovation des écoles, attendu de longue date dans la ville. D’autant plus que la municipalité attend un investissement important de l’État, pour ce programme qui devrait avoisiner 1 milliard d’euros « et même un peu plus », précise Benoît Payan.
Un investissement de l’État « d’une autre dimension »
Plan de relance ? Anru ? Projet partenarial d’aménagement ? Même la création d’une société publique dédiée est évoquée, du type de celle ayant vu le jour sur la question du logement. « Le président de la République est très conscient de la situation et de la nécessité d’accompagner la Ville », précise la ministre, assurant la participation de l’État à un plan pour les écoles de Marseille. Dans quelles proportions ? Jacqueline Gourault ne le précise pas. Mais elle assure qu’il sera « d’une autre dimension », que ce qui a pu être fait ou promis par le passé.
Mais il faudra attendre « plusieurs semaines » pour que les pouvoirs publics détaillent les investissements, leurs modalités, et le calendrier pour remettre en état les écoles de Marseille, dont la vétusté ne fait plus débat. De quoi frustrer un peu les nombreux journalistes présents, qui imaginaient qu’un tel cortège de personnalités publiques augurait des annonces un peu plus concrètes.
« La sécurité des élèves n’est pas garantie dans cette école »
Une frustration à relativiser face à celles de personnels et enseignants de l’école National, « une des plus dégradées de la Ville, depuis longtemps, et représentative de l’état des écoles dans le Nord de Marseille », confie sans retenue Fanny Jollivet, professeure de CM1-CM2.
« La sécurité des élèves n’est pas garantie dans cette école », pose-t-elle, avant de dresser le tableau : « On n’ose pas prendre les escaliers de secours. Le revêtement de la cour, qui est inondée à chaque pluie, est dégradé et dangereux. Les toilettes ne marchent pas, pour beaucoup. D’ailleurs, dans mon bâtiment, il n’y a pas de WC pour les adultes. Il faut ajouter à cela les parasites, cafards, rats, souris, et le manque de place ».
En effet, 400 élèves sont inscrits dans cette école construite toute en verticalité. Quatre étages pour certains bâtiments, aux pieds desquels se trouve une cour pour le moins modeste. Le nombre d’élèves au mètre carré est « dangereux pendant les récrés », glisse cet enseignant. Mais en ce moment, avec le Covid, pour respecter les jauges sanitaires dans la cour, « la récré du matin s’étale de 9 h 15 à 11 h 30. Ma classe est juste au-dessus, au premier. J’enseigne dans un bruit de récré permanent », témoigne cette professeure, qui souhaite garder l’anonymat.
« On est passé aux travaux pratiques » assure Benoît Payan
« La rénovation de l’école [et son extension, ndlr] est annoncée pour 2022 », reprend sa consœur, Fanny Jollivet. « Mais on est fatigué d’entendre qu’on va faire des choses sans que ça bouge ».
Benoît Payan assure être « au travail plutôt que faire des annonces. On est passé aux travaux pratiques », explique le maire, très attendu sur la rénovation des écoles, proclamée grande cause municipale.
Des annonces, il devrait pourtant y en avoir « d’ici l’été », précise la députée LREM Cathy Racon-Bouzon, car il faudra bien présenter un plan. « Peut-être que le président de la République viendra lui-même l’annoncer », glisse-t-elle.
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