L’entreprise Clear Fashion a mis au point une application capable de déterminer les impacts environnementaux de nos vêtements. Pour connaître leur « histoire », il suffit de scanner leur code-barre. Implantée à Marseille depuis mars, l’équipe de Clear Fashion espère « créer une synergie entre les acteurs du territoire » afin de faire bouger le secteur de la mode.

La production textile est la deuxième source de pollution mondiale avec 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre émis, selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Elle engendre également des conditions de travail déplorables, à l’image du scandale retentissant des Ouighours, ethnie minoritaire musulmane victime de répression en Chine.

« C’est extrêmement problématique, c’est un secteur qui est opaque et ne fournit aucune information sur l’histoire de ses vêtements, sur la manière dont ils sont fabriqués. Mais on est convaincus que les consommateurs ont le pouvoir d’inciter les marques à améliorer leurs pratiques », nous explique Laura Gay, responsable communication de Clear Fashion.

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C’est pourquoi Rym Trabelsi et Marguerite Dorangeon ont créé, en septembre 2019, l’application Clear Fashion à Paris. Son objectif est d’offrir aux consommateurs toutes les informations leur permettant de faire le bon choix en matière de vêtement, au niveau environnemental, humain, sanitaire et animal. « D’après une étude de McKinsey & Company publiée en 2020, près de 90 % des gens sont prêts à changer de comportement pour lutter contre le changement climatique mais seuls 3 % d’entre eux savent comment faire », continue Laura.

« 150 critères d’évaluation sur un total de 370 marques »

L’application permet donc aux utilisateurs de scanner les codes-barres des vêtements dans leurs placards ou en magasin afin d’en apprendre plus sur leur impact sur le monde. Elle offre également la possibilité de suivre l’engagement des différentes marques évaluées mais aussi de découvrir des alternatives écoresponsables lorsque les conditions de fabrication de ces dernières sont jugées inacceptables.

« Lorsque nous décidons d’évaluer une marque, nous lui demandons de faire preuve de transparence en remplissant un questionnaire et en nous communiquant des justificatifs. Si elle ne le fait pas dans les 30 jours, Clear Fashion entame sa propre investigation », appuie Laura.

Pour répondre au mieux aux attentes de ses quelque 200 000 utilisateurs, Clear Fashion prend en compte « 150 critères d’évaluation sur un total de 370 marques. Cette méthodologie a été construite au gré d’enquêtes auprès des consommateurs. Et nous sommes entourés d’un comité de 5 experts que l’on voit chaque mois pour continuer à consolider ce système de notation », nous explique-t-elle.

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Les fondatrices de Clear Fashion

Nouvelle fonctionnalité disponible le 4 mai

Ainsi, une nouvelle fonctionnalité viendra s’ajouter à l’application à partir du 4 mai : il sera proposé aux consommateurs de donner leur avis sur leurs vêtements. « Quelle dégradation avez-vous pu observer ? Des déformations ? À quelle fréquence de portée ? », énumère Laura. Ces questions permettront de déterminer la qualité et la durabilité des pièces des marques évaluées.

« Et qui est le mieux placé pour le faire que ceux qui les portent ? Plus les personnes vont participer, plus cela va rendre service aux consommateurs. Continue-t-elle avant d’ajouter : Mais l’objectif de l’appli n’est pas de jeter toute sa garde-robe et la reremplir de marques éthiques. C’est tout d’abord se questionner sur ses habitudes d’achat pour commencer à les changer ».

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Des événements pour « faire bouger le secteur » de la mode à Marseille

Et cette fonctionnalité n’est pas la seule nouveauté de l’entreprise. Depuis mi-mars, l’équipe a intégré Smack Coworking, situé au 24 rue Lulli (1er) à Marseille. « Le beau temps et la qualité de vie du Sud » mis à part, ce déménagement s’explique par une envie « d’implanter des projets sur le territoire marseillais. Il y a un gros tissu de start-up à Paris, il commence à y en avoir à Marseille et on veut aider cette croissance afin que tout ne soit pas concentré sur la capitale », continue-t-elle.

Si la situation sanitaire ne permet pas actuellement à Clear Fashion de consolider ses projets, elle imagine déjà l’organisation d’événements et rencontres autour de la mode. L’objectif : « créer une synergie entre les acteurs du territoire ».

L’équipe souhaite aussi y tisser une communauté d’ambassadeurs et d’ambassadrices avec laquelle elle pourra « faire bouger le secteur ». Ces derniers seront informés chaque mois des actions organisées par Clear Fashion, visant à sensibiliser les utilisateurs aux impacts de la mode ou à interpeller directement les marques refusant la transparence. « Cela nous permettra de réaliser de nombreuses actions locales », se réjouit Laura. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur compte déjà une cinquantaine d’ambassadeurs. Pour s’inscrire, c’est par ici.

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