A l’instar du Printemps marseillais, Olivia Fortin, adjointe au maire de Marseille, veut conduire une liste d’union des forces de gauche et écologistes pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Pour la co-fondatrice du collectif Mad mars il y a « un chemin vers la victoire ».
Son nom circulait depuis quelque temps déjà. Olivia Fortin a décidé de « prendre ses responsabilités politiques » et d’annoncer « haut et fort » sa volonté de mener une liste d’union gauche-écologiste pour les élections régionales de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Une décision que l’adjointe au maire de Marseille, déléguée à la modernisation des services de la ville, a annoncé à l’AFP. « Je pense que nous n’avons jamais eu autant besoin d’un projet de gauche et écologiste qu’aujourd’hui, nous confie Olivia Fortin. Nous sommes à la croisée des chemins. Il y a un chemin pour la victoire, c’est une évidence, mais à la seule condition de faire l’union des forces de tous », poursuit-elle.
L’élue propose ainsi de prendre la tête d’un large rassemblement allant de la France insoumise aux Verts, en passant par le Parti socialiste, le Parti communiste, le PRG, avec Génération.s, Place publique, Nouvelle Donne… « Je propose ma candidature à l’ensemble de ces forces politiques ».
Les écologistes d’EELV et ses alliés ont souhaité se réunir au sein d’un « pôle écologiste », condition sine qua non avant d’entamer des discussions. Jean-Laurent Félizia, désigné tête de liste, appelle aussi à un large rassemblement de la gauche derrière lui.
Réitérer à l’échelle de la région la stratégie gagnante du Printemps marseillais
« Les discussions ne sont pas nouvelles avec le pôle écologiste, assure Olivia Fortin. Je souhaite que l’on puisse sortir des histoires de personnes en créant une dynamique autour d’une victoire possible. Aujourd’hui, il faut que l’on puisse se rassembler impérativement. Je pense être une candidature complètement crédible pour porter ce rassemblement et créer cette dynamique dont on a besoin. Ce n’est pas un rassemblement tactique, d’addition électorale, c’est une vraie dynamique autour d’un projet qu’on puisse porter tous ensemble. C’est ça que j’ai fait en 2020 à Marseille et dans le 6-8e [où elle s’est imposée face à Martine Vassal, cheffe de file de la droite, présidente du Département et de la Métropole Aix-Marseille Provence, ndlr] et c’est ça que je propose de refaire, poursuit-elle, déterminée ».
La co-fondatrice du collectif Mad Mars, cheville ouvrière du Printemps marseillais, victorieux en juillet 2020 à la Mairie de Marseille, entend réitérer cette stratégie gagnante et croit en un Printemps provençal, à condition « désormais d’avancer vite. On est dans la même situation que les municipales. On est tous d’accord sur 90% des choses. Il faut y aller maintenant », affirme-t-elle.
Balayant d’un revers de main tout enjeu personnel, à l’heure où la Ville entame une profonde réforme de ses services, l’adjointe avance le fait qu’elle fait partie « d’un collectif qui œuvre au quotidien ». Et d’ajouter qu’il est de « sa responsabilité politique d’aller dans ces combats-là pour que notre territoire soit porté par des projets de justice sociale, la transition écologique, la démocratie… Nous avons la responsabilité historique de proposer une alternative », dit-elle, assurant avoir « le soutien aux niveaux local et national de différentes organisations politiques ».
« Il faut rassembler tout le monde »
Ce matin, sur la chaîne Public Sénat, le maire de Marseille Benoît Payan a évoqué la candidature de son adjointe un peu différemment. « Elle a des qualités exceptionnelles. Elle dit qu’elle veut rassembler tout le monde, en effet il faut rassembler tout le monde. Si tout le monde est rassemblé, alors on ira ». Toutefois, il reste nuancé sur le fait qu’Olivia Fortin soit tête de liste : « Elle ne fait pas de sa candidature l’alpha et l’oméga [des élections] ».
Pour ces élections régionales, La République en marche a désigné Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées. À droite, le président (LR) de la Région Sud, Renaud Muselier, n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature mais vient d’être investi par son parti. Du côté du Rassemblement national, Thierry Mariani devrait mener la liste. L’ex adjoint à la mairie de Nice, Benoît Kandel, s’est lancé, avec le soutien de Nicolas Dupont-Aignan, sous une étiquette « La droite et les Républicains ».
Les élections sont pour l’instant maintenues les 13 et 20 juin 2021. Un débat sur le maintien des élections régionales et départementales à ces dates malgré l’épidémie de Covid-19 devrait avoir lieu le 13 avril devant l’Assemblée nationale et le 14 devant le Sénat. À ce stade, la quasi-totalité des formations politiques se sont dites favorables au maintien des scrutins, d’autant qu’ils ont déjà été reportés de mars à juin en raison de la crise sanitaire.
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