Les élections départementales et régionales pourraient une nouvelle fois être repoussées en raison du contexte sanitaire. Le rapport du conseil scientifique concernant la tenue du scrutin en juin est attendu en fin de semaine.

La question du report des élections départementales et régionales agite la sphère politique. Le débat a été relancé par la situation sanitaire qui a conduit l’exécutif à prendre de nouvelles restrictions dans 16 départements. Initialement prévus au mois de mars, ces deux scrutins ont été repoussés aux 13 et 20 juin en raison de l’épidémie de Covid-19.

Le texte de loi actant ce report prévoit une clause de revoyure. Elle doit intervenir dans quelques jours. Un avis du conseil scientifique est attendu au plus tard le 1er avril afin d’évaluer « les risques sanitaires à prendre en compte » et « les adaptations nécessaires à la tenue des élections et des campagnes électorales les précédant ». Selon le Parisien, ce rapport déterminant pour la tenue du scrutin devrait être remis au Premier ministre, Jean Castex, ce dimanche.

Selon un récent sondage Odoxa-Backbone Consulting pour France Info et Le Figaro, sept Français sur 10 seraient d’accord avec un report de ces élections pour des raisons sanitaires, alors qu’une majorité d’élus s’y opposent.

« Nous ne pouvons pas suspendre la démocratie » 

Dix présidents de région*, issus de différents partis politiques, au premier rang desquels Renaud Muselier (LR), président des Régions de France et de Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont signé une tribune collective intitulée « La démocratie l’exige », et publiée dans Le Figaro en début de semaine.

« Nous ne pouvons pas suspendre la démocratie à un retour à la normale alors même que tout le monde s’accorde à penser qu’il faudra s’habituer pour longtemps à vivre dans un nouveau contexte sanitaire », dit le texte.

Il rappelle également qu’au moment du débat sur la loi ayant acté un premier report de mars à juin 2021, ces mêmes élus avaient adressé un courrier au Premier ministre pour dire leur opposition à la présence d’une clause de revoyure, « et la nécessité de sanctuariser une date », écrivent-ils, réaffirmant que ce n’est « pas au conseil scientifique de confiner la démocratie ! »

Dans un communiqué de presse, Territoires Unis, le collectif regroupant l’Association des maires de France (AMF), l’Assemblée des départements de France (ADF) et Régions de France, affirment que le calendrier électoral doit être respecté.

« Si le conseil scientifique dicte le calendrier des élections, alors nous avons changé de régime politique sans l’avouer ! (…) Les échéances électorales doivent être respectées pour que les Françaises et les Français choisissent leurs élus locaux, et expriment ainsi leurs aspirations à plus d’écoute et de proximité. C’est une évidence démocratique qui doit faire consensus ».

Matignon suivra les recommandations du conseil scientifique

Et pourtant Matignon a déjà affiché son intention de suivre les conseils de l’instance scientifique. « J’espère que ces élections auront lieu, mais nous suivrons les recommandations du conseil scientifique. Aujourd’hui, il n’est pas prévu de les reporter », a assuré au Journal du dimanche le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, dimanche 21 mars.

Un maintien en juin comme prévu est « une absolue nécessité » a plaidé pour sa part, le délégué général de La République en marche Stanislas Guerini, lors d’un débat lundi à l’Assemblée nationale.

Les différents appareils politiques sont suspendus aux prochaines annonces, qui conditionnent le coup d’envoi de leur campagne et la déclaration officielle de candidature.

Report à l’automne ?

L’hypothèse d’un nouveau report inquiète d’autant plus que LR et le PS misent sur ce scrutin comme un tremplin pour 2022. À l’origine, Emmanuel Macron souhaitait repousser ce rendez-vous après l’élection présidentielle de 2022. Certains élus de l’opposition craignent que cette clause de revoyure ne serve de « prétexte à un report » et y voient un calcul politique de la part du gouvernement.

« Le motif de report des élections régionales ne peut être que sanitaire et pas politique », a voulu rassurer Jean Castex, dans Le Parisien. Selon les informations du Figaro, une réunion est prévue début avril avec les différents responsables de partis afin de trouver une solution « la plus consensuelle possible ». Parmi les pistes envisagées, celle un nouveau report du scrutin à l’automne.


*Renaud Muselier, président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et président de Régions de France ; François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire et président délégué de Régions de France ; Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France et première vice-présidente de Régions de France ; Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France ; Carole Delga, présidente de la région Occitanie ; Christelle Morançais, présidente de la région des Pays de la Loire ; Hervé Morin, président
de la région Normandie ; Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine ; Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes ; Ary Chalus, président de la région Guadeloupe.

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