Au même titre que les autres collectivités, la Ville de Marseille acte sa participation au plan de modernisation de l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille à hauteur de 25 millions d’euros.
337 millions d’euros. C’est le montant qui doit être affecté aux hôpitaux marseillais en vue de la réhabilitation de l’Hôpital de la Timone, la construction d’un hôpital pour enfants, d’une maternité et d’un nouveau Samu.
Ce plan de modernisation de l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille a été validé par le Comité interministériel de performance et de modernisation de l’offre de soins (le Copermo).
Puis entériné à Paris en janvier 2020 à l’occasion d’une réunion au cours de laquelle l’ex ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, avait annoncé une « aide nationale de 168 millions d’euros afin de sécuriser le financement de l’opération. Cette aide représente 50 % du coût du projet soit un engagement de soutien particulièrement fort de la part de l’État qui témoigne de la confiance placée dans l’AP-HM et ses équipes ».
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25 millions d’euros imputés sur le budget 2021 et suivants
La moitié restante doit être en partie financée par les collectivités. La Région Sud avait annoncé un soutien de 31 millions d’euros. Martine Vassal, présidente de la Métropole et du Département, avait mentionné en juillet dernier une aide de 74 millions d’euros au total pour les deux collectivités et la Ville de Marseille doit également participer.
À l’époque, Jean-Claude Gaudin avait déclaré que Marseille prendrait toute sa « place aux côtés des autres collectivités pour contribuer à ce projet exceptionnel, comme elle s’y est engagée depuis longtemps dans le cadre des travaux du Copermo ». Joël Canicave s’est pourtant étonné de ne voir inscrit « nul part de ligne budgétaire ces dernières années ».
Malgré un budget 2021 contraint, la nouvelle municipalité a décidé de mettre la main à la poche. Les élus municipaux ont acté ce vendredi une participation de 25 millions d’euros de la part de la Ville de Marseille, qui seront « imputés sur le budget 2021 et les suivants ». Les 5 premiers millions seront ouverts dès cette année.
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« On sait tous qu’une modernisation de cet établissement est nécessaire »
Troisième établissement public de santé hospitalo-universitaire de France, l’AP-HM accueille chaque année plus d’un million de personnes en consultation et près de 237 000 passages dans ses services d’accueil d’urgences. « On sait tous qu’une modernisation de cet établissement est nécessaire », explique Michèle Rubirola, adjointe à la Santé et présidente du conseil de surveillance des hôpitaux universitaires de Marseille
L’AP-HM a inscrit dans son projet d’établissement la volonté de modernisation de son patrimoine immobilier « qui ne correspond plus aux attentes légitimes des usages, de sécurités sanitaire et d’incendie, il n’offre plus les conditions de travail adaptées au personnel hospitalier. Malgré une situation financière en redressement depuis 2018, le niveau très élevé de la dette ne lui permet pas d’engager sur ses propres ressources et par l’emprunt les sommes nécessaires aux travaux indispensables de modernisation immobilière », poursuit la présidente de l’AP-HM.
Ce plan d’investissement permettra « la rénovation, la réorganisation des circuits patients et la mise aux normes de sécurité des deux immeubles de grande hauteur Timone adultes et de l’hôpital Nord, la construction sur le campus de la Timone d’un bâtiment mères-enfants qui regroupe les activités de maternité de niveau 3 de l’hôpital de la Conception et les activités de pédiatrie ainsi qu’un nouveau bâtiment adapté pour le SAMU-SMUR ».
« Cette crise doit servir d’exemple »
Cette délibération a été l’occasion pour Samia Ghali d’alerter sur la situation de l’hôpital Nord, situé à l’entrée de Marseille, et d’appeler à la vigilance du maire de Marseille. Emmanuelle Charafe (Une volonté pour Marseille) et vice-présidente à la Santé à la Métropole Aix-Marseille Provence, a également souligné l’importance du soutien apporté à l’hôpital public. « Il y a de grands projets qui seront menés, dont les financements sont en négociation dans le cadre du contrat de plan Etat-Région », a-t-elle indiqué.
« Il n’était pas question que la Ville de Marseille reste à la traine et en reste aux incantations. Pour le reste nous devons pousser pour la défense de l’hôpital public et de nos soignants. Cette crise doit servir d’exemple. Nous devons transcender nos clivages et dire à l’Etat que nous avons besoin de ces financements », a ajouté Benoît Payan, fier de mettre au voix ce rapport, adopté à l’unanimité.
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