Le marché d’intérêt national des Arnavaux ambitionne de couvrir la totalité de ses toitures en panneaux solaires d’ici 18 mois. Soit 100 000 m2 pour devenir « la plus grande centrale photovoltaïque urbaine de France ». Un projet à 25 millions d’euros qui permettrait au site de devenir neutre en énergie, voire excédentaire.

Produits biologiques, circuit-court, bilan carbone, transports, gaspillage alimentaire… Le marché d’intérêt national (MIN) des Arnavaux à Marseille (14e) est au cœur des grandes problématiques modernes : écologiques, sociales et sanitaire…

Le site a engagé une mutation profonde en même temps que son agrandissement lancé en 2019 qui doit doubler sa surface. Les grossistes bio ont désormais leurs entrepôts. La Banque alimentaire investit les lieux pour récupérer les surplus et lutter contre le gaspillage alimentaire dans sa nouvelle légumerie solidaire.

Côté environnement, alors que la zone de faibles émissions (ZFE) à Marseille va bientôt être lancée, le MIN testera dès mars des véhicules de livraison électriques propulsés à l’énergie solaire locale. Et c’est justement sur la question de l’électricité photovoltaïque que le marché voit les choses en grand : « nous allons devenir la plus grande centrale photovoltaïque urbaine de France », lance Marc Dufour, directeur de la Somimar (société mixte gestionnaire du MIN).

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Une centrale photovoltaïque de 100 000 m2 opérationnelle en 2022

Une reconversion express qui prévoit de « couvrir la quasi-totalité des bâtiments du MIN en panneaux solaires d’ici à 18 mois, soit près de 100 000 m2 », poursuit le directeur. Les premières études seront lancées en avril 2021, avant la publication d’un appel d’offres pour sélectionner l’opérateur qui gèrera et exploitera la centrale.

« Ce sera totalement opérationnel en 2022, assure-t-il. Il y a beaucoup d’intérêt sur ce projet. Quasiment tous les grands opérateurs du solaire se sont déjà manifestés avant même qu’on ne les sollicite », explique-t-il.

Les trois nouveaux bâtiments logistiques réfrigérés construits ces dernières années le long de la L2 sont déjà équipés de « 6 000 m2 de photovoltaïque. Cela nous a servi de test. Depuis 7 ou 8 mois, ça fonctionne très bien. On est content car ces bâtiments sont désormais autonomes en énergie ».

Neutralité énergétique pour un des sites les plus énergivores de Marseille

« D’abord, on va réduire notre empreinte carbone, mais l’enjeu est là : nous souhaitons produire autant d’énergie verte que nous en consommons ». La neutralité énergétique, un enjeu de taille quand « environ 90 % » des bâtiments du marché sont réfrigérés. Le site est très « énergivore » et consomme « 13 gigawatts (GW) / heure en moyenne sur l’année ». 

L’objectif de la centrale photovoltaïque est d’atteindre une production de « 18 GW / heure en moyenne sur l’année », poursuit le directeur de la Somimar. « Soit un surplus de 5 GW / heure par an. Ce sera intéressant à la revente pour notre modèle économique ».

Quoiqu’il en soit, le marché ne devrait pas consommer directement l’énergie produite sur site. « La difficulté, c’est que le MIN fonctionne de nuit, et l’électricité solaire est produite le jour. Nous n’avons pas les solutions techniques aujourd’hui pour la stocker ». La production sera donc revendue à un fournisseur et réinjectée sur le réseau. « L’idée, c’est d’en produire autant que ce que nous en consommons chez notre fournisseur. Et rien n’interdit celui-ci de nous fournir de l’énergie verte ».

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25 millions d’euros pour un projet qui se veut rentable sur le long terme

Ce projet coûtera « 25 millions d’euros », investis par la Somimar avec le soutien financier de la Banque des territoires. Pour cela, une nouvelle société sera créée « au capital de 2 ou 3 millions de la Somimar. Avec la Banque des territoires, nous avons opté pour un montage sans investissement public », précise le directeur de la société mixte. Pour rappel, les collectivités locales sont actionnaires de la Somimar (la Métropole Aix-Marseille-Provence est majoritaire).

L’investissement devrait être amorti sur « une vingtaine d’années. Mais ce que l’on vise, c’est une rémunération. Car l’opérateur sélectionné paiera un loyer pour exploiter la centrale, et nous visons un surplus énergétique ». D’autant que la Somimar envisage également d’équiper les bâtiments du site qui ne lui appartiennent pas. « Ainsi que tous les futurs bâtiments, pour aller encore plus loin que 100 000 m2 de toitures photovoltaïques », conclut Marc Dufour.

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