La Ville de Marseille candidate au programme « 100 villes européennes neutres pour le climat en 2030 ». L’obtention de ce label s’accompagne d’une enveloppe de plusieurs dizaines de millions d’euros pour décarboner le territoire dans la prochaine décennie.
« Les villes couvrent environ 3 % de la terre, mais elles produisent plus de 70 % de ses émissions de gaz à effet de serre », explique la Comission européenne pour poser l’enjeu de la décarbonation urbaine. « En Europe, on estime qu’en 2050, près de 85 % des Européens vivront dans des zones urbaines. C’est la raison pour laquelle l’urgence climatique actuelle doit être traitée dans les villes et par leurs citoyens ».
L’institution inscrit cette priorité dans une des cinq grandes « missions de l’UE » qui devraient chacune être dotée de 5 à 10 milliards d’euros. L’une d’elles veut faire de 100 villes européennes des « Villes neutres pour le climat et intelligentes » d’ici à 2030. Ces 100 villes « pionnières » deviendront notamment des laboratoires d’innovation climatique afin que les solutions spécifiques puissent rejaillir sur d’autres cités d’Europe. Un programme ambitieux qui prévoit des aides conséquentes au communes qui se portent candidates.
Marseille se rêve en ville pionnière sur le climat
C’est le cas de la Ville de Marseille, comme le précise l’adjoint à la transition écologique Sébastien Barles : « Nous avons une réunion ce matin-même avec des spécialistes de l’Europe, notre service dédié, et des représentants de la Commission européenne. Nous avons conscience que Marseille part de loin sur la question du climat, mais justement. Et nous pouvons être une ville phare pour la zone Méditerranée, avec ses particularismes en termes d’environnement. Nous mettons beaucoup d’énergie pour être « labellisé », et le maire lui-même pourrait porter notre candidature en personne à Bruxelles au printemps ».
Pour appuyer sa crédibilité dans la décarbonnation de Marseille, l’adjoint a déjà lancé une série de projets à court et moyen termes. Parmi eux, un plan de développement du photovoltaïque, à la création d’une société d’économie mixte (SEM) avec l’ambition que la ville devienne producteur d’énergie verte.
« Il faut que la Métropole et la Région soient derrière nous pour réussir », assure-t-il. « Nous travaillons aussi pour avoir le soutien de l’État, et du Parlement européen. Je connais bien la députée européenne Karima Delli (EELV) qui devrait nous appuyer ». Les lauréats devraient être sélectionnés dans les prochains mois.
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« Plusieurs dizaines de millions d’euros pour décarboner la Ville »
Question finances, si Marseille est sélectionnée, l’élu affirme « qu’une première enveloppe de 1,7 million d’euros sera délivrée pour financer les études et définir le projet précisément à Marseille ». Ce programme de décarbonation du territoire fera l’objet d’un contrat signé avec l’Europe : le « Climate City Contract »
Des fonds seront alors débloqués sur 5 ans pour le réaliser. « Ils pourront représenter plusieurs dizaines de millions d’euros pour décarboner la Ville », affirme Sébastien Barles. Ces enveloppes devraient varier selon les villes et leurs enjeux, et certaines avoisiner 100 millions d’euros.