Nous vous présentions en avant-première la semaine dernière l’ouverture du premier food truck gastronomique de Marseille, avec Alexandre Mazzia, chef deux étoiles, aux manettes. Une bouffée d’oxygène dans le contexte sanitaire actuel. Sauf que, quelques jours plus tard, le chef décide d’arrêter cette activité, la Ville de Marseille restant dans le flou quant aux résultats d’appel d’offres.

La nouvelle fait beaucoup de bruit sur les réseaux sociaux : à peine ouvert, Michel, le food truck gastronomique d’Alexandre Mazzia installé dans le 8e arrondissement de Marseille, est déjà contraint de fermer ses portes, en attendant de recevoir une nouvelle autorisation d’occupation de l’espace public.

La nouvelle majorité a en effet remis en jeu un appel d’offres, dont la première version lancée par l’ancienne majorité municipalité, avait donné un accord d’exploitation au chef, à l’angle de l’avenue Paradis – Prado 2. La date d’échéance des réponses à candidature était le 20 août. Depuis, toujours aucun résultat n’a été délivré. « C’est un projet qui a été validé il y a plus de six mois, nous rappelle le chef. On me dit que c’est ok, donc on a validé l’achat du food truck, on a engagé deux personnes supplémentaires ; Tout cela représente 100 000 euros d’investissement. Et, finalement, tout est remis en jeu ».

Réouverture du restaurant, fermeture du camion

Et l’histoire ne s’arrête pas là puisque, lorsqu’il appelle la mairie pour avoir des informations sur ce qu’il en est, « On me répond systématiquement « On ne sait pas ce qu’il va se passer ». On ouvre un deuxième appel d’offres et on ne sait pas ce qu’il se passe ? Donc qu’est-ce qu’on fait ? » La réponse est dans l’action ; Alexandre Mazzia et son équipe occupaient depuis le 1er octobre un espace devant le restaurant AM. Une place stratégique pour Michel, le camion, où déjà des files d’attente se pressaient pour récupérer des paniers repas gastronomiques à des prix imbattables.

La situation est floue. Suite à la période de confinement, la réouverture des restaurants est finalement actée. Une décision préfectorale qui a décidé le chef aux deux étoiles de suspendre l’activité de son camion. « Je tiens à dire que c’est suite à la réouverture de AM, jeudi soir, que j’ai décidé d’arrêter Michel, personne ne m’y a contraint, souligne Alexandre Mazzia, qui tient à remettre les choses à leur place. Je l’ai fait pour la simple et bonne raison qu’on pourrait un jour me reprocher d’avoir continué cette activité sans que ce soit officiel. Je préfère être dans les clousLundi dernier j’ai été reçu en Mairie. L’intérêt de notre food truck demeure. Une nouvelle cartographie d’emplacement se met en place avec de nombreux projets culturels et sociaux pour la ville. Malheureusement, aucune visibilité temporaire ». 

Des réactions diverses

Suite à cette décision, de nombreux internautes se sont mobilisés pour faire savoir leur mécontentement, en pleine crise économique et sanitaire.

L’adjoint au maire en charge de la sécurité, Yannick Ohannessian, est revenu hier sur la position de la Ville de Marseille dans un échange de tweets. « Nous sommes heureux et soucieux qu’un talent tel celui d’AM puisse s’exprimer pour le plus grand bonheur des Marseillais. En revanche l’occupation de l’espace public répond à des règles qui désormais sont appliquées à tous de la même façon. La Ville de Marseille respecte désormais la procédure de mise en concurrence pour l’attribution de cet emplacement public. Je ne sais pas quelles ont été ses discussions avec l’ancienne majorité, mais les passe-droits ne doivent plus prévaloir dans cette ville ».

Une réaction pour laquelle Alexandre Mazzia ne se sent pas visé. « Ils peuvent penser ce qu’ils veulent, mon établissement est là où il en est car nous avons travaillé en ce sens, en bonne conscience et dans les règles. J’ai 21 salariés et tous sont clairs. Je n’ai sollicité personne, j’ai déposé mon dossier comme un grand, et l’ai redéposé à l’appel d’offres. Je n’ai pas eu de représentant pour avoir de l’indulgence. Ces propos-là ne me concernent pas ».

Quelle suite pour Michel ?

Ce mercredi, le chef sera de nouveau reçu par la Mairie. « Je ne sais pas ce qu’il va se passer, mais j’aimerais juste avoir une réponse ; Ce n’est pas grave si on me dit qu’il n’y aura finalement pas de place pour mon food truck, mais je pourrai au moins prendre mes dispositions, il faut simplement que tout cela soit clair pour tout le monde. Je suis quelqu’un de fidèle, nous confie-t-il, on peut être en désaccord mais il faut quand même m’accorder une oreille, je ferai ce qu’il faut en conséquence. Le but premier est de créer du lien entre les personnes, en faisant travailler des producteurs notamment, et de permettre à tous de goûter de bons produits. Ce n’est pas de créer la polémique ».

Avant de conclure : « Il est vrai que de nombreuses communes et villes m’ont contacté pour le food truck sans oublier de nombreuses entreprises afin de l’exploiter sur leurs domaines privés. Il est important d’être droit dans ses bottes, comme le disait mon grand père Michel… Et il finirait par une phrase importante : « La parole vaut l’homme ou l’homme ne vaut rien » ».


A (re)lire : notre reportage le jour de l’ouverture

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