À l’heure où s’amorce la réforme de la Métropole Aix-Marseille Provence, l’UPE13 a fait part de sa volonté de voir se construire une « métropole d’autoroutes » et non une « métropole de rond-points ». Explications.

« Je l’affirme nous ne voulons pas d’une métropole de projets. Nous voulons la métropole d’un projet, commun, territorial, solidaire, unique et fort ». Le message est clair. Il a été lancé à l’occasion du Forum des Entrepreneurs de l’UPE13, ce vendredi 4 septembre, devant un parterre de personnalités politiques et d’acteurs économiques du territoire local et national.

À l’occasion de son discours, en préambule de l’intervention de Nicolas Sarkozy, le président de l’union patronale, Philippe Korcia, est revenu sur l’avenir de la Métropole Aix-Marseille Provence, et son importance pour le monde de l’entreprise. « La Métropole doit se rappeler que l’entreprise est au centre de ce territoire. Avons-nous encore les moyens dans ce contexte d’assumer un nouveau retard de développement ? Allons-nous continuer à payer longtemps l’erreur historique de 1968 de Gaston Defferre qui n’a pas souhaité mettre en place le début d’une métropole ? »

« Ce territoire a besoin d’unité »

Des mots qui font écho à ceux prononcés quelques jours auparavant. Philippe Korcia nous confiait vouloir une « métropole qui décide » et investie dans la réalisation « de projets structurants ». 

S’il n’est pas opposé au fait de rendre « la compétence aux maires pour certaines choses », il estime qu’il est important de ne pas « réduire le poids de la métropole, en redonnant le pouvoir aux communes. C’est quand même une collectivité importante. Bien sûr que le maire est important aussi, mais les projets structurants le sont tout autant pour tout le territoire. Je pense à la mobilité par exemple, poursuit-il. Les maires ont leurs objectifs, mais le monde économique a le sien : c’est de réussir ».

« Ce territoire a besoin d’unité », a ainsi insisté Philippe Korcia, à la tribune. « Ce territoire a besoin d’un pacte de confiance. Le tout est de trouver le talent de chacun, car c’est sur le talent que repose la crédibilité. Le nôtre, en tant que chefs d’entreprise, c’est de prendre des risques, d’investir, c’est de créer de la valeur, de l’emploi, de la richesse. Nos talents à l’UPE13 et au Medef Paca c’est de militer pour la défense de nos valeurs, d’agir au plus proche de la réalité, grâce à l’action de nos mandataires, de représenter nos intérêts devant les pouvoirs publics. La réussite dépend de notre capacité à travailler et à construire ensemble ».

L’art de l’équilibre

Après sa réélection, le 9 juillet dernier, Martine Vassal promettait une profonde réforme de l’institution, en collaboration avec les territoires. « C’est pour moi, et c’est pour nous, de notre devoir de nous engager collectivement dans un mouvement de refondation ». Dans ce contexte, « la métropole de projets », est devenue un leitmotiv à droite comme à gauche, le Printemps Marseillais défendant également une « métropole des grands projets ».


, Le monde de l’entreprise s’interroge sur la métropole « de projets », Made in Marseille
[À lire] La méthode de Sophie Joissains pour réformer la Métropole Aix-Marseille-Provence

Pour voir émerger une « métropole d’autoroutes » et non une « métropole de rond-points », selon les termes de Philippe Korcia, c’est un juste équilibre que devra trouver la présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence, mais surtout sa vice-présidente Sophie Joissains, en charge de la réforme, pour composer avec les attentes des maires et celles du monde économique.

« L’important, c’est l’efficacité du dispositif »

Pour Martine Vassal, la dialectique n’a pas d’importance : « qu’on mette un « s » ou non à projets » n’est pas ce qui compte. « L’important, c’est l’efficacité du dispositif. Aujourd’hui, la Métropole telle qu’elle a été conçue ne donne pas satisfaction, il faut changer les choses. Une métropole est un outil structurant, un outil d’aménagement, un outil qui doit s’occuper de problématiques transversales, elle ne doit pas s’occuper du potelet devant votre garage, ou du nombre de cantonniers qui doivent balayer à l’angle d’une rue dans une commune», nous confiait Martine Vassal, à l’occasion du Forum des Entrepreneurs, sereine, quant à la construction d’une Métropole à la hauteur des ambitions du territoire.

« Beaucoup de chefs d’entreprises ont participé à l’élaboration de mon programme métropolitain et nous étions tout à fait en phase sur la destination d’une institution comme la Métropole », qui traîne toutefois une problématique financière, « qui doit aussi se résoudre. Je pense qu’il faut plus de visibilité. Je suis intimement persuadée qu’on arrivera à s’entendre avec l’ensemble du monde économique », assure-t-elle.

Les concertations avec les acteurs du monde économique devraient débuter prochainement. « On espère qu’on va être écouté, affirme Philippe Korcia. On va, en tout cas, donner notre point de vue ».

Bouton retour en haut de la page