À la veille de la présentation du plan de relance par le Premier Ministre, le président de l’UPE13, Philippe Korcia, revient sur ses attentes pour le monde économique, qui fera sa rentrée ce vendredi à l’occasion du Forum des entrepreneurs, au cinéma La Joliette, à Marseille.

À contexte sanitaire exceptionnel, « événement exceptionnel ». Philippe Korcia ne lésine pas sur les mots. À plusieurs reprises, suivant l’évolution de l’épidémie de la Covid-19, le président de l’UPE13 s’est interrogé sur le fait d’annuler le forum des entrepreneurs, dont la 20e édition doit se tenir ce vendredi, au cinéma La Joliette. Face à l’enjeu, « dans un début de saison compliqué, une crise économique fracassante », il s’est fait un devoir de redonner « de la force, de la confiance et de l’envie aux entrepreneurs » du territoire.

Sous haute surveillance, avec une « gestion des flux précautionneuse », associée aux protocoles sanitaires définis pour recevoir le public en toute sécurité, le #FDE2020 accueille des personnalités de premier plan, à commencer par Nicolas Sarkozy (notre article).

L’ancien président de la République (UMP) reviendra entre autres sur un comparatif entre la crise financière de 2008, alors qu’il était à l’Elysée et celle de 2020. « On voulait offrir un plateau exceptionnel », réitère le président de l’union patronale, qui entend véhiculer une vague « d’optimisme » malgré le « tsunami économique » qui s’est abattu en début d’année.

« Il sera impossible de rembourser le prêt garanti par l’État »

D’ailleurs, à la veille de la présentation du plan de relance de 100 milliards d’euros sur deux ans, par le Premier ministre, pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire, Philippe Korcia ne cache pas qu’il attend des mesures significatives, et prévient : « on est face à un mur de dettes. Il sera impossible de rembourser le prêt garanti par l’État. Certaines TPE et PME ne pourront pas le faire. Il faut les protéger avant tout pour sauvegarder l’emploi ».

Entre 20 et 25% des entreprises du territoire se retrouvent en grande difficulté et pourraient passer par la case tribunal de commerce pour conciliation, sauvegarde ou liquidation. Selon Philippe Korcia ce pourcentage pourrait être réduit de moitié si l’État décide d’exonérer les entreprises des charges sociales et fiscales, principalement dans les secteurs de catégorie 1 (hôtels et hébergements, restauration, activités touristiques…). Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le report de charges représente pas moins de 1,5 milliard d’euros.

« La préférence régionale »

Si tous les secteurs sont impactés par la crise, en Provence, l’aéronautique, le petit commerce ou encore le tourisme sont plus durement touchés « et il va falloir aider ». Marseille, terre de tourisme d’affaires, a perdu 95% de son chiffre d’affaires en l’absence de séminaires de tout ordre. Philippe Korcia compte sur le « plan de relance volontaire » au sein duquel sera inscrit le maintien du chômage partiel « jusqu’au mois de juin 2021 ». Une bouée de sauvetage pour nombre d’entreprises, qui a permis de faire face et atténuerait des conséquences plus graves.

Dans ce contexte, la politique de sauvegarde peut venir freiner le développement de projets territoriaux, et c’est en ce sens que là encore « le plan de relance est important, souligne le président de l’UPE13. Il faut préserver les entreprises et qu’elles aient la possibilité de continuer à investir pour l’avenir », reprend Philippe Korcia, qui prône à ce titre la « préférence régionale. Je ne veux en aucun cas que les TPE-PME du territoire disparaissent. Au contraire je veux que les grands groupes soient en mesure d’aider les TPE-PME à se développer, à continuer à progresser, à apprendre, à grandir. Il faut que les grandes entreprises tirent vers le haut les petites entreprises ».

C’est d’ailleurs dans ce but qu’un groupe de travail baptisé « Cercle Avenir », en partenariat avec de grands groupes nationaux, fortement implantés en région (EDF, La Poste, Accord, Véolia, AirFrance, BNP, Proman, Total…) a été créé.

D’autre part, un fonds de dotation tourné vers des dépenses d’intérêt général (abondé par les entreprises) devrait également être créé pour aider les entreprises. Il doit permettre de porter des projets innovants, mener à bien certains développements, et notamment financer des opérations liées à la transition environnementale ou la recherche médicale…

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