Le Premier ministre, Edouard Philippe, vient d’apporter les détails du déconfinement qui doit débuter le 11 mai. Qu’est-ce que cela va concrètement changer sur notre quotidien ? Les mesures à retenir.
Pour la santé
Les divers professionnels de santé rouvriront leurs cabinets au public en prenant les précautions nécessaires. Il est vivement recommandé de porter des masques dans les espaces publics. Ainsi, 20 millions de masques grand public seront disponibles dans les pharmacies, mairies, supermarchés, buralistes et plateformes de e-commerce.
Concernant la lutte contre l’épidémie, une campagne de tests massive (700 000 tests virologiques par semaine) sera mise en place pour les personnes présentant des symptômes. Les personnes testées positives devront s’isoler chez elles ou à l’hôtel, tout comme leurs proches, pour une durée moyenne de 8 à 10 jours. Les tests et masques seront remboursés à 100% par l’assurance maladie.
100 millions de masques seront disponibles pour les soignants, malades et personnes fragiles.
Visites, mesures de sécurité sanitaire, il n’y aura pas d’assouplissement des conditions dans les Ehpad à partir de lundi. 475 millions d’euros vont être débloqués pour accompagner ces établissements. Tous les personnels d’Ehpad percevront une prime pour valoriser leur engagement durant la crise. Elle atteindra 1500 euros dans les 33 départements où l’épidémie aura été la plus sévère, et 1 000 euros pour les autres.
Pour les déplacements
Comme détaillé ici, le port du masque sera obligatoire dans les transports en commun tout comme dans les taxis. Les gestes barrières devront être respectés.
« Dès le 11 mai, l’offre de transport de proximité, c’est-à-dire les métros, les bus et les TER, augmentera nettement avec un minimum de 50 % des capacités habituelles et un objectif d’offre normale d’ici début juin », a expliqué Elisabeth Borne, ministre des Transports.
Les transports interrégionaux resteront réduits (SNCF à 30% dès lundi, au maximum 40% à la fin du mois). Les réservations seront obligatoires avec des modalités adaptées selon le type de train et l’occupation des trains sera plafonnée à 50 % du total des places. Toute infraction sera punie d’une amende de 135€.
Il sera possible de sortir sans attestation pour les déplacements du quotidien, c’est-à-dire dans un rayon de 100 km à vol d’oiseau à partir du domicile. Au-delà, il faudra un motif professionnel ou familial impérieux et la nouvelle attestation de déplacement présentée par le ministre de l’Intérieur, qui sera disponible prochainement. Cette distance n’est pas valable tant que l’on reste dans notre département.
Les frontières restent fermées. Avec les pays européens voisins, le ministre de l’intérieur précise que « certaines dérogations supplémentaires seront rendues possibles » comme celles concernant « la garde, la visite ou la scolarité d’un enfant » ou « un motif économique impérieux » y compris les travailleurs saisonniers agricoles. Les mesures de quatorzaine actuelles, « pour toute personne française ou étrangère entrant en France […] ne seront pas appliquées à l’intérieur de l’espace européen », a-t-il ajouté.
Pour le travail
Le télétravail restera la règle pour tous ceux qui le peuvent. Il sera toutefois possible de retourner au bureau avec des aménagements de l’espace de travail, le port du masque et le respect des gestes barrières. Autrement, il est préférable d’appliquer des horaires décalés au sein des équipes.
Pour les commerces
Tandis que les bars, cafés, restaurants resteront fermés, la plupart des commerces pourront rouvrir. Cette reprise d’activité représente 400 000 entreprises et 870 000 emplois en France.
Cependant, les départements verts qui le resteront les trois prochaines semaines pourront rouvrir les bars, cafés et restaurants début juin. Les différentes mesures de précaution devront une nouvelle fois être respectées. Le port du masque sera fortement conseillé aux clients comme au personnel.
Les marchés pourront réouvrir dès lundi sur autorisation des mairies. La Ville de Marseille, en accord avec la préfecture des Bouches-du-Rhône, a d’ailleurs annoncé la réouverture progressive de ses marchés.
Pour les grands centres-commerciaux (de plus de 40 000 m²) le préfet devra autoriser leur ouverture.
Lieux publics
Certaines activités resteront interdites, comme aller au cinéma, au théâtre, retourner dans les grandes salles de concert, pratiquer les sports collectifs.
Les rassemblements seront limités à 10 personnes maximum, dans le respect des règles de distanciation physique. À compter du 2 juin, une nouvelle phase sera examinée, « mais en tout état de cause d’ici le mois de septembre, aucun événement regroupant plus de 5 000 participants ne pourra être organisé ».
Les parcs, les jardins publics, les petits musées ou les plus petits lieux culturels comme les médiathèques seront accessibles dans les départements classés « verts ». Là encore, les communes en relation avec les préfectures sont les seules en mesure d’autoriser leur ouverture.
A Marseille, un plan de réouverture progressive est en cours de préparation et les musées seront gratuits jusqu’à la fin de l’année.
Les plages pourraient rouvrir sous la demande des maires auprès des préfets.
Lieux de cultes
Les lieux de culte, même si majoritairement encore ouverts, n’ont pas le droit d’organiser de cérémonie avant la fin du mois. Les cérémonies funéraires, elles, ne pourront toujours pas se faire à plus de 20 personnes.
La vie scolaire
Pour les écoles, la limite est de 15 élèves par classe. Les maternelles et écoles primaires ouvriront sur la base du volontariat. Une pré-rentrée sera organisée le 11 mai (et le 12 mai selon les établissements).
Dans les départements « verts » les collèges pourront commencer à fonctionner à partir du 18 mai. Les masques seront obligatoires. Cependant, les lycées devront attendre fin mai pour une réponse alors que les établissements d’études supérieures resteront fermés jusqu’en septembre.
87 à 90 % des écoles sont prêtes à rouvrir la semaine prochaine. Les enfants en situation de handicap, de personnels soignants et enfants en voie de décrochage (estimés à 4%), sont prioritaires. 1 million d’élèves retourneront à l’école au niveau national.
Les crèches rouvriront sous certaines conditions. Il ne pourra pas y avoir plus de 10 enfants dans un même groupe. De plus, les enfants des personnels soignants seront prioritaires.
A la date du 11 mai, il y aura aussi la possibilité pour les centres de formation d’apprentis, les centres de formation continue, de rouvrir progressivement. « Ils seront capables, dès lundi, d’accueillir leurs équipes, puis les apprentis et les stagiaires en formation continue, qu’ils soient salariés, indépendants ou demandeurs d’emploi », a indiqué le Premier ministre.
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