La Métropole Aix-Marseille-Provence dévoile un « Plan vélo d’urgence » en vue du déconfinement à Marseille. Des voies automobiles seront notamment supprimées au profit de pistes cyclables. À découvrir en avant-première sur made in marseille.
Respect de la distanciation physique, rapidité, fluidité… En vue du déconfinement, le vélo s’impose comme le moyen de transport le plus sûr face à l’épidémie de Covid-19. En début de semaine, nous vous présentions en exclusivité le projet d’aménagement d’urgence d’un vaste réseau de pistes cyclables proposé par des associations.
La Métropole Aix-Marseille-Provence a pris note de ces propositions et travaillé « main dans la main » avec les associations. Si ce « Plan vélo d’urgence » n’est pas encore totalement bouclé, la collectivité dévoile des premiers éléments en avant-première sur made in marseille.
Les voitures laissent la place au vélos
Ce projet, qui doit permettre une utilisation massive du vélo à Marseille à partir du 11 mai, est un défi en termes de délais d’aménagements. « J’ai demandé aux services de créer des solutions innovantes avec les associations, et nous avons mis un cabinet d’études sur le projet », nous explique Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence. « Nous nous concentrons sur des aménagements légers et réversibles, pour créer des itinéraires cyclables continus ».
Une solution rapide à mettre en oeuvre sera privilégiée : transformer des voies de circulation automobile en pistes cyclables. Elle variera selon la configuration des axes concernés. Des voies de circulation ou des voies de stationnement seront réquisitionnées. Elles permettront la création de pistes cyclables temporaires sécurisées. Celles-ci devraient être délimitées par des plots et marquées au sol.
Une piste cyclable continue de Castellane à Luminy
Si le plan « affiné » sera présenté la semaine prochaine, les services de la Métropole nous ont dévoilé quelques éléments. Sur l’avenue du Prado, de Castellane jusqu’aux plages, une piste cyclable continue devrait être créée sur une voie automobile. Large et sécurisée, elle offrira une meilleure circulation que les pistes cyclables déjà existantes sur le trottoirs.
Sur le même principe, une piste cyclable devrait relier le rond-pont du Prado à Luminy. Elle grignotera également une voie de circulation sur route. La piste cyclable existante sera libérée au profit des piétons.
Création de zones de rencontre et partage des voies de bus
D’autres pistes sont étudiées pour créer de grands axes continus de circulation cycliste dans la ville. Certains couloirs de bus seront partagés avec les vélos « lorsque leur largeur le permet ».
Des « zones de rencontres » seront créées dans le centre-ville, les noyaux villageois et aux abords des écoles. Ces espaces partagés où la vitesse est limitée à 20km/h « donnent la priorité aux vélos et aux piétons ». D’autres voies seront également limitées à 30 km/h.
Par ailleurs, des aménagements seront réalisés pour développer l’offre de stationnement vélo « à proximité des pôles d’échanges, dans les zones d’emploi, de commerce et d’études ».
Des aides pour la réparation et l’acquisition de vélos
L’usage du vélo s’est imposé comme une priorité nationale comme moyen de transport lors du déconfinement. Le gouvernement débloque une enveloppe de 20 millions d’euros dans ce sens. Tous les français peuvent bénéficier d’un chèque de 50 euros pour remettre en état leur vieux vélo. Dans ce sens, la métropole s’engage à « promouvoir l’action et les initiatives des associations, notamment en faveur de la réparation et de l’entretien des bicyclettes ».
Le Département des Bouches-du-Rhône, quant à lui, s’est engagé à prolonger sa prime de 400 € pour l’acquisition d’un vélo à assistance électrique.
Un « coup de boost » pour le Plan vélo métropolitain ?
Jusqu’à présent à la traîne, la crise sanitaire aura-t-elle un effet accélérateur pour le développement des mobilités douces sur le territoire ? La présidente de la Métropole ne s’en cache pas : « On n’est pas en avance. Il faut tirer des changements de comportement de cette crise, qui peut être un véritable coup de boost pour le Plan vélo, avec une vision durable ».
Mais ce Plan vélo d’urgence dédié au déconfinement est en grande partie « réversible », et donc provisoire. Pourtant, la Métropole espère qu’il agira comme accélérateur de son Plan vélo qui vise le déploiement de 250 kilomètres de pistes cyclables d’ici 2024.
Pour cela, elle mise d’abord sur une prise de conscience, espérant que les usagers plébiscitent le vélo lors du déconfinement. Ce changement de comportement pourrait s’ancrer durablement et favoriser le développement des mobilités douces.
D’autre part, les aménagements cyclables temporaires s’inscrivent en grande partie sur le tracé du Plan vélo. Certains d’entre-eux pourraient donc être préservés sur le long-terme.