Le vélo se présente comme un mode de déplacement idéal pour respecter les distanciations sociales lors du déconfinement. Certaines villes ont déjà « grignoté » sur les voies de circulation pour développer plus de pistes cyclables. Ce projet est à l’étude à Marseille.

Les Marseillais sont de plus en plus nombreux à mettre le nez dehors ces derniers temps. L’effet des annonces, des cas positifs en baisse, des beaux jours ? Quoi qu’il en soit, le coronavirus circule toujours. Et alors que le déconfinement se profile, la distanciation sociale en ville devient une question brûlante. Le respect des distances entre les personnes semble difficile dans les transports en commun, tout comme dans l’espace public selon certains.

« À Marseille plus qu’ailleurs, la distanciation sociale est difficile », affirme Cyril Pimentel du collectif Vélos en ville. « Car il y a très peu de place pour les piétons, les trottoirs sont très étroits, quand ils ne sont pas jonchés de voitures. Les gens marchent les uns sur les autres ». Pour les défenseurs du vélo, la solution à l’équation est toute trouvée.

Le vélo, moyen de transport idéal du déconfinement ?

« Les cyclistes ne sont jamais côte-à-côte ou à moins d’un mètre », estime Émilien Schultz, également membre de Vélos en ville. « C’est un mode de déplacement rapide et efficace en ville, où 75 % des déplacements effectués en voiture font moins de 5 km, et un tiers font moins de 1 km ! ».

Un avis partagé dans certaines métropoles qui ont déjà grignoté sur les voies automobiles et de stationnement pour faire place aux deux-roues. À Montpellier, 15 kilomètres de pistes cyclables temporaires ont déjà été créées. Paris a eu la même démarche. Nantes, Lille, Lyon, Bordeaux, Toulouse ou encore Dijon leur emboîtent le pas.

« Ça commence à bouger ici aussi, même si on part de beaucoup plus loin », explique Cyril Pimentel. « Sur demande de la Métropole Aix-Marseille-Provence, nous avons soumis une proposition d’aménagement de la voirie pour permettre au plus grand nombre de circuler à vélo ». 

, En vue du déconfinement, un projet de pistes cyclables temporaires à Marseille, Made in Marseille

« Préfigurer les grands axes du Plan Vélo métropolitain »

Un document co-construit avec le Rassemblement d’associations pour les modes de déplacements alternatifs dans la Métropole Aix-Marseille-Provence (RAMDAM), a été remis à la collectivité. Il comporte un peu moins d’une dizaine de propositions concrètes pour « permettre rapidement une circulation fluide et sécurisée » des cyclistes.

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© Cerema

Point phare du projet : la transformation de voies de circulation automobile en pistes cyclables délimitées par des plots et marquées au sol. Un aménagement « techniquement simple » et réalisable rapidement selon les associations. Les grands axes de circulations en 2 x 2 voies, ou 2 x 3 voies offriraient une à deux voies aux cyclistes. Certaines voies à double-sens pourraient également être réduites à sens unique, lorsque des itinéraires bis le permettent, comme le haut de la Canebière.

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© Cerema

Boulevard des Dames, Baille, Rabatau, National, Capitaine Gèze… Ce projet ne manque pas d’ambition. Il entend « préfigurer les grands axes du Plan Vélo métropolitain » en convertissant ainsi en pistes cyclables les grands itinéraires desservant Marseille.

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Avec sa méthode, le collectif entend reprendre le tracé du Plan Vélo métropolitain

Déconfinement : l’occasion pour le vélo de passer à la vitesse supérieure

D’autres propositions sont préconisées par ce projet pour favoriser l’adoption du vélo lors du déconfinement : la réduction de la vitesse à 30 km/h, des restrictions plus fortes pour les voitures, mais aussi des aides à l’acquisition et l’entretien des deux-roues.

Alors que la Métropole étudie toutes ces propositions « avec attention » et devrait communiquer des mesures en fin de semaine, les défenseurs des déplacements doux voient dans cette crise l’occasion de faire un grand pas dans cette direction.

« Ces dernières semaines, la majorité des habitants des grandes métropoles ont constaté qu’une ville est plus agréable quand elle est calme », affirme Émilien Schultz, membre du collectif Vélos en ville. « Moins de pression, moins de stress, moins de bruit, plus de fluidité. C’est l’occasion de réinventer les déplacements ».

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Le local de Vélos en ville, rue Moustier dans le quartier Noailles

Des élus de gauche et LREM ont également saisi l’occasion sur les réseaux sociaux et dans des tribunes pour encourager les collectivités à profiter de la crise pour redonner une plus grande place aux déplacement doux.

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