Micro-forêts, jeux d’eau, aires de jeux ombragés… Le mouvement Debout Marseille ! porté par Sébastien Barles (EELV) entend redonner de l’oxygène à la cité phocéenne, en faisant du centre-ville le poumon vert de Marseille.

« L’écologie est la force propulsive pour transformer notre ville ». La liste Debout Marseille ! rassemblement écologiste et citoyen poursuit sa campagne, portée par la volonté de faire de Marseille « un phare dans la transition écologique ». C’est pourquoi, l’équipe menée par Sébastien Barles a décidé de mettre dans le débat public plusieurs propositions pour le centre-ville, basées sur une triple ambition : permettre aux Marseillais de mieux respirer, notamment les plus jeunes ; répondre à l’urgence sanitaire et retisser le lien entre la ville et la nature pour sensibiliser les habitants à la biodiversité. « Pour nous, la santé environnementale est une vraie préoccupation », rappelle le tête de liste écologiste, à l’occasion de la présentation du plan de végétalisation de l’hyper-centre marseillais.

Un forêt urbaine de l’église des Réformés au bas de la Canebière

Pour repenser la ville en vert et contre le tout-béton et le tout-voiture, et faire face aux bouleversements climatiques, il mise sur la création de corridors végétaux, de jardins partagés, de rues et places végétalisées, d’espaces de fraîcheur et d’aires de jeux. Pour préparer la ville à affronter des épisodes de fortes canicules ou encore d’inondations, une réflexion a été menée « sur des moyens de faire baisser la température en renouvelant aussi notre rapport au vivant », poursuit Félix Blanc.

« Décrouter », les sols pour permettre leur perméabilité et favoriser l’infiltration des eaux de pluies, apparaît comme l’une des solutions. Elle prend d’ailleurs toute sa dimension, dans le cadre du projet de création d’une forêt urbaine, allant de la cathédrale des Réformés jusqu’en bas de la Canebière.

La place De-Gaulle dédiée à des jeux d’eau

L’idée est de « retrouver une continuité végétale », grâce entre autres à des plantations de différentes essences d’arbres, et ce, sur les deux voies de circulation de la Canebière. L’espace verrait également l’installation d’une aire de jeux sur le square Léon-Blum, où devrait voir le jour le futur cinéma Artplexe.

Plus bas, pour apporter un vent de fraîcheur sur la ville, Debout Marseille ! imagine également une installation de jeux d’eau, sur la place du Général-de-Gaulle, qui viendrait terminer cette coulée verte, en s’inspirant du modèle nantais. En plus de la « dimension esthétique, l’espace peut être transformé pour les marchés de Noël, par exemple », reprend Félix Blanc. Une place où d’autres souhaitent voir l’implantation d’une grande halle alimentaire, une Boqueria à la marseillaise.

Les Verts ne s’en cachent pas. Ce projet est une « réaction au projet de piétonnisation de la Canebière de Martine Vassal et ça coûte moins cher » assurent-ils. Un projet à 20 millions d’euros [contre 60 millions, ndlr] qui prend en compte trois autres orientations, qui intègrent de manière plus discrète des solutions pour faire baisser la température.

Deux micro-forêts à la place des parkings de la place Providence

Ainsi, face au Conservatoire, sur la place Carli, qui donne à voir, « l’une des plus belles façades du centre-ville », l’équipe souhaite mettre en place une succession de zones minérales et végétales avec une autre gestion.

Rayé de la carte aussi le parking de la place Providence, pour créer une aire de jeux ombragées, pour permettre aux plus jeunes « de reprendre toute leur place en ville » et planter deux micro-forêts. Pour cela, Debout Marseille ! se base sur la méthode Miyawaki. Elle consiste en une réparation du sol, une sélection d’une grande diversité d’arbustes locaux, et des plantation très denses (3 pieds/m2), paillage, arrosage pendant deux à trois ans, et préconise une non-accessibilité totale pendant plusieurs années avant une éventuelle ouverture au public. 

« Dans les sols, existe tout un système vivant, souvent microscopique. C’est lui qui nourrit et rafraîchit le sol, explique le paysagiste Jérôme Mazas. On gère souvent les forêts de manière systématique : on plante ce qui pousse le plus vite et on coupe au bout de 30 ans, on fait des allumettes et on replante. Ça appauvrit les sols, ça réchauffe… d’ailleurs il y a 4° d’écart entre le sol d’une forêt d’épicéas par rapport à une forêt de feuillus. Et s’il y a de l’humus, on gagne encore plus en fraîcheur », poursuit-il.

Du vert contre la pollution atmosphérique

Idem, sur la place Saint-Victor qui verrait, quant à elle, la création d’un parc « pour faire de ce magnifique belvédère un espace partagé agréable ». « Ce n’est pas facile en ville, mais on sait faire quand même des systèmes poreux, reprend Jérôme Mazas. Il est tout à fait possible de travailler sur de la « trame brune », la trame que l’on ne voit pas, c’est-à-dire que l’on crée des fosses géantes constituées d’un sol terre-pierre qui permet de supporter la structure, le passage des bus, des voitures…et permet d’agir sur la désimperméabilisation des sols. Par ailleurs, les feuilles des arbres captent, pour une partie les micros-poussières et particules diesel ».

Parallèlement, Debout Marseille ! veut redéployer, mais surtout mieux former des éco-gardes avec pour mission de sensibiliser les publics à la « fragilité du vivant ». En somme mettre des jardiniers en ville !

Un centaine de nouveaux parcs publics en moins de 10 ans

Ces grands projets de végétalisation s’inscrivent dans un contexte de conciliation entre les exigences liées aux bouleversements climatiques, les exigences d’une ville soutenable, mais aussi les modes de vie des habitants. « Justement pour nous, dans une ville fracturée, inégalitaire, où il n’y a pas d’équité face aux services publics nous prônons la logique de la ville du quart d’heure », explique Sébastien Barles.

Le projet est fondé sur le fait que tout citoyen doit pouvoir accéder à « ses besoins premiers » : travailler, se déplacer, se nourrir, se divertir, faire du sport, accéder aux soins, à la nature et aux biens communs, à moins d’un quart d’heure de chez lui. « Cela nécessite un grand plan de création d’équipements sportifs, collectifs, culturels… mais aussi des jardins publics pour tous ». 

A ce titre, les Verts envisagent de créer une centaine de nouveaux parcs publics dans la cité phocéenne, en 10 ans, et que chaque habitant puisse y accéder près de chez lui en moins de dix minutes.

Bouton retour en haut de la page