Candidats putatifs, prétendants officiels ou mouvement d’un nouveau genre, de gauche à droite, ils planchent pour construire le meilleur projet pour gagner en 2020. Où en sont-ils ? C’est notre série consacrée à #Marseille2020.
À gauche, le mouvement unitaire se structure
Mad Mars travaille sur son « meccano »
Entre deux mots croisés, Olivia Fortin ne s’est pas croisée les bras cet été. Sur sa lancée, le Collectif Mad Mars a continué son travail collaboratif pour créer une alternative en 2020. « C’est l’effervescence, c’est la folie », confie la porte-parole du collectif. Leur mois de juillet a été marqué par « la concrétisation » d’un « mouvement unitaire pour les municipales de 2020 » lancé avec les « forces politiques, sociales, associatives, syndicales et économiques » autour de valeurs communes comme la « transparence, la solidarité, l’écologie, l’humanité et la justice ».
Un appel sous forme d’une tribune parue dans Libération, signée par des représentants des forces politiques de gauche (Verts, PS, Générations, Place Publique…), suivi de 600 autres signataires marseillais-es. « Nous avons une opportunité forte pour monter une candidature. Depuis ce moment-là, on pose les bases, on discute avec toutes les parties prenantes pour être pertinent sur notre démarche. C’est un petit laboratoire, car c’est inédit ce qui se met en place et les discussions sont très constructives. Il n’y a rien de mieux que de travailler ensemble pour se connaître », ajoute Olivia Fortin, enthousiaste.
Création d’un Parlement pour les prises de décisions au sein du mouvement
Pour trouver son « meccano » le mouvement inédit a mis en place un Parlement, composé de 34 personnes, 50% de représentants politiques et l’autre moitié de personnes non-encartées, pour coller au besoin de représentativité. On y retrouve le socialiste Benoît Payan, le communiste Jean-Marc Coppola, l’insoumise Sophie Camard ou encore Michèle Rubirola pour EELV.
Il s’agit d’un lieu d’échanges et de prises de décisions « de manière ouverte ». Une façon de trouver le mode d’organisation. Parallèlement, des groupes de travail ont été mis en place sur différents sujets : vision, organisation internet, communication… chaque décision actée à l’occasion de ces réunions, remonte ensuite au sein du Parlement pour être étudiée et entérinée.
C’est aussi l’occasion de faire émerger de nouveaux talents et in fine, une candidature. « C’est l’espoir qui anime tout cette dynamique, dans un climat de bienveillance, constructif et efficace. La complémentarité des forces présentes, avec chacun son parcours, c’est encore plus positif que ce que j’espérais ». Mad Mars est plus que jamais dans les starting-blocks.
Pour le parti communiste « il faut jouer la gagne »
Le parti communiste s’inscrit pleinement dans la dynamique de Mad Mars, tout en conservant son propre agenda politique. Il a été marqué par sa rentrée le 5 septembre, et ses Universités d’été, qui ont eu lieu pour la première fois dans les Bouches-du-Rhône. Plus d’un millier de personnes de tous milieux se sont réunies sur trois jours, à Aix-en-Provence. Une manière de démontrer que cette ville réputée abriter des organisations proches de l’extrême droite n’était pas le territoire du département abandonné par les communistes.
« Avant nos différences auraient pu être des marqueurs de rupture, aujourd’hui, on en fait une force. »
Plus de 60 sujets d’actualité ont été discutés, et parmi eux le thème « quelle gauche reconstruire ? » a permis d’aborder la situation bucco-rhodanienne, et les élections municipales marseillaises. « Le but ce n’est pas juste de compter, il faut jouer la gagne », déclare Jérémy Bacchi, secrétaire du PC13. « Que la droite soit battue, ce sera déjà une victoire, mais il ne faut pas à la place une pâle copie de la politique de ces 25 dernières années avec LREM ».
Dans le processus unitaire mis en œuvre, il insiste sur le fait d’associer le monde du travail et ses représentants. La FSU participe déjà à la démarche, et le PC13 espère que d’autres organisations syndicales sauteront le pas. « Nous avons besoin de trouver notre manière de fonctionner ce n’est pas toujours simple car nous avons des cultures de parti différentes, mais nous avons des convergences sur le contenu. Avant nos différences auraient pu être des marqueurs de rupture, aujourd’hui, on en fait une force. »
Quant à l’incarnation, « il n’y pas la volonté de brûler les étapes, c’est une manière de garantir que le rassemblement ira jusqu’au bout et nous sommes dans un état d’esprit plutôt positif », exprime-t-il, confirmant les propos d’Olivia Fortin. « Il faudra aussi réfléchir secteur par secteur à des candidatures qui permettraient de jouer la gagne ».
L’élu socialiste Benoît Payan, mandaté par le PS pour négocier l’union de la gauche participe activement à la création de ce mouvement « inédit ». Dans notre Clap politique ! de rentrée, il est d’ailleurs revenu sur la construction de ce large rassemblement des forces de gauche.
Chez les marcheurs, à chacun son chemin
Saïd Ahamada flèche son poste de première adjointe
Saïd Ahamada, député de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône, candidat à l’investiture LREM, a continué de travailler sur le programme, l’élargissement et la consolidation de l’équipe. « C’est une équipe que l’on doit mettre à la ville, pas une personne. On ne peut plus gérer une ville au XXIe siècle, comme on le faisait il y a 50 ans. » Le staff vient se renforcer avec l’intégration officielle de Brigitte Chabrol, professeure en médecine. Cette fille de sénateur, qui n’a jamais voulu faire de politique, s’est engagée dès les législatives aux côtés de Saïd Ahamada.
Ce dernier voit en elle sa future première adjointe. Pour ce poste, il souhaitait une personnalité qui incarne l’écologie, « mais celle du quotidien, concrète, pas la défense des petits oiseaux. Une personne dans le domaine de la santé, qui sache vraiment de quoi elle parle ».
Le travail s’est aussi intensifié sur les axes programmatiques : les centralités, les industries écologiques pour la santé et l’emploi… « pour avoir un projet solide et disruptif à proposer au mouvement et aux Marseillais. Parce que nous avons en 2020 une chance historique pour créer la rupture », explique le candidat. Sa rentrée politique, début septembre, a été marquée par une rencontre avec des Marseillais-es qui souhaitaient découvrir l’homme. Plus de 500 personnes se sont inscrites à ce rendez-vous, à l’occasion duquel a été dévoilé le slogan de campagne : « Saïd Ahamada, une chance pour Marseille ».
Yvon Berland prône une « renaissance pour Marseille »
Du côté de la « team » Yvon Berland, également candidat à l’investiture lREM, les membres se sont retroussés les manches pour renforcer les axes phares du projet. Après huit années passées à la tête d’Aix-Marseille Université, le professeur Berland a quitté ses fonctions de président, le 31 août, pour s’investir pleinement dans la campagne. Présent à l’occasion des Universités d’été, son retour a été rythmé par une réunion de rentrée avec son équipe, mardi 10 septembre, à La Coque.
Plus de 150 ont répondu à l’appel « pour co-construire ensemble un projet », dont les grandes orientations ont été présentées. Yvon Berland accélère désormais le rassemblement en invitant toutes les forces « qui veulent donner un nouvel élan à cette ville en mars 2020 à le rejoindre ». Il en appelle non seulement aux marcheurs, « socle indispensable à sa candidature », mais aussi aux partis partenaires de la majorité présidentielle « sans oublier la société civile. »
Pour permettre ce large rassemblement, Yvon Berland a joint à son appel « un texte fondateur », qui s’intitule « Marseille, un enjeu national ». Le candidat dresse un état des lieux des atouts et des faiblesses de Marseille et dit son engagement : « À la veille d’un grand tournant pour Marseille, et dans l’esprit de la politique conduite par le président de la République, je serai heureux de me consacrer à ma ville, autour d’une équipe diverse, jeune et qualifiée, pour engager ce vaste chantier». Un texte qui pourra s’enrichir au gré de la campagne des contributions de toutes celles et ceux qui s’engageront à ses côtés.
Les Républicains avancent divisés
Bruno Gilles plus que jamais dans la course
Parti très tôt dans la campagne, Bruno Gilles s’est accordé une petite pause estivale, avant de retrouver son équipe fin août pour apporter les dernières corrections à son feuillet de quatre pages distribué dans tous les arrondissements de Marseille : la contribution des experts avec lesquels il travaille et la concertation avec les Marseillais(es) lui ont permis de venir enrichir plusieurs axes de son programme sur l’éducation, la sécurité, l’environnement… « Nous avons déjà eu une année, presque, pour consulter, concerter, mais aussi déjouer les pronostics. Car nous sommes encore là, on a bien avancé et cela nous a permis de marquer quelques points ».
Porté par le slogan, « Marseille va plus loin », Bruno Gilles est dans la phase de réflexion pour positionner « distinctement » les candidats dans les secteurs. « Si on attend les calendrier des uns et des autres, on ne fait plus rien ». Parallèlement, le sénateur a débuté les apéritifs à domicile pour aller à la rencontre des Marseillais(es), les visites de quartiers, d’associations, aux événements… Il occupe le terrain. « Je ne rate rien, je vais partout ! »
Il s’est également entouré d’une figure sportive, en la personne de Jackson Richardson. L’ancienne star du handball, porte-drapeau aux JO de Barcelone en 2004, et Marseillais d’adoption, est candidat aux côtés de Bruno Gilles, pour l’épauler en vue des Jeux de 2024 à Marseille.
Journée de travail avec mon ami Jackson Richardson pour préparer les Jeux Olympiques de 2024 à #Marseille.
Vous le savez, Jackson, en plus d’être l’un des plus grands palmarès du sport français, fut le Porte-Drapeau de la délégation française aux JO de 2004. pic.twitter.com/6L7gxXrkoC— Bruno Gilles (@brunogilles13) September 10, 2019
Après la déclaration de candidature de Martine Vassal, à la mairie de Marseille, le sénateur se dit encore « plus déterminé que jamais ».
Martine Vassal et sa « volonté pour Marseille »
Martine Vassal qui a officiellement annoncé sa candidature vendredi 13 a livré les conclusions de la concertation citoyenne menée dans le cadre de Marseille Métropole Audacieuse. « Un laboratoire d’idées qui s’érige comme le fondement de la Provence dynamique et attractive que nous souhaitons pour demain.»
Le point de départ de cette consultation a eu lieu le 12 mars dernier, au Fort Ganteaume, où se sont réunis les acteurs de la société civile, experts et personnalités reconnus dans des domaines variés. Ils étaient plus de 300 aux côtés de Martine Vassal, afin de lancer les groupes de réflexion thématiques pour « construire un projet fort, qui soit digne de notre territoire ».
Pendant plus de trois mois (la consultation a pris fin au 31 juillet), les citoyens ont pu, via la plateforme dédiée, ou par courrier, apporter leurs contributions à ce travail de réflexion axé sur des thématiques comme les transports, l’espace public, la sécurité, la culture, l’emploi, la transition écologique, les nouvelles technologies ou l’économie. Un dernier volet qui devait être coordonné par Johan Bencivenga, président de l’Union patronale des Bouches-du-Rhône (UPE13). Il est lui-même en réflexion pour une éventuelle candidature à l’investiture LREM.
La synthèse des travaux a été rendue jeudi 12 septembre, au Cloître des « faiseurs d’avenir » (13e) par les animateurs des différentes commissions : Valérie Fédèle-Cahue, Caroline Batinala, Stéphane Soto, David Galtier, et Robert Fouchet ont remis leurs propositions à Martine Vassal à cette occasion.
Ces conclusions ont permis de mettre en lumière six premiers projets de son programme de campagne (lire ici).