Avant la trêve estivale, Saïd Ahamada dévoile les premiers grands axes du programme qu’il portera s’il décroche l’investiture LREM pour les municipales de 2020. Le député mise sur une grande transition dans différents domaines pour dessiner le Marseille du XXIe siècle.

« Il est temps de passer à autre chose ». Premier candidat à l’investiture LREM en vue des municipales de 2020 à Marseille, Saïd Ahamada a dévoilé les grands axes de son programme de campagne ce 17 juillet 2019. Une date qui marque une nouvelle étape dans sa quête de la mairie, dans la deuxième ville de France. Un timing sciemment choisi pour amener les Marseillaises et les Marseillais « à réfléchir au projet » durant ces vacances estivales, sur la base de ses propositions. « En présentant ma candidature il y a un mois, je pensais qu’il y aurait un peu plus de réactions sur la base programmatique. Ça n’a pas été le cas », regrette-t-il. « On ne parle pas suffisamment de projet. On doit y travailler », martèle-t-il, avec cette « envie de passer à autre chose pour rassembler car c’est un moment historique à plus d’un titre », rappelle le député. « Nous pouvons opérer un vrai rassemblement et offrir un choix aux Marseillais(es). Comment envisagent-ils la ville de demain ? » Lui a une idée précise de ce qu’il désire pour cette ville.

Des centralités pour casser la fracture territoriale

Loin du tumulte de ces dernières semaines, autour d’hypothétiques candidats LREM, il a planché sur le projet aux côtés de la société civile. « Un travail long et minutieux », indique le parlementaire, entouré de quelques-unes de ses têtes pensantes, réunies au Mundart. Frank Rebaudengo est marcheur de la première heure. Ce fonctionnaire territorial soutient Saïd Ahamada parce qu’il « a l’expérience politique et l’expertise en gestion d’une collectivité territoriale », nous confie-t-il.

Rachida Tir, suppléante du candidat lors des élections législatives de 2017, Arthur Leroux, fondateur de la société Enogia, et coordinateur de la campagne des européennes En marche 13, ou encore l’influenceur et blogueur Mathieu Grapeloup, qui anime « Marseille à la loupe » étaient également présents. En se penchant sur les maux de la cité phocéenne, Saïd Ahamada a travaillé sur quatre premiers engagements.

Miser sur les métiers du futur pour enrayer le chômage

Il souhaite créer des centralités qui entraînent une nouvelle dynamique des politiques du logement et de l’emploi, entre autres, en intégrant l’environnement comme « une opportunité et non une contrainte ». En ce sens son programme est résolument tourné vers la transition écologique et le bien-vivre ensemble.

Pour lui, la construction du Marseille du XXIe siècle passe par une « réappropriation de son environnement pour faire de la ville la capitale de la transition écologique », et par la connaissance de son histoire, celle qui fait l’identité marseillaise. « Le Roucas Blanc n’a pas la même histoire que l’Estaque ». Il ne croit pas en un seul centre-ville : « il faut être capable de créer des centralités, et c’est le rôle de la municipalité ».

Ces nouveaux centres permettront, selon lui, de réduire la fracture territoriale et de travailler sur la question de l’habitat et des transports « pour passer d’un déplacement subi à un déplacement choisi ». Ils représentent également un levier pour lutter contre le chômage. Par ailleurs, faire de Marseille, cette capitale de la transition écologique, c’est aussi miser sur les « emplois du futur et créer un vivier d’emplois qui ne sont pas encore exploités aujourd’hui. Il faut faire en sorte de créer cet écosystème », explique-t-il. Il pense ainsi aux métiers de l’industrie, ou encore au rôle que peut jouer le Grand Port Maritime de Marseille dans la création de ces métiers de demain. Et de poursuivre sur l’axe écologique : « La municipalité peut être neutre en émission carbone par exemple ».

Des services publics au service du public

Ce n’est pas la seule évolution qu’il souhaite mettre en oeuvre. La réappropriation des services publics « pour les mettre au service du public », est le dernier volet de ses premières propositions.

Dans cette optique, il souhaite que les « fonctionnaires deviennent des ambassadeurs de leur ville », et qu’ils exercent leur métier « avec fierté ». Pour ce faire, « cela passe par une réorganisation. Pas de chasse aux sorcières, tout le monde a sa place et on mettra justement les bonnes personnes aux bons endroits », dit-il, confiant discuter avec des fonctionnaires mais également avec les syndicats. En plus d’une restructuration, l’objectif est également de permettre aux citoyens de revenir au centre du jeu, pour « co-construire avec les élus, et les fonctionnaires ».

Création d’un conseil économique et social des quartiers marseillais

A l’heure où de nombreux collectifs citoyens souhaitent reprendre la parole et leur destin en main, Saïd Ahamada évoque la mise en place d’une structure de dialogue entre la Ville et les citoyens. Loin des réunions de quartiers, il souhaite la création « d’un conseil économique et social dans les quartiers marseillais ». Une nouvelle instance de débat avec un droit de saisine au conseil municipal, ou encore un budget participatif (4%), « avec ça on peut végétaliser certains endroits et répondre à des besoins précis des habitants », explique le parlementaire, qui étudie actuellement le budget de la Ville de Marseille.

Pas de candidature dissidente

D’un point de vue plus politique, Saïd Ahamada « se refuse à compter les points au sein du mouvement », déclare-t-il, en présence du référent départemental Bertrand Mas-Fraissinet, et d’autres cadres du parti. Sur la question d’un rassemblement avec la droite marseillaise, il réitère : « ce ne sont pas les marcheurs qui parlent de ça. Nous, nous restons cohérents, constants ». Comprendre : une liste autonome au premier tour.


Si le choix de la commission d’investiture ne se portait pas sur lui pour mener la bataille marseillaise, il affirme « qu’il n’y aura pas de candidature dissidente » de sa part. « J’aurais proposé un projet, fait mon job. Je ferais parti de l’aventure ». Son implication sera plus ou moins importante en fonction du projet porté. « Mais je serai là ».

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