Yvon Berland a officialisé sa candidature à l’investiture La République en marche et Modem. A 68 ans, le président d’Aix-Marseille Université affiche ses ambitions et les premiers axes de réflexion de son projet pour Marseille. Son fil rouge : la jeunesse et l’éducation.

Après le député Saïd Ahamada, voilà que le président d’Aix-Marseille Université, Yvon Berland, officialise sa candidature à l’investiture LREM/Modem, pour les municipales de 2020. Son nom qui circulait depuis plusieurs semaines déjà est envisagé par l’Elysée comme une piste sérieuse pour la deuxième ville de France. En mai, il nous confiait vouloir prendre le temps de la réflexion, car « ce n’est pas une décision facile à prendre ». C’est donc « méthodiquement et soigneusement » qu’il a « réfléchi, concerté, discuté, pour savoir ce que représenterait cette charge ».

L’homme de nature plutôt « pragmatique », est également passé par une phase d’introspection pour savoir ce qui le guidait vraiment. « Ce n’est pas mon ego », lâche-t-il dans cette salle du restaurant des Arcenaulx. « C’est pour Marseille ».

La méthode Berland

Le costume de président de l’une des plus grandes universités francophones du monde est devenu « trop petit » à son goût. « Il faut changer. J’ai l’impression de revivre le même moment, quand j’étais doyen de l’école de médecine et qu’on m’a proposé la présidence de l’Université. Je me suis dit « je n’ai qu’une chose à faire : fusionner les trois universités ». Un pari audacieux, qu’il relève et qui vient marquer sa carrière d’une pierre blanche. Désormais, le président d’Amu se dit « prêt » à porter un projet dans cette ville qu’il « aime » et à laquelle il « a consacré beaucoup de lui-même », déclare-t-il. « Je sais fédérer, motiver, je suis passionné, et quand il s’agit de mener un projet, mon engagement est à toute épreuve ».

Ses supporters voient en lui « le capitaine d’une équipe », capable de mener Marseille en « Champions League », grâce à un jeu collectif, basé sur la co-construction. C’est la méthode Berland. « Ma candidature n’est pas celle d’un homme mais celle d’une équipe aux profils multiples qui regorge de talents. J’ai toujours fonctionné comme cela et je continuerai ».

, Yvon Berland se lance dans la course à l’investiture, Made in Marseille

Onze membres de sa « team » étaient d’ailleurs présents pour l’annonce de sa candidature à l’investiture LREM/Modem à la presse, vendredi 19 juillet. Entre lui et eux « ça a tilté immédiatement ». Yanis Roussel, animateur du comité LREM du 6e arrondissement, Najat Akodad, candidate aux élections européennes sur la liste Renaissance, Philippe de Fontaine Vive, directeur général de la compagnie financière Richelieu et fondateur de Massilia Mundi… Ils figurent parmi les signataires du comité de soutien d’Yvon Berland, qui comptent 85 noms pour l’instant, parmi lesquels l’avocate et ancien bâtonnier du barreau de Marseille, Geneviève Maillet, Pascal Chamassian, membre du pôle politique LREM13, qui a d’ailleurs poussé Yvon Berland à briguer le fauteuil de Jean-Claude Gaudin.

Offrir une « renaissance » à Marseille

Le médecin qui a toujours pensé que « les hommes étaient au service d’un projet et pas le contraire », veut offrir une « renaissance à Marseille ». Toute une symbolique pour le président d’Amu qui a œuvré et concrétisé le projet de création d’une université européenne [ Le mois dernier la commission européenne a retenu Aix-Marseille Université (AMU) pour son projet d’Université européenne NDLR]. Une référence aussi à cette liste des européennes où il aurait pu figurer (lire par ailleurs). Yvon Berland souhaite mettre un terme à cette affirmation : « ça ne marche pas, c’est normal, c’est Marseille ».

Pour y parvenir, sa feuille de route a été élaborée de manière à s’attaquer « aux urgences » et « réanimer ce qu’il faut réanimer » : le logement, avec une politique active de détection et de lutte contre l’habitat indigne, la sécurité, avec la chasse aux petites incivilités du quotidien, la propreté pour « qu’on ne considère plus Marseille comme la ville la plus sale de France », ou encore une évolution en matière de gouvernance, en remobilisant les équipes municipales… « Notre tâche est immense mais nous nous inscrivons dans une exigence de vérité, de transparence et de réalisme. Nous ne ferons pas des promesses que nous ne saurions tenir », déclare le candidat. « Et vous verrez nous y arriverons », assure-t-il.

Quatre convictions et une priorité absolue : la jeunesse

Parallèlement à ces chantiers « prioritaires », le projet repose sur quatre convictions fortes qui seront ensuite déclinées en propositions : l’ouverture et l’inclusion, la nature pour faire de Marseille « une ville minérale, organique, revégétalisée… », la diversité et la proximité, « en renforçant les noyaux villageois » et enfin la Méditerranée, pour repositionner Marseille comme le moteur d’un ambitieux projet économique et humain, à la fois européen et méditerranéen, reposant sur les secteurs d’excellence et innovants du numérique.

Au-delà de ces propositions, sa « priorité absolue » reste la jeunesse et l’éducation. Yvon Berland souhaite que dans 6 ans, Marseille soit reconnue comme « capitale européenne de l’innovation pour la jeunesse ».

Pas d’alliance au premier tour

La candidature d’Yvon Berland reste celle d’une personnalité de la société civile. S’il ne sait pas encore dans quel secteur de Marseille il se présentera, le candidat affirme qu’il ne fera pas d’alliance au premier tour avec Les Républicains, précisant toutefois qu’il « ne mettra pas en difficulté la ville face à la menace du Rassemblement national. Ce n’est pas discutable une seconde ». D’un tempérament prudent, il dit ne pas avoir reçu toutes les garanties nécessaires de Paris. « Je n’ai aucune certitude ». Il avoue avoir rencontré le chef de l’Etat à plusieurs reprises dans un cadre professionnel, racontant qu’Emmanuel Macron lui aurait glissé : « la balle est dans mon camp ». Sauf qu’Yvon Berland « préfère avoir le ballon » et n’a pas « envie d’attendre. Je prends des risques mais je crois avoir une belle image avec ce que j’ai fait sur ce territoire.» 

Quant à la question de son âge, pour lui « ce n’est pas un problème ». Il met en avant son expérience locale, nationale, internationale de ces dernières années ainsi que l’équipe qui l’entoure : « Je sais les défis qui m’attendent. J’ai vécu avec la jeunesse, c’est elle qui m’a stimulé, j’ai d’ailleurs fait bien plus à 67 qu’à 65 ans. Est-ce que j’ai les compétences pour faire ça aujourd’hui : oui !», assure-t-il, donnant rendez-vous à la rentrée.

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4 commentaires

  1. Marseille mérite le meilleur, pour elle et pour la France! M. Berland, homme d’écoute, d’excellence et à la fibre humaine, donnera le meilleur de lui-même pour la cité phocéenne. Les 70.000 étudiants de son université le savent bien et l’en remercient.

  2. Marseille mérite le meilleur, et la France mérite le meilleur ! Sans conteste, Yvon Berland à toutes les qualités pour donner à notre belle ville le rang et la qualité de vie qu’elle doit avoir!

  3. La candidature de l’élite … pas très Marseille Populaire tout ça !!!!!
    Ceci étant pas un mot sur les transports, pas un mot sur la Métropole, pas un mot sur la fusion Métropole/Département . Est-ce le prélude à un deal avecMartine Vassal : à nous la Mairie et la Métropole, à toi le Département ? jeprends les paris.

  4. Bonjour,
    Avant de parler de revégétaliser Marseille, il faudrait déjà arrêter de détruire des milliers d’arbres dans certains quartiers comme le 9ième, où les villas sont de plus en plus souvent remplacées par du béton à étages, détruisant petit à petit la qualité de vie des quartiers.

    Également, si on pouvait arrêter de planter des feux de signalisation n’importent où, créant des embouteillages, et laissant penser à une corruption généralisée des acteurs politique actuels.
    Merci

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