Oléo-déclic recycle l’huile des restaurants marseillais pour en faire un combustible de chauffage domestique ou industriel. La structure marseillaise franchit un nouveau cap en chauffant le centre de tri de la Poste à Pont-de-Vivaux avec son bio-carburant.
Depuis 2011, l’association marseillaise Oléo-Déclic recycle l’huile végétale des restaurants de la ville pour en faire un combustible « vert » principalement destiné à remplacer le fioul des chaudières. Qu’il s’agisse de la pollution évitée en recyclant les huiles alimentaires ou de l’impact carbone de ce bio-carburant, l’association propose une solution énergétique vertueuse.
Elle a franchi ce mardi 23 octobre un nouveau cap en séduisant un nouveau client de taille : le centre de tri de la Poste à Pont-de-Vivaux (13010). La structure a équipé ses chaudières de nouveaux brûleurs adaptés à l’Huile Alimentaire Usagée Recyclée (HAUR) que produit Oléo-Déclic. Cette expérimentation, sur un site de 1600 m2, doit permettre d’économiser environ 18 000 litres de fioul chaque année.
Écoles, industries, collectivités, et pourquoi pas chauffer les grandes structures locales ?
Institutions, collectivités, établissements publics, l’association espère séduire les structures institutionnelles avec sa solution vertueuse de chauffage pour se développer et faire face à la rude concurrence annoncée de la raffinerie de la Mède reconvertie dans le bio-carburant, mais dont l’impact environnemental semble moins vertueux (lire notre article à ce sujet).
Deux écoles primaires et un bâtiment technique de la ville de Six-Fours (83) expérimentent depuis plusieurs années les huiles recyclées dans leurs chaudières. Les résultats en termes d’impact environnemental annoncés par Oléo-Déclic semblent très concluants : une baisse de 96 % de rejets de CO2 par rapport à des chaudières au fioul. La méthode alternative de production de ce bio-carburant est en grande partie responsable de la baisse de pollution : pas d’extraction de combustible fossile, circuit court, traitement sobre des huiles par filtration et décantation.
De quoi convaincre des collectivités locales, dont la Métropole Aix-Marseille-Provence, qui s’est dite prête à utiliser cette solution pour chauffer certains de ses locaux dans les prochaines années.
Le cycle de l’huile végétale et de l’énergie renouvelable
Sans métaux lourds et d’origine végétale, l’Huile Alimentaire Usagée Recyclée (HAUR) que produit Oléo-Déclic est une sérieuse prétendante pour intégrer le bouquet des énergies renouvelables disponibles localement.
Avec sa méthode de filtration de l’huile alimentaire usagée, la structure marseillaise produit un combustible renouvelable de qualité, issu du recyclage, et produit en circuit-court.
C’est le cycle vertueux dans sa globalité que met en avant le fondateur de l’association, Alain Vigier : « L’huile végétale est utilisée en cuisine. Nous la collectons pour la recycler. Elle devient une ressource énergétique capable de faire tourner des chaudières de 100 kilowatts. Le carbone dégagé est stocké par les cultures qui produisent l’huile. La boucle est bouclée ! » .
Vidéo : découvrez le processus de recyclage d’huile alimentaire en bio-combustible :
Une synergie éco-responsable locale
La boucle est bouclée, et localement. C’est ce que souhaite également mettre en avant la structure en s’inscrivant dans un écosystème marseillais. « Nous cherchons à élargir encore ce cercle vertueux » , explique Eloïse Leclercq, Chargée de gestion et de développement. « Nous nous inscrivons dans une dynamique locale éco-responsable en travaillant dans ce sens avec d’autres structures » .
Oléo-Déclic se fournit par exemple en électricité renouvelable chez la structure locale Énercoop. La brasserie artisanale et bio Part Faite utilise son huile recyclée pour brasser sa bière.